GAME OF THRONES – saison 7

Blockbuster intelligent, blockbuster fulgurant

AVIS & ANALYSE :  »L’hiver est là », en été. Pour la première fois depuis son commencement en 2011, la saga GAME OF THRONES (ou GOT comme HBO en suit la mouvance) débarque sur nos écrans en plein été avec sa saison 7. A contrario de son fidèle créneau printanier.

Un léger report qui signe le début de la fin pour l’épopée culte avec un dernier Acte plus condensé (en intrigues et épisodes) qui dévoile cette fois 7 épisodes au lieu des 10 habituels. Un Acte III sous le signe de la grandeur et de la toute-puissance tant son enveloppe fait figure de blockbuster complet.

Cette critique relativement détaillée demeure subjective, étant un fan du genre médiéval fantastique et de la saga dès la première heure. 
Toutefois, un certain recul (10 ans entre sa découverte en 2012 et la réécriture de ses lignes en 2022) m'a permis d'en parler de façon beaucoup plus objective. 
Cela intervient après de nombreux visionnages des épisodes et d'une lecture des différents romans dont s'inspire la série.

Pour débuter cette saison 7, les fidèles scénaristes (à l’écriture toujours de la quasi-totalité des scripts) et showrunners – David Benioff & D.B. Weiss – ouvrent leur saison sur une jouissive et longue scène de banquet. La vengeresse Arya Stark (Maisie Williams) cachée sous le visage du détestable Walder Frey (qu’elle a égorgée en fin de saison dernière) convoque l’intégralité de la famille Frey dans un discours moralisateur et visant un but ultime, les annihiler tous par le poison.

Arya Star, plus assassine et atypique que jamais.

« Quand on te demandera ce qui s’est passé, dis-leur que le Nord se souvient. Dis-leur que l’hiver est venu pour la maison Frey. »

Arya Stark

De quoi faire un joli parallèle avec la saison précédente, tout en ouvrant la voie au côté définitif de cette fin de saga. Vient alors l’évolutif et mythique générique et la promesse d’un dernier Acte toujours plus sanglant et qui marquera à nouveau la fin de nombreuses grandes familles issues de cet univers fantastique. Quelques courroux qui viendront bien plus vite que ce à quoi la série nous à habituer par le passé. Et notamment dès les trois premiers épisodes intenses.

QUAND LA PRÉCIPITATION A AUSSI DU BON.

Cette tendance s’explique, tout comme la condensation de son nombre total d’épisodes, par la centralisation de ses personnages. Divisés sommairement en trois camps. Cet aspect de précipitation, critiqué par beaucoup (et notamment pour ses raccourcis de temps entre distances et durée à l’écran), s’avère indiscutable. Toutefois, il n’a pas réellement de sens puisqu’il intervient dans le déroulement d’une intrigue qui se dirige inexorablement vers sa conclusion.

Quoi qu’il en soit, cette avant-dernière saison s’ouvre sur un épisode très solide en termes d’ambiance épique et par son léger jeu politique. En découle une certaine force technique et notamment avec la redécouverte de Peyredragon (qui donne son titre à l’épisode  »Dragonstone »). Dans une longue scène de plusieurs minutes, on y découvre sa plage, la structure extérieure de cette demeure ancestrale, à une salle de trône inédite, jusqu’à la salle de conseils de guerre qu’on avait découverte en saison 2.

Daenerys Targaryen, conquérante glaciale au tempérament impulsif de feu.

Une imagerie impressionnante découverte sous le regard de la conquérante Daenerys Targaryen (EmilIa Clarke) qui n’avait pas posé pied depuis sa naissance dans son bastion familial. Cette dernière achève l’épisode par une tirade pleine de sens pour ce début de la fin :

« Commençons-nous ?. » 

Daenerys Targaryen
Cersei Lannister, où la Reine de la ruse et de la terreur.

