The Walking Dead : DARYL DIXON – saison 1

EN DEUX MOTS : C’était assurément l’un des événements de la rentrée, côté série. Malgré l’essoufflement drastique de la saga d’horreur, ce cinquième spin-off issu de l’univers The Walking Dead était attendu. Pour diverses raisons. D’abord, car il continue de suivre le destin d’un de ses personnages culte : Daryl Dixon (Norman Reedus), qui donne son nom au titre de la série. Le héros badass, non-issu des comics, et qui s’est dévoilé au fil du temps comme le second, puis remplaçant, du mythique Rick Grimes (Andrew Lincoln).

Daryl Dixon se réveille quelque part sur le continent européen et essaie de reconstituer ce qui s’est passé. Comment est-il arrivé ici ? Comment va-t-il rentrer chez lui ?

En attendant le retour prochain de ce héros disparu, focus sur le destin d’un survivant qui débarque sur les plages du Sud de la France. Car oui, l’un des teasing majeur de ce spin-off réside dans son lieu mythique : le pays hexagonal, version post-apocalyptique. Seulement, le retour du héros iconique, pour la première fois dans l’univers T.W.D – hors territoire américain, allait-il suffire à convaincre ? Loin de là.

Ce nouveau spin-off, qui survient quelques semaines après la fin du précédent : DEAD CITY, comporte quelques similitudes avec ce dernier. Hormis son format assez classique (pour la franchise) d’une première saison composée de 6 épisodes, DARYL DIXON débute sur un synopsis rempli de mystères. Hélas, comme celui-ci, le scénario ne s’avère pas suffisamment malin pour que cela soit un élément de suspense à lui seul.

LA BELLE FRANCE : UN YANKEE (ÉCHOUÉ), DES ZOMBIES (ACIDE), ET DES NONNES (GUERRIÈRES)

Passons ce détail, la série horrifique propulse donc notre héros agonisant et inerte sur le point de s’échouer sur les plages de… Marseille. Ce pilote dresse vite le portrait d’une ville déserte bien qu’ensoleillée, mais à la particularité d’incorporer une nouvelle menace d’infectés. C’est (presque) inédit dans l’univers zombiesque et ceux-ci (d’une lenteur accablante, toujours) ont tout de même comme caractéristique de brûler leurs victimes. À cause d’une peau et d’un sang acide… On est loin de la redoutable menace xénomorphe, mais ça à le mérite d’être souligné.

Pour le reste, ce premier épisode, qui va ensuite se dérouler dans les terres un peu plus au nord – notamment dans un monastère, demeure sans grandes surprises. La rencontre du héros avec de nouveaux personnages, de surcroît français, s’avère bourrée de clichés inconsistants. Si la série tente de renouer avec l’esprit de la première saison de sa série mère, DARYL DIXON échoue (haut la main) son exercice.

C’est par exemple le cas avec cet esprit de rencontres avec divers groupes pour un héros esseulé. Ou l’utilisation d’équipements vintage, peu communs, comme ici l’armement. Des attraits pourtant vite oubliés à l’écran.

Distribution agaçante, cheminement classique, actions sans envolés, ou climax sans tensions, ce début de saison aligne les imperfections. Et hélas, la suite aussi. Seul fait amusant, via son intrigue à tiroirs, on présente le point d’arrivée futur, la fuite, mais aussi l’amarrage d’un bateau rempli d’antagonistes, sur le port du Havre… Qui n’est d’autre que ma ville de cœur et de résidence.

À L’ORIGINE DU PROBLÈME

Passez cette contextualisation, de quoi est réellement composé cette première saison de DARYL DIXON ? Qu’il s’agisse du destin de ce héros iconique, aux attraits qui ont fait le succès de la saga, jusqu’à ses éléments inédits.

