WHITE HOUSE PLUMBERS

EN DEUX MOTS : Avec son titre décalé et son postulat sous forme de fait réel, les « Plombiers de la Maison-Blanche » a de quoi intriguer et/ou faire sourire. HBO à la production et deux têtes d’affiches de taille (Woody Harrelson / Justin Theroux) demeurent les plus beaux arguments de vente de cette courte mini-série. « Par les producteurs de SUCCESSION et VEEP » également…

1974. E. Howard Hunt et G. Gordon Liddy planifient un cambriolage au sein de l’immeuble du Watergate dans les locaux du Parti démocrate. Ce scandale va conduire à la démission du Président Richard Nixon.

Allociné

Aux premiers abords (sans visionnage de bande-annonce par exemple) le show fait la lumière sur une affaire ultra médiatisée survenue il y a déjà 50 ans. Un sujet qui a donc mené à la démission d’un (clown) Président et d’apparence sérieux. Pourtant ici on y découvre une fable comique plutôt absurde, qui dresse additionnellement le portrait de deux artisans, guignols, responsables, du scandale. Issus naturellement du gouvernement américain.

FARCES ET ATTRAPES

L’affiche promotionnelle le suggère fortement. Laissant peu de doutes sur la caractérisation comique de nos deux principaux intéressés. Néanmoins la série WHITE HOUSE PLUMBERS dévoile des personnages à proprement burlesque. Et aux agissements souvent absurdes. Après deux productions télévisuelles aussi graves que époustouflantes (et déjà sur HBO) Woody Harrelson (True Detective) ainsi que Justin Theroux (The Leftovers) changent radicalement de registre et s’en donnent à cœur joie.

Le premier dresse le portrait d’un coureur de jupons un peu exécrable, aux valeurs administratives et familiales archétypiques et un brin rétrograde. Ce qui fait de lui, naturellement, ni un bon père, ni un bon mari. Dans un registre encore plus absurde Theroux demeure assez hilarant en ancien du F.B.I. hurluberlu et facho. La série peut également compter sur un casting secondaire bien fourni. De récurrent à guest. On peut évidemment citer l’excellente Lena Headey, ou bien le caméléon Domhnall Gleeson.

Néanmoins, et malgré sa courte durée (4h30 répartis en 5 épisodes) la mini-série gère mal son mélange des genres. Et ses dénonciations politiques. Dans son registre comique ses personnages demeurent bien écrits (même si peu surprenant) mais ses rebondissements et son contexte politique manque de piquant. En voulant faire une satire de l’administration de la Maison-Blanche (et de certaines branches gouvernementales) les showrunners perdent en tempo. Cela vaut également pour sa partition dramatique qui se dévoile davantage en fin de saison.

Un problème de rythme un peu incongru tandis que l’intrigue multiplie les situations, lieux, ou les personnages historiques. (Ceux-ci sont signalés à l’écran mais sont bien souvent oubliables). En baignant dans l’auto-dérision WHITE HOUSE PLUMBERS perd tout de même en mordant et s’avère trop peu corrosif. C’est d’autant plus décevant puisque les deux scénaristes sont notamment connus pour leur travail d’écriture sur VEEP, dans un registre politique similaire.

Concernant ses attraits techniques, la mise en scène se révèle académique sous la caméra d’un unique réalisateur (David Mandel) pour ses cinq épisodes. Le tout est saupoudré d’une bande son vintage typique des comédies d’espionnage.


CONCLUSION

Diffusé sur le créneau secondaire d’HBO (le lundi soir ou le mardi en US + 24 chez nous) WHITE HOUSE PLUMBERS est en effet une série de seconde zone. Noyer sous des ambitions historiques malgré la richesse incongrue de son scandale. C’est bien dommage car son concept humoristique était conséquent. La mini-série demeure une petite récréation télévisuelle, bien en deçà des standards HBO voilà tout.


Les + :

  • Ses deux têtes d’affiches, dans un registre léger
  • L’absurdité de son point de vue
  • Une mini-série, une vision, un réalisateur, un format court
  • Une distribution secondaire conséquente

Les – :

  • Un mélange des genres (politique, espionnage et comédie) qui manque de mordant
  • Un humour pas assez corrosif malgré les possibilités
  • Deux premiers épisodes assez mou

MA NOTE : 13/20

CRÉATEUR(s) : Alex Gregory & Peter Huyck

AVEC : Woody Harrelson & Justin Theroux, Judy Greer, Lena Headey, Ike Barinholtz, Domhnall Gleeson, Kim Coates, Toby Huss, Liam James, Zoe Levin, Kieran Shipka,

mais aussi : John Carroll Lynch, Rich Sommer, David Krumholtz, Corbin Bernsen, F. Murray Abraham, Steven Bauer, Yul Vasquez, Tony Plana, Nelson Ascencio (…)

ÉPISODES : 5 / Durée : 55mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Comédie, Espionnage, Biopic / CHAÎNE : HBO

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