THE CROWN – saison 6 (finale, partie 2)

EN DEUX MOTS : A peine 1 mois après le début de sa fin, THE CROWN s’achève définitivement à l’aube des fêtes de fin d’année. Pour conclure l’une des plus belles sagas de Netflix, le scénariste et showrunner Peter Morgan nous plonge dans une dernière salve qui mélange tous les ingrédients des précédentes saisons. Deuil, amour, coutume, politique, poids de l’héritage et enjeux pour la monarchie sont au cœur de ses derniers épisodes. Entre autres.

Seulement après une première partie focalisée sur le destin hors norme de Diana (Elizabeth Debicki) la saga royal à perdu en souffle. Plus globalement encore, sa saison précédente s’essouffler déjà légèrement malgré des atouts évidents. Ainsi, cette ultime salve de 6 épisodes s’avère elles suffisante pour convaincre les fans de la première heure ? Pas totalement, mais suffisamment une fois le clap de fin tombé.

Malheureusement, après les prestations remarquables et ambiguës de Claire Foy et Olivia Colman le visage de la Reine s’est tout de même terni. Inexorablement, dans un portrait plus glacial. Pourtant, la prestance d’Imelda Staunton demeure indéniable. Sa présence à l’écran, plus que réduite, l’est beaucoup moins. Au moment de ses adieux, une ombre plane fatalement sur la vision que laisse la saga. Plus d’amertume que de mélancolie hélas, malgré quelques fulgurances et une émotion certaine. Notamment dans l’empreinte que laisse la série.

HÉRITAGE POUR UNE POP STAR ET REGARD DU PASSÉ

Comme si THE CROWN avait déjà laissé sa couronne plus tôt et que le terme « c’était mieux avant » avait du sens cette deuxième partie embrasse son postulat de drame générationnel à plein poumon. Elle s’ouvre sur un cinquième épisode autant ancré dans le passé que dans le futur avec ses nouveaux visages juvéniles. Le célèbre héritier de la Couronne (3ème génération) y est donc au centre : le jeune William, angélique, timide et morose sous les traits convaincants d’Ed McVey.

L’occasion pour la série de faire briller de nouveaux jeunes talents, même brièvement. La principale homologue du prince s’avère, off course, sa bien-aimée Kate Middleton (Meg Bellamy). Au moment de leur rencontre, puis plus tard à l’université, mais sans occulter pour autant le point de vue parental (Eve Best, formidable mais sous-exploité). Et c’est ici que cette dernière salve brille le plus, lorsqu’elle place son regard derrière elle. Et notamment dans un épisode assez déchirant « Ritz » qui revient sur une soirée entre deux sœurs en 1945.

Le rôle du Prince demeure crucial durant ses derniers épisodes. Et ses interactions avec les précédentes figures centrales sont au cœur des meilleures introspections de ceux-ci. Cette dernière saison, ou du moins sa deuxième partie, tente donc de concilier nostalgie et héritage. Pour un résultat loin d’être à la hauteur des 4 premières saisons, mais très satisfaisant tout de même. Son point d’orgue demeure son final qui a même l’audace agréable de faire interagir la tête d’affiche aux deux précédente de la saga, lors de deux scènes inédites et très juste.

Ce dernier épisode d’1h10 pose également la question de l’opinion publique vis-à-vis de l’abdication d’un règne colossal. Et d’une monarchie invariablement flétrie. Peter Morgan trouve ici le ton juste sur ce temps passé, sur un événement historique a marqué d’une pierre blanche.

CONCLUSION

Ainsi, même si cette dernière saison n’a pas la vigueur majestueuse de ses débuts, et d’un milieu plein d’émotion et de renouvellement, elle s’achève sur un regard logique sur la mort et la légation. La Reine Elisabeth, et par extension son règne, demeure un événement historique grandiose. Et si son showrunner à souvent fantasmé les tribulations des Windsor, il l’a fait avec brio. Au-delà de l’amertume du temps passé autant se remémorer le positif.


Les + :

  • Un retour aux sources pour la saga et qui accorde (enfin) une vraie présence à la Reine vieillissante incarnée par Imelda Staunton.
  • Malgré une romance avec Kate Middleton un peu fade, le portrait très juste et névralgique du Prince William dans ses derniers épisodes.
  • Ses quelques fulgurances qui font briller une dernière fois des personnages ancrés de la saga depuis plusieurs saisons.
  • Si tous les épisodes ne se valent pas et n’égalent pas les premières saisons, son final conclut avec sagesse une saga historique époustouflante.

Les – :

  • Si on peut apprécier les grandes questions qui persistent jusqu’à sa conclusion, la saga dilue l’émotion qui a ponctué la saga jusqu’à sa quatrième saison. Malgré quelques beaux élans.
  • Certains protagonistes et problématiques que j’aurais aimé plus développer en profondeur. Chose que ses derniers épisodes ne font pas en favorisant des épisodes concis.
  • Des inégalités sur le traitement de certaines intrigues plus superflues (politique ou romantique par exemple).

MA NOTE : 15/20

Les crédits

CRÉATEUR : Peter Morgan

AVEC : Imelda Staunton, Jonathan Pryce, Dominic West, Lesley Manville, Ed McVey, Luther Ford, Bertie Carvel, Meg Bellamy,

Eve Best, Claudia Harrison, Olivia Williams, Marcia Warren (…)

special guests star : Elizabeth Debicki, Olivia Williams, et Claire Foy

ÉPISODES : 6 / Durée (moyenne) : 52mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Biopic, Historique / CHAÎNE : Netflix

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