Du dessin animé à l’animation 3D
Le cinéma se divise en plusieurs genres très variés, qui ont chacun leurs codes et aussi leurs méthodes de travail. Mais l’un d’entre eux se démarque d’autant plus des autres : le cinéma d’animation. En projetant des images qui se succèdent, on peut facilement donner l’illusion du mouvement. Et lorsque ces images sont créées de toute pièce par des gens, on peut laisser libre cours à l’imagination la plus folle. Imaginer des créatures nouvelles, ou même des univers entiers régis par des règles de la physique qu’on serait bien incapable de reproduire avec de vrais acteurs ou décors.
Bien sûr, les techniques pour animer ces images ont considérablement évoluer avec l’histoire. Il y a quelques décennies, les grands studios comme Disney ou Ghibli utilisaient surtout des dessins pour faire un film. Aujourd’hui, c’est l’animation 3D qui est la plus répandue, notamment grâce à l’essor de studios comme Pixar.
Les prérequis de l’animation 3D
Sauf que… pour faire un film d’animation en 3D, il ne suffit pas d’avoir une feuille de papier et un crayon. La 3D nécessite des ordinateurs puissants et des logiciels capables de générer toutes ces images.
Pour les aspects matériels de l’informatique, pas de secret ici : si vous voulez de la puissance, il faut payer, et plus en vous en voulez, plus il faut payer cher. On peut aller d’un simple ordinateur personnel équipé d’une bonne carte graphique, à de véritables super-calculateurs dédiés à cela.
Pour les logiciels, c’est une autre histoire. Les studios d’animation ont dû commencer avec des armées de développeurs informatiques capables d’écrire les logiciels adéquats. Ces logiciels sont capables de gérer les formes, les textures, les règles de la physique, les mouvements…
Beaucoup de ces logiciels ont d’abords été écrits au sein d’entreprises privées. Les codes sources y sont bien gardés au chaud, à l’abri des regards indiscrets. Si vous souhaitez les utiliser, il faut souvent débourser des sommes d’argent conséquentes.
Vers un monde plus ouvert
Mais progressivement, avec l’avènement du mouvement open-source, qui ne se limite pas au domaine de l’animation 3D, de plus en plus de logiciels voient leur code source « libéré ». Ils deviennent accessibles à tous, gratuitement.
L’un des outils de création 3D les plus connus et qui a aujourd’hui un code source ouvert est le logiciel Blender. Il date de 1988 et il est aujourd’hui largement reconnu dans l’industrie. Par exemple, les effets spéciaux du film « Mr. Nobody » ont été réalisés avec ce logiciel. Blender a aussi permis de développer quasiment entièrement le film d’animation produit par Netflix « Next Gen » de 2018.
DreamWorks Animation et son logiciel MoonRay
Aujourd’hui, le studio DreamWorks Animation a franchi une nouvelle étape dans ce sens. Ils ont développé en interne pendant des années le logiciel « MoonRay » et le rendent désormais open source. Il s’agit d’un logiciel de « ray tracing ». Cela veut dire qu’il est spécialisé dans les calculs liés à la lumière d’une scène. Ce logiciel très spécifique effectue donc un traitement nécessaire sur l’image pour lui donner l’ambiance que le réalisateur souhaite à une scène. De nombreuses productions DreamWorks tel que le dernier « Dragons » ou « Bad Guys » ont utilisé MoonRay.
La libération du code source de MoonRay est une très bonne nouvelle pour l’industrie de l’animation 3D. Ça ne changera pas forcément les choses pour les productions des plus grands studios. Après tout, ils possèdent déjà leurs propres logiciels et ils ont les budgets et les équipes pour faire de très beaux films. Par contre, ça pourrait permettre à des studios plus modestes, voir amateurs, de réaliser des films ou des courts-métrages de meilleures qualités.
À terme, DreamWorks Animation pourrait aussi bénéficier d’avoir libéré le code source de son logiciel MoonRay. En effet, ils vont aussi profiter des contributions de la communauté des développeurs qui pourront corriger des bugs ou optimiser certains algorithmes. Bref, une décision très positive qui ravira tout le monde.
[…] fondateur de DreamWorks a d’ailleurs déclaré que dans un avenir plus ou moins proche, il serait possible de […]