KNOCK AT THE CABIN

EN DEUX MOTS : Malgré une hype perdue depuis longtemps après ses nombreux premiers miracles cinématographique (Signes, Le Village, Incassable…) chaque nouveau film de M. Night Shyamalan est un petit événement. Prolifique, expérimental, parfois même mineur, le metteur en scène revient à une formule qu’il maîtrise avec KNOCK AT THE CABIN.

Tandis qu’ils passent leurs vacances dans un chalet en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui leur imposent de faire un choix impossible. S’ils refusent, l’apocalypse est inéluctable. Quasiment coupés du monde, les parents de la jeune fille doivent assumer leur décision avant qu’il ne soit trop tard…

Allociné

Un Thriller à twist comme on les aime, en semi huis clos et qui regroupe quelques thèmes sacrés du réalisateur / scénariste. (Le rapport divin, la famille, les sacrifices, etc.). En adaptant un roman de 2018 (The Cabin at the End of the World de Paul G. Tremblay) Shyamalan s’approprie l’histoire du roman dans une version moins violente mais tout aussi psychologique. 

HOMO SAPIENS

Avec 1 lieu atypique, 7 acteurs au casting et un twist mystérieux, le célèbre metteur en scène use de son concept dans une démonstration de tension admirable malgré les failles de son scénario. Et si ses premiers retours demeurent mitigés et qu’en effet son récit s’avère parfois bancal, KNOCK AT THE CABIN dispose d’une générosité commune au cinéma du réalisateur. 

Dès ses premiers instants, lumineux, on nous plonge dans une (douce) descente en enfer quasiment surréaliste pour la famille qui en est victime. Le film y présente l’un de ses atouts majeurs : sa distribution. D’une gamine d’origine chinoise maligne (Kristin Cui) en passant par un colosse attendrissant (Dave Bautista), le film présente la fin de l’innocente dans une fable biblique intrigante. 

La terreur et l’incompréhension s’installe peu à peu durant les minutes suivantes au point de feutré les visages des agresseurs pour renforcés le désarroi que subit l’attachante famille. A ce niveau le long métrage de Shyamalan demeure sociale et questionne en permanence l’individualisme de ses principaux personnages. Notamment lorsqu’il confronte le couple gay (Jonathan Groff/ Ben Aldridge) dans un choix impossible. 

Sa première partie (grosso modo les 30 premières minutes qui composent la centaine qui représente le film) est initiatique et démontre l’efficacité du concept en mélangeant les genres. Du drame familial, au thriller type  »home invasion » jusqu’a la douce note d’épouvante horreur agrémenté d’un pitch fantastique. Et c’est précisément au terme de son premier  »sacrifice » et du résultat de celui-ci que le film divisera le plus. 

Personnellement mon Immersion et le voyage, aussi imparfait soit-il, m’avait déjà embarqué avant cela.

FOCALE APOCALYPTIQUE

Si les expérimentations visuels du réalisateur sont à double tranchant (cadrage de détail sur un angle ou gros plan total sur ses formidables interprètes), la douce ironie qui parcours le voyage m’a en revanche largement convaincue. Sa violence restreinte, en grande majorité hors-champ, y contribue malgré la dureté de l’épreuve que subit le couple. Au même titre que la caractérisation de ses personnages secondaires. 

Dave Bautista et Jonathan Groff (MINDHUNTER) sont largement en tête niveau interprétation. Mais le fantasque des autres profils est tout aussi complémentaire. Parfois même absurde et souvent inapproprié à la situation. A contrario Ben Aldridge interprète le profil d’adversité, cartésien, imputable à ce genre de récit. 

Pour définir la détresse psychique et émotionnelle que subit le couple central, le réalisateur injecte même plusieurs flashbacks fondateurs à leur encontre. Ce qui n’est pas le cas de son intrigue d’épouvante-fantastique, encline à maintenir un suspense sur sa véracité, jusqu’a sa conclusion. Encore une fois le film divisera.

KNOCK AT THE CABIN n’ai pas LE film a twist le plus brillant de M. Night Shyamalan. Pas le mieux réalisé, le plus inspiré, ni le plus renversant. Et passer son message religieux (ou tout à chacun adhérera ou non) sa vision morale des évènements est suffisamment universelle pour convaincre.

Cela fait du film un moment nuancé, imparfait, mais diablement attractif. Du divertissement comme son réalisateur en a une maîtrise certaine. 


CONCLUSION

Les + : 

  • Un casting atypique et complémentaire, Dave Bautista en tête
  • Un concept intriguant au suspense maîtrisé
  • Une belle harmonie des genres

Les – : 

  • Un twist pas réellement renversant et qui divisera
  • Quelques expérimentations de mise en scène, pas toujours convaincantes
  • Une violence parfois trop aseptisé graphiquement

MA NOTE : 15/20

RÉALISATION : M. Night Shyamalan / SCÉNARIO : M. Night Shyamalan et Steve Desmond & Michael Sherman 

AVEC : Dave Bautista, Ben Aldridge, Jonathan Groff, Nikki Amura-Bird, Rupert Grint, Abby Quinn, Kristen Cui (…)

DURÉE : 1H45 / SORTIE : 01 Février 2023 (France) 

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