EN DEUX MOTS : Voici ENFIN et VRAIMENT venu le temps d’achever la saga The Walking Dead. Horrifique puis soporifique. Peaufiner puis laisser de côté. En douze années de production, la série a pourri presque plus vite que ses zombies malgré de bonnes saisons. Aujourd’hui, et depuis quelques années, elle est devenue une série de seconde zone, une série B. D’un ennui souvent mortel, sans tensions autour de ses éléments de suspense et absolument mal produite. Et surtout (très) mal réalisé.
La pire décrépitude possible d’une des sagas les plus marquantes des années 2010. Qu’importe, la chaîne AMC est insensible aux critiques faites à son égard et poursuit ses (més)aventures pour un résultat toujours peu inspiré. En s’accordant sur la fin d’une saga qui sonne comme celle des comics (malgré ses nombreuses différences) la série fait une erreur pourtant flagrante avec ses derniers épisodes.
DAVANTAGE TOURNÉ VERS L’AVENIR QUE SA PROPRE FIN
La chaîne n’a pu s’empresser de teasé trois spin-offs autour de ses principales figures. Daryl (Norman Reedus) a Paris, Maggie (Lauren Cohan) & Negan (Jeffrey Dean Morgan) a N.Y, et les retrouvailles de Michonne et Rick. (Non plus dans plusieurs téléfilms mais à présent une mini-série en 6 épisodes). Dans sa folie des grandeurs, la chaîne casse un maillon d’un suspense toujours plus inexistant en se penchant sur l’avenir.
Ainsi, malgré une reprise qui se plaît à prouver qu’elle a un faux penchant pour l’action, la série continue ses innombrables errances. Scénaristique bien entendu dans une platitude totale autour de la psychologie de ses personnages. Et technique ensuite dans une production au rabais depuis longtemps. (Il suffit d’observer ses plans de biais nanardesque).
De façon plus générale, le destin des multiples survivants ne semblent absolument pas se pencher sur une conclusion en bonne et due forme. Au contraire, elle apparaît comme une sempiternelle succession de problématiques liées à telle ou telle communauté. Aujourd’hui encore, celle du Commonwealth naturellement. Dans la mise à mal d’un système un brin communiste dont les failles dégueule.
Sur des intrigues resserrées (heureusement) les évènements se déroulent dans une platitude assez navrante. La série intègre également très maladroitement le « variant » zombie pour une production future. On sent la bonne volonté d’une série qui tente de renouer avec le gore ou le thriller. En vain. Le résultat sent le nanar à plein nez.
NÉCROSE DES PERSONNAGES
Dans un monde post-apocalyptique ou les menaces grondent et les héros pullulent, le danger ne semble pas omniprésent. Une faute de parcours comme bien d’autres qui perdurent au fil des saisons et que cette dernière salve ne tente pas de gommer. Bien au contraire. Elle se félicite d’évincer ses vilains antagonistes. L’insupportable Sebastian (Teo Rapp-Olsson) dans l’épisode 18 puis Hornsby (Josh Hamilton) dans le 20ème. Des décisions même pas jouissives tant elles paraissent nécessaires à la conclusion.
Concernant les plus anciens récurrents qui perdent toujours plus d’empathie, les choses ne sont pas forcément réjouissantes. A ce titre le final est une catastrophe sur la vision de la mortalité. Après des retrouvailles express la série évince Luke (Dan Floger) le disparu, puis seulement Rosita (Christian Serratos) dans une mort douce.
En débutant ses huit ultimes épisodes par de nombreuses images flashbacks, concernant tel ou tel personnages centrales, la série tente de se montrer nostalgique. En vain. Encore. Si l’idée est bonne, non seulement elle ne concorde pas avec le rythme de cette troisième partie, mais la nuance des différents profils non plus.
C’est d’autant plus alarmant car au terme de 177 épisodes The Walking Dead ne semble plus posséder une once de souffle épique.
C’EST LA FIN, OUI MAIS NON
On pouvait presque y croire au moment de la chute du Commonwealth. Dans les deux derniers épisodes. Horde zombie, héros acculés, tous les ingrédients étaient réunis pour une bonne fin (de saison) explosive. A défaut d’épique. Et totalement inadapté à une fin de série chorale. La preuve le résultat (au dessus du reste de la saison malgré tout) s’avère rapide, expédiée, et surtout beaucoup plus bourrin que le comics. (Ce qui prouve le niveau de lecture politique du show, proche de zéro).
Comme citée ci-dessus, le final d’une heure (seulement) fait tout d’abord abstraction de tout atout meurtrier. Et fatalement de suspense. La réalisation de Greg Nicotero s’avère naturellement affreuse. A l’image du très comique effet spécial qui survient avant la dernière ligne droite : une explosion visant à éradiquer la horde des »walking dead » qui menace le Commonwealth. Et qui esthétiquement est digne d’un jeux vidéo des années 2000.
Le mauvais goût est de mise dans THE WALKING DEAD et scénaristiquement elle le prouve. Le pire était à craindre puisque la presse avait révélé que la production avait changé au dernier moment la fin de la série. Aujourd’hui on assiste à une fin douce et légère, quasi utopique. Et donc inconsistante. Bien sûr balayer si promptement le destin des personnages n’est finalement pas un problème vu l’intérêt qu’ils suscitent.
Contrairement à l’épilogue, qui lui suscite un minimum de curiosité. Sorte de teaser sur les prochaines aventures de Rick & Michonne, les derniers instants nous présentent les deux héros et amants séparés dans des habits et endroits inédits. Un plaisir non dissimulé de retrouver les fidèles interprètes en la personne d’Andrew Lincoln et Danai Gurina.
N’empêche que tristement, la célèbre saga s’achève (oui mais non) dans l’indifférence générale.
CONCLUSION
Les + :
- C’est (enfin) fini
- Ça aurait pu être pire
Les – :
- Sa fin utopique, expédiée, et tellement peu meurtrière
- Une écriture indigeste
- Une qualité technique nanardesque
- Zéro suspense
MA NOTE : 12/20
CREATEUR(s) : Angela Kang & Robert Kirkman
AVEC : Norman Reedus, Lauren Cohan, Melissa McBride, Chistian Serratos, Josh McDermitt, Ross Marquand, Seth Gilliam,
Eleanor Matsuura, Khary Payton, Paola Lázaro, Cooper Andrews, Lauren Ridloff, Nadia Hilker, Josh Hamilton, Michael James Shaw,
Laila Robins, Cailey Fleming, Angel Theory, Cassady McClincy, Medina Senghore, Margot Bingham, Teo Rapp-Olsson, et Jeffrey Dean Morgan,
mais aussi : Okea Eme-Akwari, Dan Floger, Kerry Cahill, Ian Anthony Dale (…)
EPISODES : 8 / Durée: 45mn ANNÉE DE DIFFUSION : 2022
GENRE : Drame, Épouvante-horreur CHAÎNE DE DIFFUSION: AMC
[…] Voir la dernière critique de la série: ICI […]