Les trois épisodes suivants donneront le ton sur la guerre du Trône de Fer qui oppose les deux glaciales Reines (Daenerys face à Cersei Lannister (Lena Headey)). Sous des aspects politiques, de stratégies de bataille, jusqu’à la fureur de la guerre elle-même. Ce que chaque épisode nous montrera de façon (plus ou moins) succinctes.

GAME OF THRONES n’en oublie pas sa grisante trame fantastique avec l’approche tant attendue de l’armée des Marcheurs Blancs. Comme nous le montre le magnifique plan fixe d’après générique de son introduction.

CONVERGENCES FORTUITE… [POLITIQUE RÉDUITE]

Le Nord sera à nouveau grandement mis à l’honneur durant cette saison. Principalement sous des aspects politiques tumultueux. Tout d’abord entre celui qu’on a désigné comme  »Roi du Nord », Jon (Kit Harington), à sa sœur Sansa Stark (Sophie Turner, plus femme affirmée que jamais). Bien que la guerre se prépare. Le profil de Jon, malgré son charisme, demeure assez intéressant de son empathie et sa niaiserie. Dans tous les cas, ses nombreuses erreurs de jugement contribueront à de nombreuses problématiques nécessaires.

Sansa Stark, la nouvelle Vénus du Nord.

Ses dissensions auront comme principal intérêt de prouver le sens politique de la belle Stark pour le bastion nordiste. Tandis que Jon voguera vers son destin à la recherche d’une source considérable de dragonglass. Jusqu’à une rencontre tant attendue entre le Loup et le Dragon…

Jon Snow, un héros toujours le cul entre deux chaises.

En parallèle à cette rencontre au sommet, dans le 3ème épisode, la guerre fera donc rapidement rage dans Westeros. Et ce, dès le second épisode  »Stormborn » qui s’achève sur la fulgurante attaque maritime de la flotte du terrible Euron Greyjoy (Pilou Asbæk) sur celle de sa nièce Yara (Gemma Whelan). Elle même transportant les armées Dorniennes d’Ellaria Sand (Indira Varma).

De nuit, sous la fureur d’affrontements sanglants rythmée par une multitude de bâtiments maritimes en flammes, Euron triomphe. Le dérangé antagoniste (plus irascible que jamais) capture les deux leaders féminins. Le meurtri Theon (Alfie Allen), quant à lui, fuit (pour la dernière fois, heureusement) plutôt que de sauver sa sœur en danger.

Theon Greyjoy, dans un dernier acte lâche avant le baroud d’honneur tant espéré.

La première finira emprisonnée sous le Donjon Rouge et connaîtra une vengeance dont seule Cersei en a le secret et la seconde se verra garder par son irrévérencieux oncle.

… ET RENCONTRES AU SOMMET [PERSONNAGES ANNIHILER]

Durant dix minutes, GOT fait à nouveau preuve d’une force technique impressionnante sous la caméra de Mark Mylod. (à la réalisation de celui-ci et du suivant et qui s’illustre sur une autre production made in HBOSuccession…). On pourra regretter une intrigue qui balaye trop rapidement des forces armées quasi invisible. Notamment pour Dorne, sous-exploitée jusqu’à la conclusion.

 »The Ice and Fire »

Malgré tout, après cette première démonstration de force, le délicieux troisième épisode  »The Queen’s Justice » sera donc marqué par le premier (long) échange entre Daenerys et Jon. Deux forces qui convergent et dont la fascination pour leur relation à venir demeure aussi magnétique qu’évidente à l’écran. Cet échange sera idéalement ponctué par les incartades de deux conseillers avisés en la personne de Davos (Liam Cunningham, qui remplit toujours parfaitement son rôle) et l’emblématique Tyrion Lannister (Peter Dinklage).

Tyrion Lannister, brillante Main de la Reine, brillamment impuissante face à l’impulsivité.

Pourtant, les conseils et stratagèmes de guerre de ce dernier seront par deux fois déjoués par le camp adverse. Et la ruse de Cersei. Comme le prouve la fin de l’épisode, qui signe la fin d’une autre grande famille : les Tyrell. Uniquement composée de l’illustre Olenna, interprétée par la regrettée Diana Rigg (une dernière fois impériale dans sa dernière scène).

