BILAN : À l’instar du petit écran, 2024 brille par plus de largeur sur le grand. Les salles de cinéma restant une expérience unique, quelques productions ont même mérités un double visionnage en salle. (en soi, les trois premiers de mon TOP 10). De grands réalisateurs, avec des hauts et des bas, et quelques nouveaux espoirs prometteurs pour beaucoup de plaisir.
Numéro 1 : DUNE : Deuxième Partie
Faiseur d’image hors pair et réalisateur d’œuvres S.F. d’envergure, Denis Villeneuve était l’homme tout trouvé pour adapter la saga littéraire jugée inadaptable : DUNE. En scindant son premier roman en deux films, le réalisateur posait les jalons d’une suite d’autant plus épique. Le résultat ne déçoit pas, cette Deuxième Partie est un monstre en son genre.
Sensoriel, grandiose, épique, dramatique, mystique et politique, l’univers de Dune prend vie autour d’une distribution à la largeur impressionnante. Le réalisateur nous l’a dit, le héros n’est pas celui qu’on le pense, mais le Messie, on le connaît. Ou la définition même d’un blockbuster épique, mais aussi poétique.
MA NOTE : 17/20 / MA CRITIQUE : ICI
Numéro 2 : ANORA
Palme d’Or du dernier festival de Cannes, ANORA sonne comme une véritable consécration décomplexé pour son auteur/réalisateur et pour le cinéma indé au sens large. Dans tous les cas, cette petite bombe de plus de deux heures est à la fois solaire et incroyablement dramatique. Non seulement un portrait d’une travailleuse du sexe combative, une aventure urbaine un peu folle et une grande histoire d’amour pleine de rebondissements. Difficile de bouder son plaisir devant le dernier film de Sean Baker.
MA NOTE : 16.5/20 / MA CRITIQUE : ICI
Numéro 3 : ALIEN : Romulus
7ème opus de la célèbre saga d’horreur et de Science-fiction, Romulus s’impose dès lors comme le réel revival de l’univers ALIEN. Entre ses différents hommages et références, mais grâce à une technique d’orfèvre, le film de Fede Álvarez a su déjouer les pièges de la redite en puisant dans la mythologie de la franchise. Le réalisateur s’impose comme l’artisan (et le fan) idéal pour insuffler un nouveau souffle nécessaire. Si le film est parcouru de légers défauts, son atmosphère salvatrice et son jeu de lumière incroyable ont su conquérir le box-office. Un succès largement mérité.
MA NOTE : 16.5/20 / MA CRITIQUE : ICI
Numéro 4 : FURIOSA : une saga Mad Max
Presque 10 ans après un nouvel opus techniquement brillant et d’une frénésie folle, le réalisateur George Miller poursuit son aventure Mad Max avec un préquel centré sur un personnage qui avait fait forte impression : Furiosa. L’hypnotique Anya Taylor-Joy prête ses traits à sa version rajeunie dans un film fleuve et d’autant plus ambitieux. À nouveau, l’action y tient une place de choix et pète la rétine, tandis que son univers frôle constamment avec les limites du nanardesque. Quoi qu’il en soit, le résultat est d’une sauvagerie qui fouette le sang. Son bide au box-office est d’autant plus dommageable.
MA NOTE : 16/20 / MA CRITIQUE : ICI
Numéro 5 : EMILIA PÉREZ
Rarement le cinéma de Jacques Audiard a été aussi enthousiasmant. Habitué à passer d’un genre à un autre, le réalisateur français surprend avec son nouveau projet. Entre drame et thriller, en suivant le parcours d’une avocate (Zoe Saldaña) aidant un baron de cartel à changer d’identité et de sexe (Karla Sofía Gascón), le tout, en chanson, entre espagnol et anglais, le film impressionne par son énergie. Quasiment intégralement tourné dans des studios français, EMILIA PÉREZ est une ode à l’amour et l’émancipation. Un beau projet qui mérite son succès et ses nombreuses nominations.
MA NOTE : 16/20 / MA CRITIQUE : ICI
Numéro 6 : THE APPRENTICE
Faux biopic qui retrace la jeune carrière florissante et souvent chaotique de Donald Trump, THE APPRENTICE se pose comme une satire réjouissante. Sous la caméra nerveuse du réalisateur d’origine iranienne Ali Abbasi, ce récit, écrit par Gabriel Sherman, est un portrait sans concessions du 45ème Président Américain. Une transformation prodigieuse qui doit beaucoup à la prestation (encore une fois) inspiré du génialissime Jeremy Strong qui interprète son mentor, le controversé Roy Cohn. Parallèlement, un portrait d’une Amérique égratigné comme je les aime.
