PACHINKO – saison 1

EN DEUX MOTS : Coup double pour Apple tv+ en ce début d’année 2022. Après SEVERANCE, la chaîne épate à nouveau à l’aube du printemps avec PACHINKO et sa saison 1. Cette seconde production originale coréenne adapte un célèbre best-seller paru en 2017. Un ambitieux drame qui couvre les destins de différents personnages sur près de 80 années.

‘’Les espoirs et les rêves de quatre générations d’une famille d’immigrés Coréens, alors qu’ils quittent leur pays et cherchent inlassablement à survivre et s’épanouir. Racontée du point de vue de Sunja, l’histoire est un pont entre la vie de Sunja qui commence dans la Corée du Sud du début du XXème siècle, et celle de Solomon, son petit-fils, à la fin des années 80.’’

Contrairement au roman-fleuve qu’il adapte, Soo Hugh, la showrunneuse adopte des time-lines multiples dans son montage. Deux précisément, plutôt que la linéarité du temps. Un outil à double tranchant puisqu’il présente une dizaine de crédités par épisode à différentes époques, invoque une part de mystère, mais renforce certains éléments anodins de l’intrigue.

Bon nombre d’objets insignifiants représente ainsi une part émotionnelle importante autour du parcours personnel des personnages. Et ce sont précisément ces petits riens qui font toutes la force de ce drame avec un grand D, puisqu’il convoite toute la beauté des émotions, empli de poésie et de sensibilité.

Illusions & générations perdues

PACHINKO dévoile un portrait féminin en tête d’affiche éblouissant. Celui de Sunja, d’enfant (Yu-na Jeon) durant le 1er épisode, à jeune femme (Minha Kim). De sa vie simple, ses désillusions, à sa vie d’immigré et de mère au Japon, jusqu’à son portrait de vieille femme (Youn Yuh-jung) à Osaka en 1989. 50 ans après.

En adaptant qu’une partie du roman, la scénariste fait aussi le choix (intelligent et pourtant sans longueurs) de développer certains autres personnages secondaires tel que l’ambigu séducteur Hansu (Lee Min-ho) dans sa jeunesse. Un choix crucial qui humanise grandement son personnage.

La série dresse également un portrait historique de deux nations voisine et ennemie, traversé par la guerre et les crises. Tandis que le racisme fait rage entre coréen et japonais. À travers le temps, les langues (les deux ayant une importance capitale au sein du récit), et les personnages qui la composent, PACHINKO est un exercice technique grandiose. Traversé par une mise en scène (du duo de réalisateurs Justin Chon & Kogonada) et une musique classique aussi radieuse que minimaliste.

Entre les paysages coréens naturels et la modernisation des grandes villes japonaise, la photographie joue d’un parallèle saisissant de beauté. On navigue ainsi à travers le temps, tandis que la jeune Sunja quitte sa terre natale pour le Japon. Parallèlement, la Sunja âgée y retourne dans un même temps pour rendre un bel hommage à sa terre natale. Un nouveau parallèle à mi-saison, qui renforce toujours un peu plus un récit choral maitrisé.

En s’achevant sur plusieurs intrigues ouvertes, mais également par différents et réels portraits de femmes immigrés au Japon, la saison 1 de Pachinko dresse un nouveau parallèle saisissant de réalisme et d’émotion. Une 2ème saison serait évidemment idéale pour (boucler ?) cette fable humaine d’envergure.  


MA NOTE : 16/20

Les crédits

CRÉATRICE : Soo Hugh

AVEC : Minha Kim, Lee Min-ho, Jin Ha, Steve Sang-Hyun Noh, Soji Arai, Kaho Minami, Inji Jeong, Anna Sawai,

Jung Eun-chae, Han Junwoo, Yu-na Jeon, Jimmi Simpson, et Youn Yuh-jung, mais aussi: Louis Ozawa (…)

ÉPISODES : 8 / Durée (moyenne) : 55mn / DIFFUSION: 2022 / CHAÎNE : Apple TV +

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