C’est aussi l’occasion d’apercevoir de façon inédites et succinctes Castral Rock et Hautjardin – deux bastions ancestrales des Sept Couronnes. Quoi qu’il en soit, les amants Lannister triomphent en se trouvant là où on ne les attendait pas. Un énième (petit) jeu politique croustillant. Troisième épisode, Troisième allié évincé pour la mère des Dragons… Un résultat bien moins amère, mais tout aussi rapide à l’écran.

« J’ai connu nombre de grands hommes intelligents. Je leur ai survécu. Vous savez comment ? En les ignorant.« 

Olenna Tyrell à Daenerys Targaryen

PARANTHÈSES SECONDAIRES NÉCESSAIRES

Avant l’enflammée mi-saison, GOT livre ainsi de grands moments épique et ne fait pas l’impasse sous une émotion (et un certain trait d’humour) condensée. Mais toujours farouchement efficace grâce à une palette de personnages absolument passionnante. Les destins de protagonistes plus secondaires, et mis de côté en saison dernière, sont là pour le prouver.

On y découvre, à titre d’exemple, un Sandor Clegane (Rory McCann) enseveli par ses choix passés et qui se dirige vers un affrontement épique. Mais surtout un Samwell Tarly (John Bradley) en pleine désillusion dans la fabuleuse et ancienne citadelle, durant sa formation de Mestre.

Son parcours, très présent durant cette saison, sera aussi l’occasion de retrouver le loyal Jorah Mormont (Iain Glen) gangréné à un stade désastreux par la léprose. Une affliction que le brillant et futur Mestre parviendra à guérir dans une scène de charcutage mémorable. (J’ai par ailleurs beaucoup apprécié les chaleureux remerciements du guerrier envers Samwell, sincères au possible).

Brienne de Torth, grande guerrière au petit intérêt cette saison (comme la précédente).

La seule (belle) ombre au tableau concerne son intrigue a Winterfell, qui regroupe plusieurs protagonistes pour un résultat bien moins exaltant. C’est le cas de la guerrière Brienne (Gwendoline Christie) stagnante au possible, d’un Littlefinger (Aidan Gillen) au jeu de manipulation grossier et d’un Bran (Isaac Hempstead-Wright) en phase terminale. (J’y reviens très vite).

LES AFFRES DE LA GUERRE

Quoi qu’il en soit, avec  »The Spoils of War » (réalisé par l’anecdotique Matt Shakman), court d’à peine 50 minutes, cette saison 7 dévoile probablement son épisode le plus apprécié. Une nouvelle démonstration de force monstrueuse et brûlante.

L’épisode est toutefois ponctué par d’autres moments richissimes. Du sens politique de Cersei toujours, qui nous rappelle son illustre père, aux retrouvailles amères des enfants Stark à Winterfell. Jusqu’à, avant tout, une contemplative et exceptionnelle scène dans les cavernes de Peyredragon qui révèle quelques petites touches fantastiques sur ses mythes et légendes.

Arrive enfin, durant un quart d’heure, les affres de la guerre. Sur la route entre le Bief et la capitale, les forces Lannister sont sauvagement attaquées par les cavaliers Dothrakis et une Daenerys montant le puissant Drogon. S’ensuit une irrésistible scène de bataille sous le feu et le sang

Au-delà d’un travail colossal sur les effets spéciaux et un sens de la mise en scène qui dévoile une ribambelle de plans mémoriaux, GOT traite intelligemment de la monstruosité de la guerre sous une pyrotechnie époustouflante. Elle joue également avec nos émotions, car les deux camps qui s’opposent comprennent trois personnages majeurs de son univers.

La mère des Dragons d’un côté, pleine de charisme sur le titanesque Drogon, et de l’autre le duo atypique Jaime (Nikolaj Coster-Waldau) et Bronn (Jerome Flynn) confrontés aux ravages des flammes et de la sauvagerie Dothrak. Les deux font preuve d’un sens de la bravoure remarquablement bien mis en images, sous divers plans qui magnifient cette bataille aussi intense que lisible.

