EN DEUX MOTS : Plutôt solide et bonne surprise de 2022, THE OLD MAN a pu se démarquer par quelques atouts de choix. Loin des productions cherchant la facilité, sa première saison jouissait d’une mise en scène et en abîme de charme. Cerise sur le gâteau, dans un récit axé sur le présent comme le passé, l’impérial cowboy de plus de 70 balais, Jeff Bridges s’affirmer en tête d’affiche inflexible. À ses côtés, moins charismatique mais tout aussi excellent, se trouvait John Lithgow.
Après 7 épisodes inégaux, mais suffisamment riches pour convaincre, cette deuxième saison ouvre une nouvelle page à son histoire via huit chapitres moins dense. Avec un total de 15 épisodes, THE OLD MAN saison 2 poursuit et clôture (en partie) son histoire dans une suite qui révèle autant de qualité que de défauts.
L’ancien agent de la CIA Dan Chase et l’ex-directeur adjoint du FBI Harold Harper se lancent dans la plus importante mission de leur vie : retrouver Emily Chase, enlevée par Faraz Hamzad, un puissant chef de clan afghan. Les trois hommes affirment qu’Emily est leur fille, et la jeune femme se débat avec une crise d’identité aux conséquences désastreuses. Tandis que Chase et Harper se battent pour délivrer Emily, Hamzad est contraint de prendre des décisions qui pourraient mettre en danger sa famille et le village qu’il dirige fidèlement depuis des décennies. Khadija, la sœur et plus proche conseillère d’Hamzad, s’inquiète de la voie qu’a choisi son frère et du prix qu’ils vont devoir payer. Alors que l’enjeu ne cesse d’augmenter et que de nouveaux secrets sont révélés, Zoe McDonald prend des décisions surprenantes après avoir été entraînée dans un nouveau monde par Chase. Pendant ce temps, Julian Carson, désabusé par son ancien rôle, se retrouve à un carrefour qui pourrait l’entraîner sur un chemin qu’il n’avait pas imaginé.
Durant ces 8 nouveaux chapitres, cette deuxième saison tire également un trait sur son intrigue passé. De ce fait, elle réduit ses perspectives. Un peu trop, parfois, comme le prouve son montage assez restreint. La preuve dès son épisode de reprise, qui se focalise sur son duo de old mens, ou le second, qui se focalise sur celui d’Angela (Alia Shawkat) et son père biologique, Faraz Hamzad (Navid Negahban). (Tandis qu’il faut attendre la mi-saison (ou plus) pour retrouver des visages familiers).
Oui, cette saison 2 compartimente trop souvent son intrigue. D’autant que son rythme lui fait régulièrement défaut. Ainsi, sa première saison disposée de quelques faiblesses, que cette suite creuse de chaque côté hélas. Le résultat est loin d’être mauvais, mais laisse une impression de rendez-vous manqué pour une production pourtant solide et riche en possibilités.
Opération compromise et crise d’identité.
Dans la continuité parfaite d’une fin de première saison un peu amer, cette suite reprend dans une dynamique de prime abord excitante. Les épisodes précédents nous l’ont prouvé, Dan Chase n’est jamais plus passionnant qu’au cœur de l’action. À ce titre, le septuagénaire s’en sort encore à merveille. Avec un caractère plus exaspérant, son comparse Harold Harper donne le change. Notamment dans un environnement hostile et sauvage qui lui sied beaucoup moins.
THE OLD MAN 2 débute ainsi sous les hospices d’aventure au cœur de l’Afghanistan dans des décors naturels somptueux. Sauf que, malgré un minimum d’action et des personnages bien interprétés, le rythme patine. Son montage en est en partie responsable, mais pas seulement. Au cœur d’une crise d’identité conséquente, le personnage d’Angela Adams ne manque pas de charme, mais bel et bien de contenu à se mettre sous la dent. Malgré un caractère affirmé.
La preuve avec cette dynamique ou trois figures paternelles gravitent, mais ne s’entrechoque jamais vraiment. Surtout quand le chaos gronde tout autour. Cette double crise (celle d’Angela et les conséquences de son sauvetage) manque avant tout d’une atmosphère plus soutenu. Car, à n’en pas douter, il y a de très belles pistes narratives éclairées au cours de l’aventure.
Par la suite, à partir de sa mi-saison, le récit s’expatrie petit à petit et met en lumière de nouvelles errances. Cette saison 2 change autant de cap que de distribution secondaire pour un nouveau numéro d’espionnage et d’action qui manque de force. Malgré certaines qualités évidentes. Outre le plaisir de retrouver (ou découvrir) une Zoe plus affirmée (Amy Brenneman) ou un Julian (Gbenga Akinnagbe, trop peu présent) toujours plus attachant, son montage démontre une certaine forme de remplissage. Et ce, malgré des durées d’épisodes revues à la baisse.
(mention également à la nouvelle venue Janet McTeer dans un rôle qui rappelle celui de la formidable série OZARK)
CONCLUSION
THE OLD MAN 2 conjugue à la fois du positif comme du négatif. Même si ses aspects négatifs ont tendance à s’incruster à l’écran. Sa fin de saison se conclut dans cet esprit via un final peu encombrant, à l’image de toutes les caractéristiques effleurées au cours de ses chapitres précédents : une atmosphère cinématographique conséquente, quelques lenteurs, une action bridée, de belles interprétations, mais quelques profils passé à la trappe et un potentiel d’intrigue qui fait grincer des dents.
En espérant une dernière salve avec plus de rigueur, THE OLD MAN a encore beaucoup à offrir.
Les + :
- Une certaine forme rigueur dans son écriture et son atmosphère qui différencie la série de ses concurrents.
- Une belle, même si trop courte, distribution. Principale, secondaire, comme guest.
- Jeff Bridges et son charisme dantesque.
- De belles pistes narratives, envers ses personnages comme sa forme d’espionnage à l’international.
Les – :
- Via son montage trop compartimenté et un récit qui manque d’intensité, cette saison accuse d’un rythme parfois ronronnant.
- Une majorité de personnages parfois mal exploités.
- Un récit trop peu choral (contre une intrigue pourtant internationale) et quelques remplissages.
- Des scènes d’actions moins soutenues que par le passé. (chose que l’on doit à une mise en scène moins inspirée).
MA NOTE : 14/20
Les crédits
CRÉATEUR(s) : Robert Levine & Jonathan E. Steinberg
AVEC : Jeff Bridges…., John Lithgow…., Alia Shawkat, Jacqueline Antaramian, Navid Negahban, avec Amy Brenneman, et Gbenga Akinnagbe,
mais aussi : Artur Zai Barrera, Amir Malaklou, Sara Seyed, Leem Lubany, Bill Heck, avec Rade Serbedzija, Joel Grey, et Janet McTeer (…)
ÉPISODES : 8 / Durée moyenne : 45mn / CHAÎNE(S) : FX / Star