EN DEUX MOTS : Dans une continuité d’intrigue et de diffusion la bonne surprise Mayor of Kingstown fait son retour sur Paramount +. En effet après une diffusion entre novembre 2021 et janvier 2022, cette deuxième salve de 10 épisodes revient en ce début d’année 2023. Un délai relativement court à l’heure actuelle mais pas si étonnant vu le contenue proposé durant cette saison. Car oui, si cette saison 2 se base sur les lourdes répercussions dues à la meurtrière émeute des derniers épisodes, elle accuse d’une relative baisse d’ambition.
Ainsi, après deux premiers solides et aux durées classiques (52 et 46 minutes), écrit par l’habituel Taylor Sheridan, le reste de la saison multiplie les scénaristes, mais restreint ses actions. Un constat qu’on peut associer à une durée moyenne par épisode largement revue à la baisse (6 des 8 épisodes restant ne dépassent pas les 40 minutes). Mayor of Kingstown n’en demeure pas moins attractif et prenante ? Où se dénature t’elle complètement face à son intensité première ?
RÉPERCUSSIONS
Tels les échos d’un rocher lancer dans une mare, cette saison 2 capture quelques vagues et surfe dessus au cours de sa saison. Le problème est que sa saison introductive était assez fracassante. Sa suite n’était donc pas réellement simple à manœuvrer. De plus, avec son rythme de Thriller soutenu, elle entraînait une partie de ses personnages dans l’action. Cette suite se base, elle (principalement) sur les répercussions qu’entraîne le massacre dans la prison. D’ordres logistique, des pouvoirs en place, traumatique ou encore morale, suite à l’événement.
La violence des actes demeure et l’influence des gangs vacille pour laisser la place à des règlements de compte sanglant.
Toutefois Mayor of Kingstown 2 tempère. Ou du moins se révèle beaucoup moins ample et fourni que son prédécesseur. Son showrunner semble pourtant avoir lancé efficacement la machine, avec des nouvelles dynamiques d’intrigues (principales et secondaires), tandis que les nombreux scénaristes (8 tout de même, en solo ou en duo) enquille des segments plus limité.
Parmi eux, et en charge du premier et du dernier épisode comme co-scénariste et producteur, on retrouve Dave Erickson. À qui l’on doit notamment les premières saisons de Fear the Walking Dead.
Cette amplitude resserrée a pour répercussion principale une vision chorale amoindrie (la série ampute une grande partie des points de vue secondaire, les plus succincte d’entre eux). Dans un montage au couperet, cet aspect a également des répercussions sur son casting.
LA POPULACE DE KINGSTOWN
Si celui-ci étoffe sa partition secondaire de nouvelles têtes (bien que réduit de moitié) le traitement réservé aux récurrents est une petite déception. En partie. De leurs parcours individuels à leurs présences à l’écran, le tout s’avère restreint.
Les présences de Dianne Wiest et Aidan Gillen demeure inexploitées. Même si mieux gérées qu’auparavant. (Le second aurait mérité qu’on étoffe cruellement son implication dans le business, notamment vu le dénouement qui lui est alloué au terme de sa première saison). Hélas, il en va de même pour le charismatique chef du SWAT Robert (Hamish Allan-Headley), Tracy (Nishi Munshi, pourtant crédité cette saison), ou du discret flic Stevie (Derek Webster). La plus grosse déception englobe la belle Iris (Emma Laird) au destin précédent prenant et aujourd’hui ronronnant.
A contrario la dynamique créée par Sheridan autour des chefs de gangs incarcérés permet à la masse Tobi Bamtefa d’étoffer son rôle de caïd durant la saison. De manière plus large et extérieur, il en va de même pour les personnages de Ian (Hugh Dillon co-showrunner et co-scénariste d’un épisode) et Kyle (Taylor Handley) sous un point de vue policier.
Enfin, le charismatique Jeremy Renner demeure LA tête d’affiche par excellence dans le contexte de la série, ou il dévoile une nouvelle partition burinée. Un homme qui navigue entre les différentes entités (qu’ils soient procureurs, flics, criminels, gardiens ou civils) pour maintenir un semblant de paix et d’ordres dans Kingstown.
CONCLUSION
Ainsi, si la série dispose d’une coupe significative dans son montage, ses points de vue, et bien entendus dans la vision globale de son intrigue, elle s’avère, oui, être un polar urbain très efficace. Notamment avec une durée totale aussi basse. Curieusement, ses points forts font écho à ses faiblesses cette saison. Une série toujours à mi-chemin entre The Wire et Oz et l’une des rares valeurs sûres de Paramount +.
Les + :
- Une efficacité redoutable
- Une saison avec moins d’actions mais sans blabla
- Jeremy Renner toujours idéal dans son rôle central
- Quelques seconds rôles bien exploités
- La rigueur de son univers
Les – :
- Sa multitude de scénaristes qui ne semblent que surfer sur la ligne de son intrigue
- Des épisodes un brin trop court et qui font l’impasse sur des détails qui aurait enrichis son univers
- Plus de récurrents sous-exploités durant la saison et un rétrécissement de ses points de vue
MA NOTE : 14.5/20
CRÉATEUR(s) : Taylor Sheridan & Hugh Dillon
AVEC : Jeremy Renner, Taylor Handley, Hugh Dillon, Tobi Bamtefa, Emma Laird, Derek Webster, Hamish Allan-Headley, Nishi Munshi, avec Dianne Wiest, et Aidan Gillen,
mais aussi : Michael Beach, Nichole Galicia, Necar Zadegan, Lane Garrison, D Smoke, Gratiela Brancusi, Dylan Kenin, Matt Gerald, Kenny Johnson, Nona Parker Johnson, George Tchortov (…)
ÉPISODES : 10 / Durée (moyenne) : 40mn / DIFFUSION : 2023
GENRE : Drame, Thriller, Policier / CHAÎNE : Paramount +