THEM : The Scare – saison 2 (anthologie)

EN DEUX MOTS : Il y a quasiment 3 ans jour pour jour, la plateforme Amazon proposer discrètement une anthologie d’horreur prometteuse intitulé : THEM. Tout aussi discrètement, sa suite se réinvente donc et se dévoile cette fois dans une nouvelle saison baptisée « The Scare ». Peur, horreur et racisme demeure le cœur de cette minisérie qui se délocalise à peine, mais change cette fois d’époque.

En 1991, l’inspectrice DAWN REEVE de la police de Los Angeles est chargée d’une nouvelle affaire : l’horrible meurtre d’une mère de famille d’accueil. Dans une période difficile à Los Angeles, avec une ville au bord du chaos, Dawn est déterminée à arrêter le meurtrier.

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Après la façade d’apparence parfaite dans sa banlieue blanche effrayante, The Scare nous plonge dans un Los Angeles sous tension puisqu’elle a pour toile de fond les émeutes de 91. C’est surtout l’excuse pour son showrunner, Little Marvin, d’un peu plus appuyé son contexte racial dans une ville divisé. Il y dirige à nouveau la Britannique Deborah Ayorinde qui s’illustre cette fois dans un rôle d’inspectrice sous pression. Face à elle, le nouveau venu Luke James au visage angélique dévoile un profil tourmenté passionnant.

Néanmoins, après une première saison prometteuse, mais remplie d’imperfections, cette suite étoffe telles ses capacités de genre ? Précisément, en fait. Et bien qu’elle patisse de légères lacunes elle se rapproche d’une proposition d’épouvante d’exception. Qui plus est, avec un sous-propos forcément percutant et ce n’est pas celui auquel on s’attend.

En abordant cette fois le genre policier pour la structure de son intrigue, THEM nous tient en haleine sur la durée. Cette durée est toutefois facilitée car revu à la baisse, puisque cette saison est composée de 8 épisodes variant leurs durées de 30 à 45 minutes.

Very High Scare. L’époque de la « VHS ».

Ainsi, cette saison nous plonge rapidement dans son nouveau contexte d’épouvante-horreur. En privilégiant cette fois l’épouvante pure avec la vision de corps tourmentés (que j’ai trouvé très réussi et qui m’ont rappelé l’extraordinaire The Thing de Carpenter) face à l’horreur de sa saison 1 et ses démons psychologiques.

Cela ne l’empêche pas pour autant d’y développer un caractère aux traumas lourds en la personne du sympathique (d’apparence) Edmund. Un acteur raté qui sombre peu à peu dans la folie. Dans cette intrigue parallèle, aussi peu encombrante que parfaitement construite, le jeune Luke James en impose. Par son physique, sa taille jusqu’à son visage qui saisit plusieurs palettes d’émotions.

Sans surprises, les deux intrigues d’apparat distinctes se recoupent pour ne faire qu’une. Mais ici, son créateur et ses scénaristes parviennent à nous surprendre (dans mon cas) grâce à un twist bien senti, bien que pas du tout original. Au-delà de sa forme de thriller d’épouvante bien illustré par son environnement et son époque (l’effet VHS m’a particulièrement rendu nostalgique) THEM saison 2 va se voir traversé par une partie dramatique assez percutante. Principalement dans sa dernière partie.

Si ses révélations ne sont pas étourdissantes, elle permettent aux rares crédités de briller avec cette fois une mention pour une tête d’affiche captivante. Celle-ci va également donner la réplique à l’éternelle Jackie Brown de Tarantino Pam Grier, tout en douceur, ou le jeune Joshua J. Williams (troisième du nom) dans un rôle d’ado loin d’être désagréable, malgré certaines limites dans son exploitation.

On pourrait seulement regretter la présence du très bon Jeremy Bobb, ici cantonner à un rôle de flic raciste blanc lambda et sans nuances. Surtout quand l’intrigue le raccorde a un groupuscule plus large, mais jamais exploité dans l’intrigue.

CONCLUSION

Mais finalement même quand THEM répète ses erreurs passé (comme sa vision sur le racisme, juste, mais très basique et trop peu incisive) l’exploitation de son genre de prédilection (l’épouvante) demeure un succès. Grâce à sa direction soignée, notamment son atmosphère, The Scare fait mouche.

Par exemple son avant-dernier épisode, sous la caméra de Little Marvin, est un régal vintage en format 4:3. Entre drame familial et peur à l’état brut. Même si, ironiquement, elle ne fout pas vraiment la trouille. Dans sa finalité, si son aspect de fantastique horrifique laisse planer un peu de mystère, la série fait part d’une très belle filiation avec la saison précédente.

Dans ce sens, elle s’achève efficacement, laissant du suspense pour une suite que j’attends avec impatience cette fois. En espérant qu’il y en est une et que l’attente ne soit pas aussi longue cette fois.


Les + :

  • Une nouvelle saison au contexte vintage (ici le L.A de 1991) idéal.
  • Deux têtes d’affiche en opposition (puis en filiation) magnifiquement mis en scène et interprété.
  • Un format de genre qui navigue entre policier lugubre et épouvante traumatique. Qui plus est, sur un montage très fluide.
  • Quelques performances dans son atmosphère horrifique très bien illustrées à l’écran. Mention spéciale à son avant-dernier épisode incisif ou la vision de ses corps désarticulés.
  • Une chouette continuité d’univers et un twist bienvenue après sa mi-saison.

Les – :

  • Un contexte raciste amoindri, pour le meilleur, car bien trop linéaire dans sa démonstration à l’écran. (Son profil très stéréotypé d’antagoniste sous forme de flic blanc raciste en est l’exemple parfait).
  • Malgré un format agréable, qui ne s’encombre d’aucune longueur, il manque à cette saison une once de politique ou un sous-propos sociale percutant.
  • Si sa démonstration d’épouvante horreur mérite le détour (notamment pour son ambiance délectable) le show manque de frissons pure. Tout comme son léger côté slasher manque parfois d’hémoglobine.

MA NOTE : 15.5/20

Les crédits

CRÉATEUR : Little Marvin

AVEC : Deborah Ayorinde, Luke James, Jeremy Bobb, Joshua J. Williams III, et Pam Grier,

mais aussi : Carlito Olivero, Wayne Knight, Charles Brice, Iman Shumpert, Tamika Shannon (…)

ÉPISODES : 8 / Durée (moyenne) : 38mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : Amazon

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