INDUSTRY – saison 2

Trade down

EN DEUX MOTS : petite nouveauté survenue en fin d’année 2020, INDUSTRY passe la seconde, moins de deux ans après ses débuts. Et pour un résultat assez similaire. Après l’embauche d’un jeune trio tiraillé par les émotions, ce nouveau récit s’inscrit dans une mouvance post-pandémie déjà lassante. Cela a au moins l’intérêt de ne pas trop s’y attardé car c’est surtout l’occasion de donner du contexte a cette reprise entre les saisons. (Ici représentée par une ellipse temporel d’un an). 

Au centre, notre sulfureux duo féminin (Myha’la Herrold / Marisa Abela) s’affiche (comme le suggère le poster promotionnel) prêt à briser certaines normes et à s’émanciper d’une industrie aux cadres définis. 

INDUSTRY, elle, ne s’avère pas du tout prête à briser son cadre, son enveloppe, ou l’ensemble des critères qui l’on définit en première saison. Avec 8 nouveaux épisodes – rallongés hélas de 10 minutes en moyenne – ce middle teen drama réitère une formule efficace oui, moderne, mais convenu et parfois même longuette. 

Harry Lawtey sous-exploité cette saison

REBELOTE. ASPIRATEURS DE TRADERS

Au menu : baragouinage et manipulations d’actions valant des millions et profils bourgeois autodestructeurs. La série, dans son rêve de grandeur, s’essaye même à flirter avec le démentiel drama SUCCESSION (déjà sur HBO). Notamment dans une partie de chasse durant l’épisode 3 servant de contexte à des négociations difficiles. Dans cette atmosphère qu’on connaît déjà demeurent les personnages, souvent antipathiques mais attachants. De leurs différentes addictions, chimères et leurs caractères et décisions impulsives.

Côté distribution notre quatuor (ou trio) demeure très présent si on exclut le sympathique Gus (David Jonsson) – sur une trame secondaire moindre dans un circuit civil puis politique. Tandis que quelques nouvelles têtes (Alex Alomar AkpobomeKatrine De Candole / Adam Levy, entres autres) viennent remplacer les nombreux absents. On retiendra notamment Jay Duplass dans la peau d’un investisseur (à la Steve Jobs) moins cool qu’il n’y paraît. Sans oublier la participation récurrente de Ken Leung en mentor issus de l’ancienne génération de traders, au destin fourni. Et probablement avec le plus de nuances.

INDUSTRY conserve, comme pour le reste, son crédo crue et réaliste, qu’on retrouve dans une mise en scène nerveuse. Avec un rapport au sexe parlant et décadent dans sa démonstration. La surprise en moins néanmoins. Hélas enchaîner les lignes de cokes n’a pas nécessairement beaucoup d’impact dramatique. De plus, il manque des éléments salvateurs pour faire basculer la série dans une catégorie supérieure.

CONCLUSION

Toujours calé sur son créneau du lundi soir sur la chaîne américaine, la série demeure une récréation vis-à-vis des nombreuses autres productions made in HBO originales. Elle n’a ni la tension et la grandeur du monde richissime de SUCCESSION (dont elle fait même référence). Ni la dimension dramatique et intime d’EUPHORIA dans un registre plus teen

Après son final, cette impression de déjà-vu demeure. La série s’achève tout de même sur un nouveau cliffhanger et une nouvelle dynamique semble largement possible. Toutefois, avec une 3ème saison INDUSTRY et ses deux scénaristes (et showrunners) ont encore beaucoup à faire pour convaincre.


Les + :

  • Les récurrents encore présents toujours efficaces.
  • Une série jamais désagréable.
  • La possibilité d’une suite plus riche.

Les – :

  • Une formule qui se répète sans forme de renouvellement.
  • Des nouveaux profils qui manquent de charmes.
  • Un manque de scènes chocs.

MA NOTE : 14/20

Les crédits

CRÉATEUR(S) : Mickey Down & Konrad Kay

AVEC : Myha’la Herrold, Harry Lawtey, Marisa Abela, David Jonsson, Ken Leung, Sagar Radia, Alex Alomar Akpobome, Conor MacNeill,

Katrine De Candole, Adam Levy, Indy Lewis, Sonny Poon Tip, Trevor White, Faith Alabi, avec Sarah Parish, et Jay Duplass (…)

ÉPISODES : 8 / Durée (moyenne) : 58mn / DIFFUSION : 2022 / CHAÎNE : HBO

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