YELLOWJACKETS – saison 2

Promenons dans les bois, tandis que le froid est là

EN DEUX MOTS : Succès surprise de fin 2021, Yellowjackets est la nouvelle poule aux œufs d’or que Showtime va tenter d’user jusqu’à la moelle. Forte d’un pitch prometteur, sa première saison s’avère toutefois décevante par sa tempérance. Même si encore une fois ses retours positifs n’ont pas nui à son succès.

Ainsi avec un délai de production relativement court compte tenu des tendances actuelles cette saison 2 revient dans une nouvelle formule gourmande. Avec elle ses principaux défauts reviennent également. Une nouvelle double aventure qui va largement étoffer son intrigue et ses nombreux personnages, non pas sans errances. Teinté de thriller morbide Yellowjackets améliore ou détériore-t-elle son riche postulat aujourd’hui ?

CALVAIRE 2.0

Sa saison 2 débute sur de nouvelles questions à mesure qu’elle étend sa vision sur plusieurs survivantes du crash. Dont deux ont rejoint le casting récurrent sur l’intrigue de nos jours. Yellowjackets éclaire tout d’abord l’ambigu gourou Lottie dans sa version adulte (Simone Kessell). Puis bien plus tard (épisode 5) Van, sous les traits de la merveilleuse Lauren Ambrose (SERVANT).

Malgré une ambition revue à la hausse, cette saison 2 dispose de sempiternelles errances narratives. Et notamment par un remplissage conséquent sur des nouveaux épisodes d’une heure. Un temps non-négligeable consacré à son large casting mais qui s’attarde sur des arcs narratifs parfaitement anecdotiques. Son casting senior en est la principale preuve, dans un mélange d’intrigue dramatique / policière / criminelle.

Parallèlement son suspense s’étiole toujours un peu plus sur la longueur en suivant le calvaire des jeunes Yellowjackets. Si ici les jeunes actrices disposent toujours d’un charme indéniable, leur calvaire manque cruellement d’intensité. Tout comme l’ambiguïté psychologique, mystique, et l’intérêt du cannibalisme manque de pure horreur.

Un élément qu’on peut remarquer dans son début de saison avec le retour en guest d’Ella Purnell dans la peau de la défunte Jackie. Morte de froid dans le final dernier, son corps sert ici de casse-croûte, mais peine pourtant à révéler les instincts primaires de nos personnages. Tout comme son aspect psychologie morbide face à son ancienne meilleure amie (Sophie Nélisse) s’avère convenu. Malgré le calvaire personnel que celle-ci va subir suite à son accouchement.

PLUS ON EST DE FOUS, MOINS ON RIT

Durant la suite de sa saison la tension s’avère stagnante. Yellowjackets est à l’image de personnages bloqués par des psychologies en parfaite contradiction. Dans cette construction narrative qui corrèle de moins en moins entre les deux arcs (passé et présent) les scénaristes use même de non-sens en intégrant un bon nombre de personnages secondaires parmi les survivantes des Yellowjackets. Déjà présentent mais invisible durant la première saison.

Une élaboration, rafistolage et remplissage assez désagréable qui ne correspond pas nécessairement à la vision  »toute tracée » de son showrunner. (Selon ses dires dans un média américain). Ou bien oui, en voulant purement et simplement faire une passerelle (très bancale) vers sa troisième saison.

À noter la présence, en guest, d’Elijah Wood dans un rôle sur mesure qui colle parfaitement à son aspect de détraqué. Un nouvel élément additionnel qui manque encore d’originalité et qui n’est là que pour donner la réplique à la tout aussi excentrique Christina Ricci. Et c’est finalement ce pan secondaire qui définit parfaitement Yellowjackets. Une série enfermée dans une formule ronronnante, prête à tout pour remplir son cahier des charges.

Tout ça cumulé cette deuxième saison renforce ses faiblesses et affaiblit ses avantages. C’est bien dommage, car une fois encore son sujet est d’or. Pourtant la série tempère jusqu’à proposer une résolution de saison très décevante, d’une intrigue à une autre. De ses rebondissements meurtriers jusqu’à une intrigue policière qui aime les incohérences. Quid dans sa troisième saison ? À voir. Ou pas.


CONCLUSION

Les + :

  • Un sujet en or, bourré de potentiel
  • L’arrivée de Lauren Ambrose (sous-exploitée hélas)
  • De jeunes actrices encore convaincante

Les – :

  • Un remplissage dingue, qui fait office de passerelle à la saison suivante
  • Deux intrigues qui s’effiloche, perdent en intensité, et multiplie les incohérences
  • Un contexte d’horreur (physique et psychologique) inconsistant
  • Une résolution qui conclut l’entièreté de sa saison : quasi inutile

MA NOTE : 11/20

CRÉATEUR(s) : Ashley Lyle & Bart Nickerson

AVEC: Melanie Lynskey, Tawny Cypress, Sophie Nélisse, Jasmin Savoy Brown, Samantha Hanratty, Sophie Thatcher,

Liv Hewson, Courtney Eaton, Warren Kole, Steven Krueger, Kevin Alves, Simone Kessell, Lauren Ambrose, avec Christina Ricci, et Juliette Lewis,

mais aussi : Nicole Maines, Nia Sondaya, Alexa Barajas, Alex Wyndham, John Reynolds, Sarah Desjardins, Nuha Jes Izman, et Elijah Wood, spécial guest star : Ella Purnell

ÉPISODES : 9 / Durée : 58mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Thriller, Épouvante-horreur / CHAÎNE : Showtime

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