WINNING TIME : The Rise of the Lakers Dynasty – saison 2 (finale)

EN DEUX MOTS : Série limitée devenue en cours de route une série au destin plus classique et étirée, WINNING TIME 1 était une nouveauté très efficace mais finalement inachevée. Son renouvellement et son teasing final (la rivalité entre Magic Johnson (Quincy Isaiah) et Larry Bird (Sean Patrick Small)) s’avérait donc idéal. 1 an et demi après une première salve de 10 épisodes cette suite revois néanmoins son format à la baisse. Une seconde saison de 7 épisodes, également plus court, malgré une reprise d’1h10.

Entraînante, énergique, et légère, la première saison nous propulsait à l’aube des années 80 avec une certaine maestria. Visuelle notamment grâce à la direction remarqué et nerveuse de l’atypique Adam McKay qui officie aujourd’hui uniquement comme producteur. WINNING TIME II se base-t-elle sur la même idée et surfe sur ses atouts passés ou tente elle l’audace ? Sans surprises, non, elle maintient son cap de faux documentaire vitaminée avec moins d’allégresse. Hélas. L’exercice demeure exaltant, même après une fin de saison (et série) amère suite à l’annulation du show.

SECONDE MISE EN TOUCHE

Cette deuxième saison débute donc par un épisode conséquent et plein de promesses, même si assez similaire au pilote précédent. Si ses personnages phares ne sont plus à présenter un nouveau bon dans le temps (1984) dynamise les événements à venir en revenant sur un récit plus linéaire durant l’année 81. Suite, pas directe mais presque, à la victoire des outsiders que représente les Lakers à cette époque, l’intrigue navigue sur les difficultés évidentes d’une équipe surdouée mais mal coachée.

Malheureusement c’est l’une des principales problématiques de cette saison 2. Si le sens du suspense demeure presque secondaire ici, la subtilité laisse place au classique récit revanchard. Celui-ci donne du temps à l’écran à ses plus connus récurrents (John C. Reilly, Jason Clarke, ou Jason Segel) mais fait défaut à leurs caractérisations personnelles. Qui manque cruellement de nuances.

Toujours concernant le casting, WINNING TIME II fait preuve du même problème que sa saison précédente : sa mauvaise utilisation. Large, dense et pourtant variés en termes de point de vue, les scénaristes se retrouve incapable d’exploités son large éventail. Tout comme la créditation de certains (et pas d’autres) peut littéralement faire sourciller, pour les plus attentifs.

Malgré une partie de cette distribution relayer comme figurants on peut se délecter du jeu de ceux qu’on laisse dans la lumière. Le magique Magic Johnson demeure le rookie malmené et central, tandis qu’Adrien Brody use parfaitement de son charisme dans la peau de l’assistant mis en touche. Côté féminin, parfois trop rare, la jeune Hadley Robinson est idéale pour donner la réplique face à son père à l’écran, le trublion Jerry Buss.

TEMPS MORTS, ET REPRISE

Techniquement la série n’a toutefois pas à rougir. Si cette saison 2 se passe de son célèbre producteur durant la réalisation de ses nouveaux épisodes, deux réalisatrices reviennent pour pousser l’exercice du faux documentaire dans ses retranchements. Images grimés, plans nerveux et découpages étriqués donnent le tempo à ce biopic énergique.

Les scénaristes s’avèrent moins nombreux. Et le principal showrunner – Max Borenstein (artisan du MonsterVerse) – reste au manette sur le plus gros des épisodes. Hors celui-ci rythme bien mal cette suite. Avec sa relative courte durée, cette saison déçoit durant sa première partie, faute d’une problématique étirée. La preuve, dès qu’elle se décante – dans ses derniers épisodes – la magie revient. Pat Riley (Adrien Brody) brille enfin, tout comme l’esprit compétitif et vindicatif des Lakers.

Les événements s’accélèrent, la nervosité du montage également. Puis la rivalité des Lakers face aux Celtics atteint son comble grâce à un découpage bien plus astucieux. Les mois, les années s’écoulent pour davantage de recul durant les différents Championnats. Certains personnages phares quittent le décor, tandis que d’autres demeurent dans l’ombre. Quoi qu’il en soit, WINNING TIME II surclasse ses 4 premiers épisodes pour s’achever comme on l’attendait.

Son final d’une heure intitulé « What Is and What Should Never Be » s’articule intégralement sur une finale du Championnat galvanisante entre les deux équipes. Pour les non initiés (tel que moi) son résultat surprend. Un choix dramatique cohérent vers une saison suivante, même si la chaîne en à décidée autrement…

CONCLUSION

Ironiquement ce format plus resserré de 6 heures correspond mieux au show que les plus de 9 heures de sa saison passée. La surprise en moins toutefois, et avec une première partie en manque d’ambition, WINNING TIME II se révèle un chouia moins efficace que celle-ci. Dans ce sens, ma note se révèle très légèrement inférieure même si symboliquement un 15/20 lui sied à merveille.

Néanmoins, suite à des audiences en perdition (et probablement une grève qui dure) HBO a annulé la série au jour de la diffusion de son final. En soit la défaite amère des Lakers résonne avec cette annulation, même si on peut se consoler d’un petit épilogue qui boucle une courte série finalement composée de 17 épisodes.


Les + :

  • Une mise en scène nerveuse atypique, poussée dans ses retranchements, et qui embrasse un style vintage de faux documentaire
  • Quelques principaux personnages iconiques très appréciable (l’énergie de Quincy Isaiah toujours, et le moment de gloire d’Adrien Brody enfin)
  • Une seconde partie de saison courte mais très réussie

Les – :

  • Un casting secondaire en grande partie sous exploité, et pour beaucoup crédités sans raisons valables
  • Une première partie de saison décevante. D’une problématique étirée à une formule trop similaire à sa saison précédente

MA NOTE : 14.5/20

CRÉATEUR(s) : Max Borenstein & Jim Hecht

AVEC : John C. Reilly.., Quincy Isaiah.., Adrien Brody, Jason Clarke, Gaby Hoffman, Jason Segel, Hadley Robinson, DeVaughn Nixon, Solomon Hughes, Tamera Tomakili,

Gillian Jacob.., Stephen Adly Guirgis.., Brett Cullen, Molly Gordon, Spencer Garrett, Delante Desouza, avec Rob Morgan, et Michael Chiklis,

mais aussi : Jimel Atkins, Joey Brooks, Austin Aaron, Thomas Mann, McCabe Slye, Sean Patrick Small, Ari Graynor, Joel Allen, Sarah Ramos, Tracy Letts (…)

EPISODES : 7 / Durée (moyenne) : 50mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Biopic, Sport / CHAÎNE : HBO

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