CHUCKY – saison 3

EN DEUX MOTS : L’aussi culte que ringarde saga d’horreur Chucky se poursuit sur petit écran. Après deux saisons qui visaient autant la continuité que la récréation, CHUCKY reviens pour une troisième aventure encore plus folle. La folie de la saga concerne évidemment l’invraisemblance de son univers qui mélange si bien humour et horreur. Pour cette 3ème salve, ce divertissement d’Halloween pousse le concept à l’extrême.

Après un renouvellement de lieu, et le développement de sa palette de personnage, cette saison 3 réitère l’exercice, comme le démontrent ses affiches promotionnelles. Exit la bourgade pavillonnaire, le lycée, puis le couvent, Chucky 3 installe son récit à la maison Blanche. Rien que ça. En martelant un dernier clou sur le cercueil de la cohérence, la saga débute son nouveau jeu de massacre dans l’institut sacré de l’Amérique.

Au-delà de l’audace et de l’irrévérence, et aussi nostalgique et second degré que soit le show, cette troisième saison demeure elle divertissante ? Oui, parfois, mais souvent trop peu sur la longueur. Car pire encore, ce divertissement régressif à la (très) mauvaise idée de scindé sa saison en deux parties. Ainsi, après 4 épisodes pendant l’automne, Chucky disparaît des écrans durant plus de 4 mois pour réapparaître au début du printemps.

PETITS MEURTRES ENTRE AMIS, À LA MAISON BLANCHE.

Quoi qu’il en soit, pour redynamiser son aventure, l’intrigue se déroule (principalement) en deux temps. Via un nouveau contexte, de nouveaux décors et surtout de nouveaux personnages, CHUCKY décortique le nouvel environnement du tueur. (Ou son nouveau terrain de jeu). Ce faisant, on remarque un goût de fidélité pour le casting.

C’est par exemple le cas avec l’acteur Devon Sawa, qui incarne aujourd’hui le Président Américain. Ou pour d’autres acteurs (Lara Jean Chorostecki, Michael Therriault) dans des rôles, plus ou moins, secondaires. Concernant sa continuité, le récit s’articule une fois encore autour du jeune trio qui tente inlassablement d’arrêter la poupée maléfique.

C’est autant une mauvaise blague que vaguement réchauffer, sauf que cette fois, le problème réside dans l’accessibilité du lieu où se trouve le terrible antagoniste. Ainsi, le semblant de vraisemblance qu’il restait dans la saga disparaît dans l’oubli avec cette intrigue inédite. Toutefois, amatrice de comédie noire, celle-ci s’est toujours située vers le divertissement généreux et puéril. Et il faut dire que cette troisième saison décuple ce sentiment.

Bien qu’elle chérisse une continuité d’univers, comme le prouve son troisième épisode « Jennifer’s Body » qui fait office de long flashback explicatif et de satire américaine, CHUCKY conserve son goût pour l’hémoglobine. Chose qu’on découvre dans des mises à mort violente et exagérées, épisode après épisode. Aujourd’hui bien plus qu’hier.

DIVISER POUR MIEUX SE VAUTRER.

On assiste cette fois à un bal de l’horreur gore et graphique aussi jouissif que nanardesque. Soyons honnêtes, c’est l’intérêt majeur de cette suite, plus poussé qu’auparavant. Ça et la délicieuse et inimitable voie machiavélique de Brad Dourif derrière la poupée.

Sauf qu’arriver à mi-saison, la série déserte donc les écrans. Une division en deux parties bien malvenue compte tenu de la qualité globale de la série. En nous laissant sur un suspense de pacotille, CHUCKY montre toutes les limites de sa production.

Le nanar tente bien de se renouveler, surtout vu le sort réservé à la poupée diabolique et aux actions qui en découlent (de sa crise nucléaire à ses apparitions fantomatiques qui flirte avec un sous Shining). Cela a toutefois l’intérêt de montrer une brève apparition de l’acteur derrière la voix atypique, en la présence croustillante du septuagénaire.

Parallèlement, cette saison demeure ce qu’elle est : une récréation horrifique, un brin satirique et mal léché. Il y a d’un côté ses mises à mort ultra cradingue (comme le prouve son charcutage d’après-mi-saison) et de l’autre sa narration nauséabonde. Son trio prépubère (Zackary Arthur, Bjorgvin Arnarson et Alyvia Alyn Lind) atteint aujourd’hui des sommets de nullités. Notamment quand ils donnent la réplique à la tout aussi fade distribution secondaire, pour un résultat assez indigeste.

CONCLUSION

Dans sa finalité, cette troisième saison vise encore et toujours une certaine continuité et ne prend que des risques minimes. Ses nombreuses références et clins d’œil ne suffisent plus, CHUCKY pâtit de son enveloppe de nanar et s’essouffle sans aucun doute.

Décidément, avec la douzième saison risible de la saga American Horror Story qui vient de s’achever, le genre de l’horreur additionne les casseroles de mauvais goût.


Les + :

  • Un scénario qui enterre toute vraisemblance et montre assez peu de limites.
  • Des mises à mort qui débordent d’hémoglobine et de générosité. Un spectacle gore comme on en voit peu.
  • L’irrévérence totale du croustillant Chucky ! Avec en prime, l’apparition furtive du célèbre interprète.

  • En-dehors de ses moments gore, son côté satirique s’enraye et le casting (surtout son trio prépubère insupportable) patine dans un scénario paresseux.
  • De plus, la pauvreté du casting secondaire de cette saison. Aussi risible qu’oubliable.
  • La division en deux parties d’une saison déjà très bancale sur la longueur.
  • Une production globalement nanardesque.

MA NOTE : 11.5/20

Les crédits

CRÉATEUR : Don Mancini

AVEC : Zackary Arthur, Bjorgvin Arnarson, Alyvia Alyn Lind, avec Devon Sawa, et la voix de Brad Dourif,

mais aussi : Lara Jean Chorostecki, Jackson Kelly, Callum Vinson, Gil Bellows, Michael Therriault, avec Fiona Dourif, et Jennifer Tilly (…)

ÉPISODES : 8 / Durée : 42mn / DIFFUSION : 2023-2024 / CHAÎNE : Syfy

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