EN DEUX MOTS : Dans la veine des excellentes séries policières BOSCH ou REACHER, toutes les deux dispos sur Amazon, CROSS se dévoile comme une nouvelle valeur sûre pour la plateforme. C’est du moins toute l’ambition de ce nouveau show glacial également adapté d’une série de célèbres romans, qui est déjà renouvelé pour une seconde aventure.
Si le personnage d’Alex Cross a déjà été interprété respectivement par Morgan Freeman (1997, 2001) puis Tyler Perry (2012), le format sériel lui rend bien plus hommage. À l’instar de l’armoire à glace Jack Reacher sur petit écran, ce nouveau Alex Cross est une montagne de muscle nommée Aldis Hodge. Acteur bien plus méconnu, mais non moins charismatique. Et comme le genre policier se modernise, les muscles n’exclut pas le cerveau comme le démontre la méthode de cet inspecteur chevronné.
Alex Cross est un père de famille aimant mais désespéré depuis le meurtre de sa femme. Il devient obsédé par retrouver les tueurs.
On lui passera un synopsis tout pourri, cette première saison de huit épisodes est bien plus riche qu’elle la laisse entendre et joue sur plusieurs fronts. Drame, Policier et Thriller s’entrechoquent et cohabitent dans une double intrigue assez dense qui caractérise parfaitement Cross. Entre deuil, obsession et technique magnanime, le show dirigé par Ben Watkins fait preuve d’une certaine efficacité pour le genre.
CROSS s’inscrit ainsi dans la pure lignée de ses deux comparses cités en introduction. Mais cela suffit-il ? Oui, à en faire un divertissement concret, mais pas une série qui révolutionne le genre. Avec une saga qui s’étend sur la longueur, on n’en attendait pas moins.
Ne pas traverser la ligne.
Sous son enveloppe propre, bleuté et gris typique dans la côte Est (ici Washington D.C. en plein hiver), son format en 16:9 et ses multiples caractères ruraux, CROSS demeure bien familière. Une familiarité bien agréable néanmoins pour les amateurs du genre. Celle-ci transpire l’efficacité comme le démontre son montage suffisamment concis dans ses différentes démonstrations de genre.
Ceux-ci, je les ai cités plus haut et cette première saison les explorent avec pragmatisme. Dès son introduction, l’intrigue nous montre le traumatisme de son héros qui assiste à la mort de sa femme. Après une ellipse de temps nécessaire, celle-ci va ensuite se servir de ce levier dramatique pour peaufiner son profil d’inspecteur. Tiraillé entre la justice et la vengeance, plus sa position de policier afro-américain face à une communauté délaissé, Alex Cross est un profil empli de richesse narrative. Fort heureusement, l’Américain lui rend justice dans une prestation qui mélange les émotions.
Entre haine et amour, mais non moins sans subtilités, Cross est un fin limier, aidé d’un doctorat en psychologie qui lui permet d’appréhender la pensée des tueurs. Par ce biais, le récit policier s’avère suffisamment fluide pour convaincre sur la longueur. Notamment dans son format, classique mais bien exploité, de huit épisodes. (compris entre 50 minutes et une heure). Son rythme est néanmoins appuyé d’une partie Thriller qui n’occulte pas le parcours de son serial killer. Un parcours ponctué de différents rebondissements efficace au possible.
Sous les traits du charmant Ryan Eggold et de la captivité de sa dernière victime (Eloise Mumford), CROSS lève le voile sur un antagoniste plus passionnant dans ses moyens que dans l’intérêt de sa quête personnelle. Une saison 1 qui se veut dynamique dans tous les cas. Et cette dynamique passe par un jeu du chat de la souris qui fait son effet, indéniablement.
Conclusion
CROSS se révèle, sous de nombreux aspects, comme un show maîtrisé avec un certain soin. Qu’il s’agisse de sa plastique (bien que sage) comme de son contenu. Si sa mise en scène ne brille pas sous la caméra de ses nombreux réalisateurs, son intrigue conjugue quelques atouts. Et met par ailleurs en scène des interprétations solide malgré son casting sans icônes. Du coéquipier inflexible (Isaiah Mustafa) à une précieuse aide extérieure (Alona Tal) notamment.
Loin de révolutionner le genre, ce nouveau show policier rime toutefois avec une efficacité latente qui permet de la consommer sans déplaisir. Et quasiment sans longueurs. Certes, sa forme ne lui permet pas certaines fulgurances narratives, chose que la saga à l’écran devra compenser par certains caractères plus marquant. Toujours est-il quand tant qu’amateur du genre policier, sous cette forme spécifique, il me tarde de découvrir la prochaine saison.
Les + :
- Le profil caractéristique d’Alex Cross. Docteur et inspecteur afro-américain tout en muscle et en neurones. Qui plus est, interprété avec charisme par Aldis Hodge.
- À ses côtés, un large casting méconnus, mais suffisamment bien interprétés pour emplir l’écran.
- Une intrigue qui navigue efficacement entre les genres familiers du drame (son deuil), policier (son enquête) et du thriller (son serial killer).
- Une enveloppe et un format parfaitement exploité. Notamment grâce à des rebondissements et un jeu du chat et de la souris bien sentis.
Les – :
- Malgré une belle efficacité, la saga est naturellement restreinte par une continuité anthologique assez linéaire et peu surprenante.
- Quelques caractères secondaires qui mériteraient plus d’éclairages pour conforter son univers policier et politique.
MA NOTE : 15/20
Les crédits
CRÉATEUR : Ben Watkins (II)
AVEC : Aldis Hodge, Isaiah Mustafa, Alona Tal, Juanita Jennings, Samantha Walkes, Caleb Elijah, Melody Hurd,
mais aussi : Jennifer Wigmore, Eloise Mumford, Johnny Ray Gill, Sharon Taylor, Karen Robinson, et Ryan Eggold (…)
ÉPISODES : 8 / Durée moyenne : 55mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : Amazon