THE REGIME

EN DEUX MOTS : En attendant un été qui s’annonce brûlant avec la tant attendue saison 2 d’House of the Dragon et après le retour glacial de la saga True Detective, une récréation qui s’annonce croustillante débarque sur HBO. Une nouvelle mini série que la mythique chaîne américaine nous dévoile en 6 épisodes. Une production américaine qui a tout d’une production britannique typique. Sarcastique, satirique et politique ce projet piloté par le scénariste Will Tracy (à l’écriture de quelques épisodes de Succession et du film The Menu) met en scène la fabuleuse Kate Winslet.

Une année entre les murs du palais d’un régime autoritaire qui commence à s’effondrer.

Allociné

Pour son troisième projet télévisuel, sur HBO, (après Mare of Easttown et Mildred Pierce) la superbe actrice britannique change encore de registre et compose un nouveau profil haut en couleur. Malgré un synopsis et un format court (en quasi huis clos) THE REGIME à tout de la satyre par excellence. Notamment quand la réalisation est confiée au vétéran Stephen Frears et à la solide réalisatrice TV Jessica Hobbs. Tout deux également britannique.

Cette comédie d’apparat brûlante parvient-elle à allier tous ces éléments avec brio ? Ou s’enlise t’elle dans la veine caricature ? Hélas un peu des deux. Car malgré un tempo burlesque et des idées saugrenu, la mini-série est un petit désenchantement pour son genre.

LE PALAIS DES FANTAISIES FANTAISISTES.

Avec son postulat jouissif, son premier épisode nous plonge rapidement dans les arcanes de cette folle entreprise. Au sein d’un palais grandiose (mais finalement assez creux) et en compagnie de la chancelière interprété par Winslet. L’actrice impressionne tout d’abord, en alliant grâce et hystérie.

Pourtant, au fil des épisodes, celle-ci se retrouve emprisonné dans un scénario qui se répète au point d’agacer. Si certains tics de langage (il suffit d’observer son rictus de bouche) demeure caractéristique, ce profil autant atteint tout simplement ses limites par rapport à son format inadapté. Un profil idéal pour un long-métrage ou en série comme guest de choix. Comme le prouve son ancien rival interprété par Hugh Grant.

A ses côtés en revanche le nombre de crédités s’avère mieux doser. On retrouve notamment le mastodonte belge Matthias Schoenaerts en soldat traumatique et impulsif. Un profil pour le coup assez fade, mais dont l’acteur s’imprègne avec excellence de par son physique imposant. J’ai davantage apprécié notre frenchy Guillaume Gallienne en époux un brin désabusé et même si son charme s’avère sous exploité. La palme de la distribution revient à la trop discrète Andrea Riseborough dans son rôle de factotum loyal bien que peu à peu sous pression.

Enfin, son aspect politique est principalement dévoilé via trois conseillers (tout aussi désabusé) de la chancelière. Des seconds rôles bien dosé et exploiter idéalement sous les visages de Danny Webb, David Bamber et Henry Goodman. Toutefois sous cet aspect primordial, THE REGIME échoue à se montrer pleinement satirique.

UN RÉGIME PAS TOTALEMENT TOTALITAIRE.

Will Tracy et son équipe de scénariste ont beau usé de différentes intrigues et sous intrigues pour alimenter ses hérésies politiques (tension avec les États-Unis, collaboration avec la Chine, incompréhension du peuple rural, etc.) le show manque cruellement de mordant. Sous en effet similaire, le genre de la comédie sarcastique s’avère elle aussi mal dosée. Elle ne provoque ni malaise total, ni rire sincère. THE REGIME et à la fois ni trop, ni pas assez.

Seul son effet burlesque, appuyé par les plans mouvants de Stephen Frears, demeure plus significatif. Un point horriblement appuyé, d’ailleurs, par son générique a l’esthétisme peu convaincant et à la musique un brin irritable. Car hélas oui, cet aspect est également celui que j’apprécie le moins et à mes yeux il renforce le côté purement fictionnel et fantaisiste de la mini série. Pour preuve notre cher chancelière passe par un nombre de lubies étourdissante et éreintante malgré son court format.

Au fil des épisodes et du récit, qui se découpe par ellipses de temps, cette fresque évolue par différentes problématiques. Peu importe la crise que subit le gouvernement de la chancelière, la chute de celle-ci n’en sera que plus retentissante. Cette décrépitude politique et gouvernementale touche du doigt de nombreuses idées ingénieuse. Et qui rappellent forcément quelques profils politiques moderne.

Hélas, THE REGIME n’atteint que trop rarement cette hypocrisie folle et corrosive qui régit notre monde. Dans sa finalité, la mini-série ne s’avère même plus du tout drôle. Ce n’est pas tant un problème vu le déroulé global de la série, ce qui pose vraiment problème, c’est que même dans ses arcanes dramatiques le show peine fortement à convaincre.

CONCLUSION

Ainsi, son final s’avère même assez pénible sur la longueur et manque cruellement d’impact. Il aura au moins l’audace de nous amener là où on ne l’attendait pas.

La deuxième production originale HBO de l’année s’avère fatalement un peu amère. L’amertume d’être passé à côté d’une fresque complètement déjanté au côté de l’impériale Kate Winslet. L’amertume d’être passé à côté d’une satire politique corrosive qui appuie là où ça fait mal. C’est d’ailleurs un ressenti qui s’applique à une bonne partie du public avec des notes assez tièdes. Là où les critiques presse sont plus clémentes.


Les + :

  • Kate Winslet. Impériale, hautaine et haineuse comme jamais.
  • Un sujet richissime. Notamment sur la longueur dans une intrigue étalé sur un an. Et dans son format de 6 épisodes.
  • Un casting secondaire assez réussi.

Les – :

  • Kate Winslet. Sur-exploitée sur la longueur, dans un profil qui peine parfois à changer de facette.
  • Un sujet qui temporise à la fois son humour tranchant et son aspect politique salvateur.
  • Son aspect burlesque inconfortable. Mal appuyé par une mise en scène un peu pauvre.

MA NOTE : 13.5/20

Les crédits

CRÉATEUR : Will Tracy

AVEC : Kate Winslet, Matthias Schoenaerts, Guillaume Gallienne, Andrea Riseborough, Danny Webb, Henry Goodman,

David Bamber, Martha Plimpton, Staley Townsend, Rory Keenan, Julia Davis, et Hugh Grant (…)

ÉPISODES : 6 / Durée (moyenne) : 52mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : HBO

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