Le premier élément qui régit cette courte saison (bien que ponctuée d’épisodes un peu plus longs qu’à l’accoutumé) demeure son voyage. Du sud jusqu’au nord, la série est loin d’être sédentaire. Et même si elle ne s’attarde pas dans certains décors elle tente d’user de leurs charmes au maximum. Monastère et châteaux au cœur de la France, théâtre des horreurs à Angers, et bien évidemment Paris comme décor central. Même en passant par sa Tour Eiffel en ruine, la série ne s’y attarde pas, et favorise par exemple ses catacombes.

Dans tous les cas, la série chérit son style historique et achève sa course au Mont St. Michel. Le tout pour un résultat pas déplaisant.

Dans sa quête Daryl Dixon va donc se battre pour l’espoir. L’espoir d’une guérison. Son intitulé sur les affiches promotionnelles le signale, et la série répond à une vieille théorie de fans : l’immunité. Via le personnage du jeune Laurent (Louis Puech Scigliuzzi) notre héros badass affrontera moult dangers. Néanmoins, qu’ils s’agissent de son interaction avec le garçon comme l’intérêt de sa condition, la série ne convainc jamais. Le faible charme et la caractérisation du jeune acteur contribuent à cet échec, au même titre qu’une écriture dépassée.

Pour son genre de l’horreur, ce spin-off se montre moins inventif ou inspiré que le précédent. Donc, fatalement, assez fade. Et ce, malgré de bonnes idées en fin de saison. Entre cela et le faible intérêt de ses antagonistes (au nombre de trois), pourtant prometteur, DARYL DIXON échoue presque sur tous les tableaux.

CONCLUSION

Quoi qu’il en soit, le succès semble suffisant pour une seconde saison, si on l’en croit son renouvellement et les dires d’AMC qui vante un démarrage record. Tout comme ses notes du public (US) semblent assez positives et suffisamment dépaysante pour convaincre.

Et c’est peut-être son final qui sauve la saison du réel naufrage. Même si ironiquement l’échange de deux antagonistes fait écho avec mon ressenti personnel : « C’est ce que vous avez de mieux à proposer ? – Non. Ce n’est que le début ». La scène survient au début du final en question, dans l’arène, qui est de loin, le meilleur moment de la saison. Avec son caméo qui conclut ce court voyage, la suite de DARYL DIXON risque de faire des émules.

En tant que fan de la première heure, néanmoins, ce nouveau spin-off semble se faire écraser par sa proposition de style. Des équipes de productions américaines qui se fourvoient sur leurs intentions par une proposition sans réel essor.


Les + :

  • Norman Reedus toujours très crédible en survivant badass
  • Malgré une intrigue qui débute mal, son concept d’environnement historique étranger pour une franchise américaine demeure une idée riche
  • Malgré leurs faibles intérêts durant la saison, des idées inédites qui enrichissent un univers sur le déclin depuis longtemps

Les – :

  • Un récit au cheminement linéaire, sans force et sans émotions
  • Des stéréotypes sur la culture française, plus nauséabonde que drôle
  • Le genre de l’horreur n’a quasiment aucun attrait à l’écran, malgré son renouvellement
  • Malgré le charme de quelques acteurs français (Clémence Poésy ou Romain Levi), des caractérisations de personnages toujours anodines

MA NOTE : 12/20

CRÉATEUR : David Zabel

AVEC: Norman Reedus, Clémence Poésy, Anne Charrier, Louis Puech Scigliuzzi, Romain Levi, Laïka Blanc-Francard, Adam Nagaitis (…)

ÉPISODES : 6 / Durée (moyenne) : 55mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Thriller, Epouvante-horreur / CHAÎNE : AMC

Un commentaire

  1. […] THE WALKING DEAD : DARYL DIXON – saison 1 : Enième spin-off relativement attendu, celui-ci semble avoir cartonné malgré les faiblesses de sa narration. À croire qu’un Yankee échoué en terre française semble excité une partie du fan-club de l’univers zombiesque. […]

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