Jaime Lannister, l’irrésistible nuance d’un personnage tiraillé par des sentiments contradictoires.

Ainsi, après un lot de moments magiques et épiques à l’écran, le sauvetage in extremis de Jaime par Bronn clôt ce prodigieux épisode. Et la mi-saison. Un tour de force, assurément.

PAUSE CHAUFFÉE – GLACÉE.

Les derniers épisodes marquent une pause significative dans la guerre qui impose les deux Reines. Ce faisant, ils se concentrent (quasiment) pleinement (et ce, jusqu’à la moitié de l’ultime saison) sur la menace grandissante qui plane au-delà du-Mur. On retiendra quoi qu’il en soit un petit moment de magie fantastique lorsque Jon tente d’approcher Drogon dans l’épisode suivant. C’est loin d’être le meilleur sous-entendu du show, mais l’artifice fonctionne du feu de Dieu.

Ainsi, après une survie miraculeuse pour Jaime et une démonstration de terreur pour Daenerys envers ses ennemis vaincus – ce qui irrémédiablement pose les premières pierres (visibles) de son futur règne sur Westeros – c’est ensuite au Nord que l’intrigue va fortement se développer. Cela commence par les visions et la faculté de zoman de Bran qui découvre que l’armée des morts se rapproche dangereusement du Mur via la garnison de Fort-Levant (ou  »Eastwatch » by the sea qui donne son nom au 5ème épisode).

Pour unir le royaume dans le combat des vivants contre les morts, Tyrion évoque l’idée de prouver la réalité de cette menace en amenant directement un mort à la Capitale. Par le biais d’un enchevêtrement de scènes aussi rapide qu’efficace (et qui, à l’écran, pour éviter un ventre mou, s’accorde à des raccourcis de montage flagrant) une petite équipe aussi exaltante qu’hétéroclite se monte et fait marche au-delà du-Mur…

MAÎTRES COMPLOTEURS RÉDUIT AU NÉANT.

Parallèlement, les frivolités de ruses et de jeu de dupes continuent à Winterfell. Ils vont notamment opposer – dans ce qui est peut-être l’intrigue la moins maligne de la saga – les deux sœurs Stark dans un petit jeu agaçant. Cette manœuvre scénaristique aura heureusement pour but de nous « surprendre » dans la chute, puis dans la mort de l’oiseau moqueur Petyr Baelish. Durant le final. Le tout dans une exécution sanglante pleine de sens et de justice.

Petyr Bealish, un maître comploteur devenu sur la fin maître figurant.

Si sa mort demeurée certaine à un certain point de l’intrigue, on peut largement regretter son implication dans les deux dernières saisons. Pour preuve, le formidable interprète apparaît dans chacun des sept épisodes et pourtant n’aura jamais été aussi futile à l’écran. Une fin amère pour l’un des plus passionnants protagonistes de la saga.

« Quand la neige tombe, et souffle le vent. Le loup solitaire meurt mais pas la meute. »

Sansa Stark

Hormis ce faux suspense entre deux sœurs que tout oppose, cette intrigue lève le voile sur une seconde lacune : l’exploitation du pouvoir de Bran / La Corneille. Un personnage qui dispose pour le moment (et par la suite hélas) de bien trop de zones d’ombres et d’interprétation, malgré un potentiel dingue. L’une des déceptions les plus flagrantes de la fin de la saga fantastique.

Bran Stark, ou La Corneille fantastiquement sous-exploitée.

Néanmoins, après Olenna Tyrell, la disparition d’un second personnage manipulateur complexe (et second responsable du meurtre de Joffrey) aura au moins servi à lever le voile sur l’importance d’une certaine dague en acier valyrien qui s’avérera primordiale par la suite…

PETITE ÉQUIPE, GRAND MOMENT.

