THE BOYS – saison 4 (part. I)

EN DEUX MOTS : en parallèle à d’autres blockbusters TV d’envergure, eux aussi, Prime dévoile son hit le plus populaire (et apprécié) : THE BOYS et sa saison 4. Quasiment 2 ans jour pour jour après le créneau de sa précédente aventure, la saga héroïque et irrévérencieuse lève le voile sur le début de la fin pour la série mère. En effet, même si peu avant sa diffusion Amazon renouvelait déjà celle-ci pour une 5e saison, Eric Kripke annonçait quant à lui (la veille de sa reprise) qu’elle serait la dernière.

Une décision réfléchie et qui colle avec le plan initial du showrunner. Vu le contenu du show et son déroulement, cette décision est la bonne de mon point de vue. Notamment avec la fin de saison précédente un peu expéditive. Dans tous les cas, cette décision rend cette suite d’autant plus alléchante, sachant que la série se rapproche de sa conclusion.

À l'occasion de la diffusion des trois premiers épisodes de la nouvelle saison de The Boys, puis à raison d'un épisode hebdomadaire, ma critique de cette quatrième saison se divise en deux parties. Couvrant chacune 4 épisodes. La deuxième partie sera ainsi publiée d'ici à un mois, après le final diffusé le 18 juillet. 

En nous laissant sur une croustillante vérité (la montée du fascisme) – qui fait, d’autant plus, terriblement écho à notre monde actuel vu le résultat des élections européennes – THE BOYS 4 avait tout pour réussir. Et toutes les cartes en main pour ouvrir le bal vers un résultat épique et apocalyptique. Verdict ? Pas totalement, du moins jusqu’à sa mi-saison.

PLUS C’EST GROS, PLUS ÇA PASSE. PRESQUE.

Homelander, cette dérive de Superman, s’est imposé au fil des épisodes comme LE méchant ultime de cette satire des superhéros. Après l’esprit outrancier et sale gosse de ses débuts, la série a peu à peu gratter sa surface pour dévoiler quelque chose de plus profond. Cette profondeur s’est ainsi ouverte vers une trame (de fond) politique incisive et la démonstration d’un Sup’ de plus en plus instable. Antony Starr incarne toujours à la perfection cet ennemi de la tolérance.

La saison s’ouvre sur un premier épisode assez explicite qui prouve que le monde de The Boys est au bord du chaos. Notamment lorsque l’image d’une certaine agitation publique demeure malléable. Néanmoins, cette saison 4 commence avec une certaine retenue. Sa longue scène durant le meeting politique le prouve allégrement : dorénavant, lorsque les deux camps se croisent, ils flirtent gentiment. THE BOYS subit inconsciemment une baisse de tension. Même lorsqu’elle nous gratine de ses habituels excès de sang et de sexe.

Derrière son fun et son ultra-violence gratuite, le show atteint ses limites dans une certaine redite. Victime de son succès, le show a créé une certaine attente envers son public, qui à mon égard, m’amuse moins. Notamment quand son spin-off allie aussi les bonnes idées. Néanmoins, derrière ses multiples visions de pénis et d’hémoglobines en tous genres, cette saison introduit de nouveaux éléments. Et plus précisément de nouveaux personnages.

Durant la bonne heure qui compose chacun de ses nouveaux chapitres, THE BOYS 4 renfloue les rangs des Seven. L’occasion d’y découvrir deux profils féminins inédits et plein de potentiel. La personne la plus intelligente du monde d’abord, sous les traits de Susan Heyward, mais que personne n’écoute puisqu’elle est noire. Puis dès le second épisode, une militante fasciste et complotiste très active sur les réseaux sociaux (Valorie Curry).

THE GIRLS and… THE BOYS.

L’intrigue de cette nouvelle saison se compose une fois encore de profils défaillants dont découle de nombreuses problématiques prometteuses. C’est parfois assez exaltant, comme le prouvent ces deux dames, mais c’est également parfois beaucoup plus anecdotique. Par exemple, le casting place pour la première fois le jeune Cameron Crovetti (Ryan, le fils d’Homelander) comme récurrent, puisque sa présence auprès de son père se veut constante.

