THE LEFTOVERS – saison 1

2% de pertes, 98% d’émotions

EN DEUX MOTS : Depuis LOST, Damon Lindelof s’est montré discret dans le monde des séries. Pour l’été 2014  le scénariste revient avec un pitch fort et nous en propose une nouvelle, purement dramatique (avec un soupçon de Fantastique cette fois), dont-il est co-créateur avec Tom Perrotta, l’auteur même du roman, dont la série est basée.

THE LEFTOVERS suit ’‘le destin de plusieurs personnages ordinaires dont la vie a basculée après l’inexplicable disparition de 2% de la population mondiale. Soit 140 millions de personnes sur Terre… Trois ans plus tard, la vie a repris son cours dans la bourgade de Mapleton, une petite ville près de New York, mais rien n’est plus comme avant. Personne n’a oublié ce qui s’est passé, ni ceux qui ont disparu. A l’approche des cérémonies de commémoration, le chef de la police locale, Kevin Garvey (Justin Theroux), est en état d’alerte maximale : des affrontements dangereux se préparent entre la population et un groupuscule comparable à une secte…’’.

Malgré son synopsis fantastique, le cœur du show s’avère tragique, réaliste, et s’intéresse (quasi) uniquement aux conséquences psychologiques sur la population : les traumatismes, les convictions religieuses ébranlés, le deuil… Etc.            

En 10 épisodes, durant lesquels le show ne s’intéresse pas un instant à nous donner une quelconque explication rationnel sur ‘’la grande disparition’’, les rebondissements émotionnels épatant et souvent choquant s’enchaineront. Sans oublier de montrer une violence humaine purement frontale…

Dès son pilote, de plus d’une heure et très réussi, THE LEFTOVERS donne le ton des événements à venir. Immensément triste, rempli de mystères mais aussi de beauté, ses créateurs s’intéressent à l’individu avec un grand ‘’I’’ comme le prouve son montage qui n’hésite pas à se focaliser sur d’autres personnages le temps d’un épisode. Ici on retrouve beaucoup du travail minimaliste de Damon Lindelof, qui, comme il en a le secret, incorpore énormément de petites et énigmatiques touches de Fantastique et de mystères dans son récit sans forcément donner d’explications ensuite.

En cela, ce récit plus spécifique et court lui va mieux tant il regorge de force narrative. La formule HBO aussi, qui mise sur la qualité et non la quantité (le show nous le prouvera par la suite).  Avec son pouvoir émotionnel colossal, une bande-son et notamment originale (merci Max Ritcher) belle à en crever, et une narration qui questionne la nature même du deuil, HBO délivre un coup de cœur magistral !

EN DEUX MOTS (suite): Composé de 10 épisodes aux durées raisonnable et non assommante – autour des 50 minutes bien tassés – cette 1ère saison dévoile peu à peu les facettes de ses personnages, qui sont la clé de voute même du récit.

Si les Garvey sont les principaux protagonistes du show en apparence – Kevin (Justin Theroux, magnifique de sensibilité et tête d’affiche parfaite – d’autres viennent compléter l’intrigue avec leur lot de réussite et d’intérêt. Parmi eux, Carrie Coon épate en épouse /mère ayant perdue mari et enfants, ou encore son frère, l’altruiste révérend désabusé interprété par Christopher Eccleston. Parallèlement l’importance d’une mystérieuse secte dont les membres vêtue tout de blanc et qui s’impose le silence verra son importance croitre à mesure que les destins de quelque uns de ses disciples basculera définitivement*.

Enfin, Tommy (Chris Zylka) sera le seul personnage doté de son intrigue hors Mapleton, avant son retour.

*On y trouve la future ex-femme de Kevin, Laurie (Amy Brenneman), mais aussi une jeune disciple interprétée par la bien connue et douce Liv Tyler (Le Seigneur des Anneaux) et surtout sa ‘’leader’’ Patti (exceptionnelle Ann Dowd), qui se donnera la mort dans le 8ème épisode ‘’Cairo’’ enfin de faire vaciller (à raison) notre Chef de la Police.

MADNESS

Ainsi, en plus de son intrigue et de sa bande-originale bouleversante, THE LEFTOVERS parvient par le biais d’une écriture et d’une brochette d’interprétations saisissantes à présenter près d’une dizaine de personnages grandiose. Quant le 9ème épisode ‘’The Garveys at Their Best’’, l’avant dernier de sa saison, arrive l’intensité dramatique, tragique, et réaliste accumulée jusqu’eux là explose dans cette épisode qui revient sur la veille et la matinée de la disparition.

La série prouve toute sa force émotionnelle et si spéciale dans ce déroulement anodin qui fonctionne à merveille. Son final quant à lui : ‘’The Prodigal Son Returns’’ clôt un chapitre à son histoire (et achève le roman) par une succession d’événements tragiques et définitif qui finiront de structurer les destins des principaux personnages, mais aussi de la ville de Mapleton et de ses habitants.

Si beaucoup de questions demeure (auxquelles le show ne répondra qu’en partie mais en posera de nouvelles) et que le show regorge de petites imperfections  – dont sa mise en scène réaliste (Peter Berg à la barre des deux premiers épisodes dans lesquelles il fait un caméo) ou le manque de clairvoyance autour de ses nombreux mystères – cette saison 1 de  THE LEFTOVERS se suffit à elle-même et donne suffisamment pour être un petit chef d’œuvre à elle seule. Du grand HBO assurément.


Les + :

  • Une intrigue et des personnages d’une puissance folle
  • Une émotion et une sensibilité magistrale, sublimé par sa b.o

Les – :

  • Une mise en scène parfois subjective et approximative

MA NOTE : 17.5/20

CREATEUR(s): Damon Lindelof & Tom Perrotta

AVEC : Justin Theroux, Amy Brenneman, Carrie Coon, Chris Zylka, Christopher Eccleston, Margaret Qualley, avec Liv Tyler, et Ann Dowd,

mais aussi : Michael Gaston, Emily Meade, Amanda Warren, Annie Q., Paterson Joseph, Janel Moloney, Charlie Carver, et Scott Glenn (…)

 EPISODES : 10  / Durée : 54mn    ANNEE DE DIFFUSION : 2014

GENRE : Drame, Fantastique           CHAINE DE DIFFUSION : HBO

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