Après son double épisode pilote et un démarrage fracassant niveau audience sur HBO, THE LAST OF US passe la seconde dans un deuxième épisode qui nous immerge dans sa partie horreur, infectieux et désolation. Neil Druckmann passe derrière la caméra cette fois, pour un scénario toujours signé Craig Mazin.
Pour certains, la série est déjà l’une des meilleures adaptations de tous les temps. Et en effet la série reçoit des notations délirantes à son encontre. (Actuellement 9.4/10 sur IMDb). Quand est-il aujourd’hui ?
ÉPISODE 2 : Infected
EN DEUX MOTS : Tel l’ouverture du précédent épisode, cette suite surprend avec son introduction. Malgré un format plus classique de 52 minutes l’épisode, 10 d’entre elles sont consacrées à étoffer la mythologie de son univers. Au détour d’une conversation du premier épisode, l’intrigue nous amène à Jakarta, Indonésie. Deux jours avant la chute à laquelle on a assisté à Austin en 2003.
Par le biais d’une spécialiste locale en mycologie, on semble découvrir le patient zéro sur une table d’autopsie. Dès lors THE LAST OF US démontre son envie de réalisme, dans une ambiance pesante et clinique qui rappelle l’excellent Contagion. Son second point fort réside dans la démonstration physique du cordyceps, avec l’ajout inédit des filaments du champignon qui imprègne le corps de son hôte. Un élément magnifiquement bien représenté dans une scène de fin d’épisode qui risque d’en choquer plus d’un.
Cause à effet une fois encore, les paroles de cette experte confirme l’extrême gravité de la situation. Et l’incapacité d’une solution directe. Chose qui vont nous renvoyer directement à de nombreux détails présents durant l’épisode. D’un cratère de bombardement, à la particularité de communication entre infectés, jusqu’à l’immunité de notre jeune héroïne.
– Ecoutez bien ce que je vais vous dire. Il n’existe aucun remède. Aucun vaccin.
– Que devons-nous faire ?
– Bombardez. Bombardez tout. Bombardez la ville… et tous ceux qui s’y trouvent.
L’experte en mycologie face à un gradé de l’armée Indonésienne
REMÈDE CONTRE LA GUEULE DE
Suite au toujours très bon générique, le restant de l’épisode se concentre sur le cheminement du trio hors de la ZQ de Boston. En quelques scènes et dialogues, la série continue de définir ses personnages sous une facette de méfiance et de dureté logique en ce début de saison. Sous le joug d’un récit initiatique pour l’irrévérencieuse Ellie (Bella Ramsey). A ce titre la jeune actrice britannique reste sur la même ligne d’efficacité, contre un charme diminuée si on la compare à son matériau de base.
Face à elle, le duo d’acteurs (Pedro Pascal / Anna Torv) transpire de rigueur et d’authenticité. THE LAST OF US démontre sa prédisposition pour le drame humain en accordant du temps de dialogue aux interprètes. Son rythme demeure aussi lent que sa montée en tension mais le résultat à l’écran convainc largement. Ce deuxième épisode le prouve dans sa continuité d’introduction. En s’attardant sur la compréhension de l’infection et le résultat de 20 ans d’apocalypse sur l’environnement.
Son pilote était déjà largement convaincant. Sa suite d’autant plus. Toute la difficulté était de retranscrire la délabrassions sur une ville de grande taille. Chose faite (de jour !) avec un Boston déserté et empreint à la végétation. La suite du voyage s’adoucit en simplifiant les déplacements des personnages vers tel ou tel lieux iconiques.
Ainsi, si on retrouve le musée et le Capitole, le récit fait le choix logique de restreindre le nombre de lieux en faisant l’impasse sur les fameux gratte-ciel ou le lugubre métro de la ville. Cela ne l’empêche pas d’incorporer une autre phase de découverte plus tardive avec l’hôtel immergé. Quoi qu’il en soit, en ce qui concerne son aspect visuel et technique THE LAST OF US est assurément LE blockbuster de ce début d’année.
LE DIABLE EST DANS LES DÉTAILS
L’autre défi de taille de ce second épisode réside dans la promesse et la démonstration d’un second type d’infecté. Chose qu’on à pu découvrir dans la longue scène du musée et sa toute aussi longue démonstration de tension. Avec leurs bruits atypiques qui ont hantés de nombreux fans du jeu, les »claqueurs » se dévoilent (par deux) sous un esthétisme aussi réussi que fidèle. Physique comme gestuel, jusqu’aux sons naturellement.
THE LAST OF US n’est pas une série d’action bluffante, et ce moment significatif le prouve. Tout comme le co-créateur du jeu Neil Druckmann réitère un exercice de mise en scène très correct mais jamais renversant à l’écran. Néanmoins, avec sa volonté d’amener un suspense progressif, la série réussit son essai grâce à sa longue mise en abîme de cauchemar éveillé.
A terme cela paraît presque trop peu dans la dangerosité de ce monde post-apocalyptique. Jusqu’à sa dernière scène, réécrite pour l’occasion, lors du sacrifice de Tess (Anna Torv). Si »Infected » fait abstraction de la menace que représente la FEDRA, elle met formidablement bien en images la connexion des infectés entre eux.
C’est tout l’intérêt de cette adaptation : agrémenter un univers cinématographique déjà intense. Pour le cas du personnage de Tess, l’artifice fonctionne à la perfection. Ainsi ce second épisode demeure encore imparfait mais prouve à nouveau qu’il est doté d’une force narrative et d’une vision claire. Vivement la suite, c’est une évidence.
CONCLUSION
Les + :
- Sa scène introductive, très réussi
- L’immense travail sur les détails de son environnement
- Des infectés très fidèles, bien retranscrit et agrémentés de quelques nouveautés
- Des libertés narratives bienvenus, comme la seconde morsure d’Ellie, ou le sacrifice glaçant de Tess
Les – :
- Presque trop peu de moments de tension
- Une mise en scène réaliste mais sage
MA NOTE :
RÉALISATION : Neil Druckmann / SCÉNARIO : Craig Mazin
DURÉE : 53mn / SORTIE : 23 Janvier 2023 (France)
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