MA NOTE : 15.5/20 / MA CRITIQUE : ICI
Numéro 7 : CIVIL WAR
Pour le dernier (en principe) projet en solo de l’excellent Alex Garland au scénario et à la réalisation, CIVIL WAR s’est imposé comme une dystopie percutante et frustrante. Basée sur une idée éblouissante (une guerre civile aux États-Unis, durant notre ère), cette fable guerrière et intimiste conjugue à la fois de magnifiques atouts (son propos, sa direction, son réalisme, sa distribution…) et des restrictions narratives et physiques qui l’entrave. Nous ne sommes pas passés loin du chef d’œuvre pour autant.
MA NOTE : 15.5/20 / MA CRITIQUE : ICI
Numéro 8 : SMILE 2
Avant et après de belles déceptions d’épouvante-horreur à l’approche d’Halloween, le très bêtement intitulé SMILE 2 m’a clairement filé le sourire. Petite pépite du genre traversé de moments de frousses et de cinéma de genre inventif, la suite précoce du jeune Parker Finn s’est pourtant montré aussi mature que la technique de son réalisateur. Mené avec énergie par la superbe révélation Naomi Scott, et malgré une formule sur repeat, ce deuxième opus est d’une réussite surprenante.
MA NOTE : 15.5/20 / MA CRITIQUE : ICI
Numéro 9 : REBEL RIDGE
Dépourvu de critique par manque de temps après son visionnage, ce film original Netflix s’est pourtant révélé comme une vraie belle surprise de fin d’été. Thriller percutant au suspense soutenu, REBEL RIDGE est doté d’un réalisme qui ne l’entrave jamais dans son efficacité. Bien au contraire. Aidé par une tête d’affiche charismatique au regard perçant (Aaron Pierre) et une certaine rigueur de son exécution (Jeremy Saulnier (Green Room) réalise et écrit le film…). Sa première partie est notamment un enchevêtrement de moments surprenant, dont l’action ne semble jamais gratuite.
MA NOTE : 15/20
Numéro 10 : JOKER : Folie à Deux
5 ans après son succès critique et public, la suite du JOKER de Todd Phillips était attendue de pied ferme. Folie à Deux s’est pourtant avéré comme une désillusion pour une grande partie des spectateurs, dont les critiques se sont montrés assassines. Un bad-buzz qui a fait du film un four monumental (notamment après un budget pharamineux), mais qui, objectivement, n’est pas si catastrophique.
Cette suite c’est avant tout montré décevante sur de nombreux points (ses partitions de comédies musicales peu inspirées, une partie judiciaire mollassonne ou le développement avorté de la formidable Harley Quinn (Lady Gaga), pourtant tout n’est pas a jeter. Par exemple, elle demeure visuellement somptueuse et s’avère traversée de prestations très convaincantes. À l’instar du duo en tête d’affiche. Une force mélancolique plus tard et un sabotage en bonne et due forme font de cette Folie à Deux l’attentat cinématographique de l’année. Elle méritait bien sa place au pied de ce classement.
MA NOTE : 15/20 / MA CRITIQUE : ICI
Les oubliés du TOP (les déceptions)
- GLADIATOR II : 24 ans après son péplum culte, Ridley Scott lui donne suite dans une nouvelle version moins bonne en tout point. Malgré un film qui navigue entre renouveau et hommage, cette suite n’en atteint jamais les dimensions épiques et accumule les défauts parasitant. Agréable, mais oubliable.
- THE SUBSTANCE : La Palme gore du Festival de Cannes au concept salvateur s’impose comme une œuvre de body-horror percutante dans son propos, mais bien plus bancale dans son exécution sur la longueur. Pour preuve, son rythme et son manque de point de vue secondaire ne sont que le commencement d’une dernière partie qui divisera le grand nombre. Pour ma part, la sortie de route est inévitable.
- TERRIFIER 3 : Fort d’un engouement prometteur et d’une pub (son interdiction au moins de 18 ans) idéale, ce troisième opus au budget plus confortable est une déception. Derrière ses gerbes de gore en folie, il demeure un nanar décomplexé, mais mal réalisé. Et absolument hideux. En espérant que sa suite change enfin de direction visuelle.
- MEGALOPOLIS : Après des années de fantasme, le mythique Francis Ford Coppola réalise son film rêvé avec une ambition folle. Cette proposition pleine d’ego à pourtant échouée comme jamais à m’embarquer dans son voyage mystique et S.F. Demeure, à mes yeux, un nanar abyssal qui a fini d’enterrer le talent d’un réalisateur autrefois de génie.
Le petit dernier (non critiqué)
- NOSFERARU : Probablement l’une de mes plus grosses attentes et déception de l’année. Cette revisite du mythe gothique dresse le portrait d’un vampire tapis dans l’ombre, mais qui subit d’inévitables longueurs. Notamment durant sa première heure. Très fidèle dans son écriture, traversée par des prestations possédés (Lily-Rose Depp largement en tête), ou quelques visuels sublimes, cette adaptation échoue pourtant à être une relecture percutante et sensorielle malgré le talent de son réalisateur. Et quelques belles idées crues (la peste dans Londres, la nudité de Nosferatu). Hélas, quatrième film pour le metteur en scène et quatrième déception me concernant.