Le fatidique 9ème et avant-dernier épisode de chaque saison se fait ici dans le 6ème avec  »Beyond the Wall ». Long d’1h10 celui-ci combine toutes les qualités et les défauts vus cette année dans la série. Un sens de la mise en scène épique, une imagerie qui marque la rétine, un univers passionnant, des interactions croustillantes et des raccourcis indéniables, mais souvent nécessaires.

Sous la direction d’Alan Taylor (réalisateur émérite de 6 épisodes sur les deux premières saisons) on y découvre 7 principaux combattants bravant les magnifiques contrés sauvages du Nord à la recherche d’un mort à capturer. Au détour d’un affrontement galvanisant sous un blizzard de neige contre un ours polaire mort-vivant, l’interaction des différents personnages s’avère euphorique et pleine d’humour. Le Limier et Tormund (Kristofer Hivju) procurent les meilleurs moments, tandis qu’avec plus de sérieux, Jon et Jorah dévoilent plus de gravité.

Tormund, où l’art du second rôle irrésistible qui allie humour et action à la perfection.

« – Je ne crois pas que tu sois vraiment mauvais, t’as les yeux tristes.

– T’as envie de m’sucer le dard, c’est ça ?

– Le dard ?

– La bite.

– Aaaah « le dard », ça me plaît !

– Tu m’étonnes. »

Tormund et Le Limier

Toujours est-il que quand la petite équipe se retrouve encore plus réduite (après la mort du brave Thoros (Paul Kaye) et le sprint de Gendry (Joe Dempsie, de retour pour pas grand chose, après sa longue absence)) et fait face à une armée des morts autour d’un lac gelée, l’affrontement s’avère jouissif. Même dans sa succession de moments aussi mémorables qu’imparfait,

LA MORT VIENT DU NORD.

Sous un sens épique et héroïque, nos combattants préférés se battent corps et âme et font preuve d’un talent individuel qu’on leur connaît bien (notamment Béric (Richard Dormer, toujours parfait avec sa voix magnétique) et sa fameuse épée enflammée) jusqu’à une ultime scène sous tension où on pense même perdre le délectable sauvageon ravageur, sauvé in extremis.

Après de nouvelles dissensions entre Daenerys et sa Main, qui révèlent quelques vérités sur les drames à venir, on assiste au formidable sauvetage de la petite équipe. Grâce aux trois dragons. Et si l’épisode manque d’une mort marquante chez nos héros, c’est inévitablement l’une des formidables créatures qui succombe ici dans une prodigieuse chute sanglante orchestrée par le terrible Roi de la Nuit (Vladimir Furdik).

Un moment tragique après les flammes dévastatrices des dragons sur les morts et un événement qui aura évidemment des conséquences désastreuses sur la suite de la grande guerre contre les Marcheurs blancs.

La fin de l’épisode mélange une fois encore fascination et frustration, tandis que notre valeureux Jon Snow est sauvé par son oncle Benjen Stark – qui arrive comme un cheveu sur la soupe – dans ce qui sera sa dernière porte de sortie. La fascination s’exerce par les prémices d’une relation fascinante entre Jon et Daenerys en deuil. Une relation incestueuse fascinante qui signe « la mort du devoir par l’amour »… La fable shakespearienne dans sa plus grande splendeur tragique.

Enfin, l’ultime scène nous tease l’arrivée du dragon Viserion qui rejoint les rangs de l’armée des morts, car ressuscité par le Roi de la Nuit. La hype monte d’un cran.

RÉUNION…

Dans un final à la durée record (jusqu’à présent) d’1h20, et réalisé par l’habitué Jeremy Podeswa depuis 2 saisons, les 40 premières minutes s’attèlent à la plus grande réunion des principaux personnages qu’on ait vus depuis son pilote à Winterfell. Ici, c’est dans les mythiques ruines de Fossedragon (en bordure de Port-Réal) que les trois camps convergent pour convenir d’une trêve.

