THE CROWN – saison 6 (finale, partie 1)

EN DEUX MOTS : L’une des sagas les plus emblématiques (et meilleures) de Netflix s’achève en cette fin d’année 2023. Après 6 saisons, 60 épisodes, et trois actes (et changement de casting), THE CROWN signe la fin d’une ère. C’est aussi la première saison tournée post Elizabeth II, celle-ci étant décédée en septembre 2022. Mais également la première à être divisées en deux parties. Comme s’est devenue coutume pour les grosses productions Netflix dorénavant.

La première de ses parties se dévoile donc pour mi-novembre avec 4 petits épisodes, tandis que la seconde 1 mois après. Ce qui complète cette sixième saison a 10 épisodes, comme à son habitude. La saga historique lève le voile sur un moment charnier qui a secoué et endeuillé le monde entier, à l’époque, avec la disparition de Diana (Elizabeth Debicki). Cette première partie lui en consacre la quasi-intégralité et revient en détail sur les dernières semaines qui ont précédé le tragique accident. (Accident qui ouvre cette saison et qui demeure volontairement hors-champ).

Néanmoins, après une cinquième saison pour la première fois plus faible que les précédentes, ce début de la fin revient-il en grâce ou traîne t’il en longueur ? Et l’attrait du règne vieillissant de la Reine (Imelda Staunton) a-t-il autant de tact que par le passé avec l’arrivée d’une réelle troisième génération à l’écran ? Aujourd’hui, le parti-pris de fiction fantasmé par son showrunner n’a jamais autant atteint ses limites qu’en ce début de saison. La preuve, en consacrant celui-ci à la disparition de Diana, Peter Morgan flirte plus que jamais avec le sous-genre du soap.

LA PRINCESSE DISPARUE

La Reine Elizabeth II n’aura jamais été aussi loin des projecteurs qu’en ce début de saison 6. D’un sens, la division de ce finale en deux parties s’avère logique. Même si forcément frustrant. De quoi réellement faire la cassure entre la fin des années 90, ère de scandale, et celle plus calme du début des années 2000. Et pour répondre à ma propre question, sur l’arrivée de la troisième génération, il faudra encore attendre la deuxième partie pour la voir approfondie.

Les célèbres fils de Diana et Charles – William & Harry – sont tout de même sommairement présentés dans l’intrigue, durant les premiers épisodes. Ironiquement, bien plus que certains personnages. Seulement ils le sont comme simples instruments d’un après-divorce toujours très médiatisés. Son scénariste et la série accordent d’ailleurs une place de fond, mais déterminante, aux médias dans le récit. Notamment pour leurs influences négatives sur les différentes personnalités de la famille Windsor, et consorts.

Des membres de la famille royale qui vivent en intermittence des tabloïds et sous le regard des infos qui y sont relayés. Cela base leurs opinions souvent erronés, dictés et emplit de solitude. De quoi révélé naturellement la grande tristesse qu’incombe le poids de la couronne, de traditions très sectaire, et de l’image capturées par les photographes.

Seulement, en dévoilant trois premiers épisodes focalisés sur le dernier été tumultueux de Diana, l’intrigue perd en subtilité anodine. Si la série a toujours été traversée d’histoires (quasi) anthologique, aussi douce qu’amère, cette première partie berce dans le mélo. Un mélo certes somptueux, magnifiquement mis en scène sous les douces notes de son compositeur, et dans des décors idéaux. (Paris ou la Méditerranée notamment, jolie contraste de l’idylle orageuse comme le prouve son affiche).

CONCLUSION

Peter Morgan révèle quoi qu’il en soit, et à nouveau, quelques belles nuances autour de ses personnages. Du moins une poignée d’entre eux. C’est notamment ce qui manquait au Prince de Galles (Dominic West) auparavant, mais qui s’alimente un peu plus aujourd’hui dans un portrait plus épanouit avec l’amour de sa vie, Camilla (Olivia Williams). Et ensuite avec la disparition de son ex-femme dans un deuil qui semble profondément sincère.

Elizabeth Debicki, quant à elle, brille sans contexte dans son mélange de fragilité, de bienveillance et de grâce. Notamment dans son rôle de mère aimante. On peut seulement regretter la faible implication du reste du casting durant cette première partie.

THE CROWN saison 6 débute donc en demi-teinte sur la plateforme. Heureusement, son quatrième épisode « Onde de Choc » révèle une émotion sincère dans le deuil d’une nation, et plus d’ambiguïté autour du portrait froid et cruelle de la Reine. On peut ainsi se poser la question légitime du tact qu’aura cette seconde partie dans une ère plus moderne et beaucoup plus médiatisée. Toujours est-il qu’aujourd’hui la réflexion sur le long règne d’Elizabeth II perd en tact.


Les + :

  • Une production d’une qualité technique bluffante. Qu’ils s’agissent de sa mise en scène (sage), sa photographie, des nombreux décors jusqu’à sa magnifique bande originale.
  • Un showrunner et scénariste toujours très impliqué et qui dévoile toujours de belles nuances (fantasmé parfois) autour de ses personnages.
  • Quelques jeux d’acteurs stupéfiants, allant de Dominic West a bien évidemment Elizabeth Debicki, dans la peau de Diana.
  • Une division de saison qui, malgré l’impatience qu’elle engendre, à du sens dans sa construction post Diana.

Les – :

  • La frustration d’une première partie plus linéaire, mélodramatique et platonique puisqu’elle s’intéresse quasi intégralement au destin tragique de Diana.
  • La subtilité dramatique de THE CROWN se dilue légèrement dans une ère plus moderne et encline au sous-genre du soap. On assiste presque à une overdose de l’instrument que représentent les médias. Dans le regard des personnages mais aussi sur leurs choix.
  • Une première partie de saison qui fait bien trop l’impasse sur ses passionnants protagonistes. Récurrents comme éphémères.

MA NOTE : 15/20

Les crédits

CRÉATEUR : Peter Morgan

AVEC : Imelda Staunton, Jonathan Pryce, Dominic West, Lesley Manville, Bertie Carvel, Claudia Harrison, Olivia Williams, Marcia Warren, Salim Daw, Khalid Abdalla, et Elizabeth Debicki (…)

ÉPISODES : 4 / Durée (moyenne) : 48mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Biopic, Historique / CHAÎNE : Netlfix

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