EUPHORIA – saison 1

Quand HBO explose le genre teenage

EN DEUX MOTS : HBO frappe encore fort cette année avec sa nouveauté : Euphoria, 1ère série ‘’teenage’’ de la chaîne, qui n’a pas fini de faire polémique. Pour son incursion vers un public plus ciblé et jeune le géant américain radicalise le genre du drama adolescent, et réfléchi à son avenir calculé vers sa future plateforme de streaming, en présentant une bande de lycéens mineurs gangrénées par : la drogue, le sexe, et l’addiction aux réseaux sociaux.

Une génération et un point de vue hardcore stylisé par son créateur, à la limite entre surréalisme et surréaliste. Aux manettes, Sam Levinson (Assassination Nation) supervise l’ensemble du projet (réalisation : 5/8ép. / scénario, production…) et délivre une vision trash et tranchée du monde contemporain que subissent les adolescents d’aujourd’hui.

Avec son lot record de pénis et d’images pornos à l’écran et une démonstration sans tabous de sujets forts, Euphoria ne recule devant rien pour faire le buzz sur le net, et ainsi prouvé son réalisme. En plus de toute cette amertume et cette perversion, la série délivre une force plastique charmante alimentée par une bande-son moderne et entraînante, ainsi que mille idées de mise en scène et de cinéma par épisode. Un côté ‘’clip’’ aussi assumé qu’efficace qui magnifie quelques belles relations entres personnages*.

Dans un univers qui gravite autour du monde de Rue (Zendeya), jeune femme de 17 ans qui tente de retrouvée un souffle à sa vie après sa désintoxication, l’adolescente fait la *rencontre de Jules (Hunter Schafer), une trans’ pétillante et tourmentée. Entre amitié et amour, leur relation évolue intelligemment et déploie le peu de beauté qui peut apparaître à l’écran. Car, soyons réaliste, les sujets abordés par la série (harcèlement, violence, viol, drogue, recherche d’identité, avortement, etc.) sont loin d’être édulcoré et/ou adoucis.

Dans la présentation de ses personnages, et leurs aspirations, Euphoria se révèle romancée avec magie et efficacité. En introduisant différents personnages à tour de rôle sur chaque début d’épisode, par la voix-off de son héroïne, la série maîtrise sa narration et son montage de façon rythmée. Une droguée en mal d’amour, Une jeune transexuel, un athlète (Jacob Elordi) tiraillé par la perversion de sa figure paternelle (Eric Dane, à contre-emploi dans son image de Dr. Glamour dans Grey’s Anatomy), une vierge à la corpulence ingrate (Barbie Ferreira) qui découvre sa sexualité, une reine de beauté (Alexa Demie) dans la démonstration permanente, un sportif noir sous pression (Algee Smith), sa petite amie à la réputation établie (Sydney Sweeney), ou encore un dealer (Angus Cloud) plus intimiste qu’il n’y parait, tous sont présentés sous un jour d’ambigüité et par une confusion mentale richissime.

Un exemple exemplaire de narration auquel on assiste durant chaque épisode et notamment par excellence dans le 4ème épisode, qui maintient son action dans une fête foraine, où s’enchaîne dans un tourbillon d’événements : malaise et euphorie constante. Un exemple de montage remarquable et qui justifie allégrement des épisodes de quasiment une heure chacun.

Enfin, dans son final, tous ses éléments finissent par graviter autour des personnages dans une amertume  sous pression assez déprimante et qui rende le sentiment d’addiction de Rue comparable aux nôtres pour la suite. 

Un programme dix fois plus audacieux que toutes les autres productions du même genre (Pretty Little Liars, Riverdale…) et qui, ironiquement, ne s’adresse pas tant à un public si jeune. Avec la force de cinéma qu’elle atteint et son renouvellement annoncé avant la diffusion de son 5ème épisode, Euphoria, s’il elle se maintient à ce niveau, n’a pas fini de chambouler nos esprits de cinéphile !


MA NOTE : 16.5/20

AVEC: Zendaya, Hunter Schafer, Jacob Elordi, Alexa Demie, Angus Cloud, Sydney Sweeney, Maude Apatow, Barbie Ferreira,

Algee Smith, Storm Reid, Javon ‘’Wanna’’ Walton, Austin Abrams, avec Eric Dane, et Nika King, mais aussi : Alanna Ubach, et Colman Domingo (…)

 EPISODES: 8  / Durée : 55mn    ANNEE DE DIFFUSION: 2019

GENRE: Drame     CHAINE DE DIFFUSION : HBO

(2 commentaires)

  1. […] Si l’épisode précédent marqué des différences notables avec le jeu et se projette énormément sur la suite, celui-ci revient sur un pan important du passé d’Ellie. Dont on découvre notamment l’orientation amoureuse et l’origine de sa morsure. De ce fait, le personnage abouti (et le destin funeste) de Riley était primordial à sa cohérence. Le casting demeure brillant avec le choix de la pimpante Storm Reid, notamment découverte sur HBO dans EUPHORIA. […]

  2. […] Un projet exaltant et casse-gueule, mais somme toute excitant puisqu’il se dévoile sous la supervision de l’artiste complet et tout aussi sulfureux Sam Levinson. Un réalisateur et scénariste de génie qui s’est principalement fait connaître grâce à un autre projet TV sur HBO : EUPHORIA. […]

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