Dans un préambule, cette scène d’envergure est évidemment l’occasion à quelques personnages mythiques de s’échanger de brèves tirades de façon fugace. Avec en tête Tyrion, Pod (Daniel Portman) et Bronn, mais surtout Le Limier et Brienne. Les négociations qui s’ensuivent demeurent tendues et houleuses, même après la présentation d’un mort-vivant bien vivace auprès de la Reine Cersei.

La loyauté caractéristique de Jon Snow sera naturellement au cœur du problème et nous amènera à une autre négociation tendue entre Tyrion et Cersei Lannister. Les frères et sœurs qui se haïssent depuis la première saison.

Au terme de nouveaux échanges ambivalents qui occultent (à l’inverse des dernières scènes de cette saison) la bande originale de Ramin Djawadi, l’accord s’avère trop beau (et s’avérera décisif sur bien des points) lorsque Cersei, soucieuse de protéger son enfant à naître, promet que ses forces armées rejoindront les troupes ennemies au Nord.

ET RÉVÉLATIONS AU SOMMET.

Les 40 dernières minutes vont nous le démontrer avec exaltation sous différents angles annonciateurs de tragédies. GOT transcende son récit avec force. Une rupture sous tension se fait alors entre Cersei et Jaime – dont le sens du devoir signe la mort (temporaire) de son amour – lorsque celle-ci annonce ses véritables intentions. Tandis qu’à Winterfell les sœurs Stark rendent enfin justice à leur père disparu.

Le coup de maître réside dans le double montage qui évoque le double sens du titre de ce final  »The Dragon and the Wolf » lorsque Samwell retrouve Bran et qu’à eux deux, ils font le lien sur la véritable identité de Jon, de son nom de naissance Aegon Targaryen. Et donc véritable héritier du Trône de Fer.

Car de son côté, celui-ci débute de façon charnelle une relation incestueuse avec Daenerys, qui s’avère fatalement être sa tante. Bien qu’ils aient tous deux un âge identique. Des révélations mises en lumière avec brio qui nous confirment l’amour que portait Rhaegar Targaryen à Lyanna Stark et dénonce le mensonge sur lequel la rébellion est née. Personnellement, j’ai trouvé ce sens de l’amour impossible très stimulant dans ses promesses futures. Avec la douce sensation d’une tragédie à venir.

L’avant-dernière saison s’achève alors par une scène d’une tout autre nature. A Fort-Levant, Tormund et Béric échappent de peu à une fin tragique et sont témoins de la traversée de l’armée des morts après la vertigineuse chute d’une partie du Mur.

Sur un dernier plan monstrueux dévoilant une imposante armée composée d’une centaine de milliers de morts, c’est évidemment la démonstration de force d’un dragon au souffle bleu et chevauché par le Roi de la Nuit qui nous captive le plus. Avec à la clé, la promesse d’un affrontement, fantasmé, titanesque et glacial. Celui des vivants contre les morts. 

CONCLUSION

Avec cette saison 7 la saga a donc tenté de condenser l’intégralité de ses (nombreux) points forts vers un format plus restreint. En proie à l’erreur. Et des erreurs, les showrunners en font inévitablement en se rapprochant dangereusement de la (leur) conclusion.

Pourtant, cela serait un euphémisme de parler de déception ici tant ce blockbuster maîtrise ses outils techniques. Et fonctionne invariablement grâce à la vivacité de ses personnages dans une intrigue fluide. Tout est question d’implication personnelle dans une saga de cette envergure. Assurément, sa conclusion sera source d’émules et de calomniateurs de haut niveaux. 