Fort d’un certain potentiel, le résultat ne révèle néanmoins aucune surprise. À l’instar du retour de Black Noir qui est toujours interprété par le même acteur – Nathan Mitchell – mais dans une version parlante sans grand intérêt (hormis comique).

À ses débuts, c’est la présence du bien connu Jeffrey Dean Morgan qui s’avère la plus grisante. Après un caméo dans le premier épisode, une absence dans le second, l’acteur se dévoile tout juste ensuite pour de nouveau être absent du quatrième épisode. Son rôle, lui, ne révèle que trop peu d’informations pour convaincre. Dans tous les cas, en donnant brièvement la réplique à l’atypique et désespéré Butcher (Karl Urban, toujours génial) la dynamique de ce nouveau duo s’annonçait prometteuse, mais laisse notre héros (à l’article de la mort ?) plus seul que jamais. Heureusement, un joli rebondissement vient égayer notre curiosité à mi-saison.

Parallèlement, cette nouvelle fournée de THE BOYS s’attarde inlassablement sur ses héros, comme anti-héros. L’équipe hétéroclite n’est donc pas en reste tandis que l’intrigue (et le montage) leur accorde leurs petites partitions personnelles.

À moins d’être peu friand de ses sympathiques personnages, ses différentes caractérisations demeurent gentiment divertissantes. Bien qu’un brin inutile dans la globalité de l’intrigue quand chaque personnage affronte les démons de son passé. Qu’elle qu’ils soient. C’est ainsi que ce sentiment de surplace persiste. Et ce, même quand l’aventure nous agrémente de quelques moments bien salaces et fun.

CONCLUSION

Ainsi, après trois premiers épisodes fatalement un peu lassants, THE BOYS 4 retrouve un peu de sa superbe dans un quatrième chapitre plus punchy. Homelander démontre qu’il demeure un antagoniste instable de choix. Et Antony Starr l’incarne avec justesse via une belle démonstration d’ambiguïté.

Parallèlement à cette énième confrontation des démons antérieurs des principaux protagonistes, l’intrigue bouscule un peu plus ses caractères plus dociles, tels que Hughie (Jack Quaid) et Stella (Erin Moriarty). Une bonne chose donc. En espérant à présent plus d’intensité dans ces prochains épisodes et davantage de présence pour certains caractères.


Les + (des 4 premiers épisodes) :

  • Homelander, antagoniste ultime et instable dont l’évolution ne cesse d’étonner.
  • Une intrigue qui n’oublie pas ses seconds rôles (au détriment du rythme).
  • Deux nouveaux riches protagonistes féminins : Sister Sage & Firecracker.
  • Malgré ses défauts et son esprit de redites, difficile de bouder ses incartades d’hémoglobines parfois très comique.
  • Un quatrième épisode déjà plus prometteur.

Les – (des 4 premiers épisodes) :

  • Une intrigue qui se rapproche de sa conclusion, mais qui dévoile un début de saison un peu frileux et parfois longuet. Notamment dans une intrigue politique ronronnante.
  • En développant inlassablement ses héros (ou anti-héros) le show perd en dimension épique.
  • Moins d’intensité et de surprises dans ses rebondissements et dans les affrontements qui opposent nos héros.
  • Quelques riches profils sous-exploités : Victoria Neuman, le jeune Ryan, le retour de Black Noir ou le nouveau venu interprété par Jeffrey Dean Morgan, quasiment absent de ces épisodes.

MA NOTE : 14.5/20 (de la première partie)

Les crédits

CRÉATEUR(S) : Eric Kripke, Graig Rosenberg, et Seth Rogen

AVEC : Karl Urban & Antony Starr, Jack Quaid, Erin Moriarty, Jessie T. Usher, Laz Alonso, Tomer Capon, Karen Fukuhara, Chace Crawford,

Claudia Doumit, Nathan Mitchell, Colby Minifie, Cameron Crovetti, Susan Heyward, Valorie Curry, et Jeffrey Dean Morgan (…)

mais aussi : Elliot Knight, Laila Robins, Jim Beaver, spécial guest stars : Simon Pegg, Rosemarie DeWitt, Shantel VanSanten, Will Ferrell, et la voix de Tilda Swinton

ÉPISODES : 4 / Durée (moyenne) : 1h / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : Amazon

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