Les + :

  • Une production à la dimension épique, crédible et toute-puissante qui s’explique par une force technique incontestable. Du gigantisme de son univers fantastique à des effets spéciaux revalorisés cette saison 7 est un blockbuster total.
  • La rencontre de plusieurs personnages et intrigues mythiques. Dont l’opposition de deux Reines glaciales dans une guerre sans merci.
  • Un sens de l’action idéal et qui se renouvelle d’une grande scène à une autre.
  • Un jeu politique revu à la baisse, mais plus intense et définitif.
  • Des personnages secondaires grandement reconsidérés (pour la plupart). Comme c’est le cas à Villevieille avec Samwell Tarly ou le parcours du Limier avec ses compagnons.
  • La fusion du feu et de la glace pour une relation fatalement incestueuse. Une relation qui devient peu à peu séduisante et qui crève à l’écran par son alchimie.
  • Le Feu et le Sang lors de sa mi-saison enflammée. Dans une grande scène de bataille fulgurante et apocalyptique, cette démonstration pyrotechnique impressionne et fait frissonner.
  • Une opposition de sentiment entre les deux camps. D’une Reine des dragons impitoyable au merveilleux duo Jaime / Bronn dans un moment de bravoure épique.
  • La magie qui entoure les dragons, parfaitement (et enfin) mis en avant durant cette saison.
  • La composition d’une équipe hétéroclite qui regroupe une bonne partie des meilleurs combattants de son univers. S’y détache avec humours et force le bougon Limier et le délicieux Tormund.
  • Un grand moment guerrier au Delà-du-Mur face à l’armée des morts. Jusqu’au sauvetage de Daenerys à la perte fatale d’un de ses dragons.
  • Une réunion au sommet pour la quasi-intégralité du casting.
  • La cassure entre Jaime et Cersei, très intense.
  • L’inexorable tragédie qui se profile avec la révélation de la véritable identité de Jon.
  • Un dernier plan qui fait monter d’un cran la hype du show.

Les – :

  • Une saison plus fluide, mais trop courte et qui va souvent à 100 km/h. Notamment dans les mouvements géographiques de ses personnages.
  • En découle : un rush du scénario, là où on aurait aimé encore plus d’interactions dans la précipitation.
  • Une intrigue et des dialogues moins percutants qu’à l’accoutumé. Particulièrement pour les sœurs Stark dans une intrigue secondaire pour la première fois assez faible.
  • Moins d’émotions globale.
  • Trois premiers épisodes délectables, mais qui balaye d’un revers de la main plusieurs illustres factions. (Les alliés de Daenerys).
  • A contrario des deux tiers des seconds rôles qui brillent dans le récit, une petite partie fait pâle figure. L’intrigue dans le Nord en regroupe plusieurs avec Brienne, Bran et Baelish. Les trois B blasés :
  • Malgré sa présence sur chaque épisode, le personnage de Littlefinger n’est plus que l’ombre du maître comploteur qu’il était. Une intrigue bien fade pour l’un des protagonistes les plus passionnant de GOT.
  • La sous-exploitation flagrante de La Corneille à trois yeux et de son pouvoir.
  • Quelques raccourcis narratifs qui arrivent comme « un cheveu sur la soupe ». Le sauvetage expédié de Benjen Stark en est l’exemple le plus frustrant.

MA NOTE : 17.5/20

Les crédits

CRÉATEUR(s): D.B. Weiss & David Benioff

AVEC : Peter Dinklage _ Kit Harington, Emilia Clarke, Lena Headey, Sophie Turner, Maisie Williams _ et Nikolaj Coster-Waldau,

avec Iain Glen, Aidan Gillen, John Bradley, Liam Cunningham _ Gwendoline Christie, Rory McCann _ Alfie Allen _ Conleth Hill,

Isaac Hempstead-Wright _ Jerome Flynn, Hannah Murray, Indira Varma, Joe Dempsie, Kristofer Hivju _ Carice Van-Houten,

Richard Dormer _ Nathalie Emmanuel, Diana Rigg, Jacob Anderson, Pilou Asbæk, mais aussi : Anton Lesser, Gemma Whelan,

Mark Gatiss, Paul Kaye, Bella Ramsey, Vladimir Furdik _ Daniel Portman _ James Faulkner, Tom Hopper, et Jim Broadbent (…)

ÉPISODES : 7 / Durée (moyenne) : 1h / ANNÉE DE DIFFUSION : 2017

GENRE : Drame, Aventure, Fantastique / CHAÎNE : HBO

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