
EN DEUX MOTS : Sur HBOmax, pour l’été 2025, Julian Fellowes continue l’expansion de son nouvel univers historique / dramatique / romantique débuté en janvier 2022. À intervalles réguliers d’un an et demi entre ses saisons, The Gilded Age se dévoile dans une nouvelle aventure constante entre bouleversements d’inventivité, mondanités et préjugés… (sous un format de 8 épisodes, toujours).
Un cocktail aussi élégant que peu surprenant, qui brille avant tout pour son sens du détail historique. Le show demeurant un (grand) soap, qu’importe son envergure.
L’âge doré américain a été une période d’immenses changements économiques et sociaux, au cours de laquelle des empires ont été construits, mais aucune victoire n’a été obtenue sans sacrifice.
Après la guerre de l’Opéra, la vieille garde est affaiblie et les Russell sont prêts à prendre leur place à la tête de la société. Bertha vise un prix qui élèverait la famille à des sommets inimaginables, tandis que George risque tout sur un pari qui pourrait révolutionner l’industrie ferroviaire si cela ne le ruine pas d’abord.
De l’autre côté de la rue, le ménage Brook est plongé dans le chaos car Agnes refuse d’accepter la nouvelle position d’Ada en tant que maîtresse de maison.
Peggy rencontre un beau médecin de Newport dont la famille n’est pas très enthousiaste quant à sa carrière. Alors que tout New York se hâte vers l’avenir, leur ambition risque de se faire au détriment de ce qui leur est cher.
Sa distribution, farouchement garnie de profil en tout genre, demeure inchangé (et issu de différentes classes sociales), tandis qu’elle continue à s’enrichir de nouveaux visages. Contrairement à son aîné – Downton Abbey – plus sectaire et quasiment intégralement composé de protagonistes blanc, The Gilded Age a su apporté de la mixité, avec davantage de logique que par obligation, j’ose croire. Et notamment grâce au personnage afro-américain de Peggy (Denée Benton).

New York, New York… mais pas que.
Dans une continuité logique, cette nouvelle aventure élargit ses horizons, bien qu’elle montre un racisme plus resserré que par le passé. Ce qui a le mérite de densifier ses situations. De plus, à l’instar du destin tourmenté de ce personnage, cette 3e saison donne une direction plus concrète à ces personnages déjà bien installés dans leur quotidien.
Mais est-ce suffisant pour étoffer la saga historique ? Les ambitions de ces personnages peuvent-elles rimer avec suspense, ou la saga ronronne t’elle trop dans les arcanes du soap ? Pour notre plus grand plaisir, et même si sa formule demeure outrageusement familière, cette 3e saison étoffe magistralement son univers.
Critiques des saisons : 1 et 2
Dans une continuité tout autant plaisante, qu’elle se constate autant à l’écran qu’en coulisses parfois, The Gilded Age 3 allie autant mondanité que nostalgie. Cette troisième aventure, écrite cette fois à deux mains avec la présence récurrente de Sonja Warfield (déjà présente en saison dernière), est ainsi l’occasion pour l’auteur d’élargir un peu plus ses thèmes mondains. Ou du moins ceux de son intrigue, car les ambitions dévorantes de Bertha Russell (Carrie Coon, toujours parfaite) plus déterminée que jamais, nous mèneront même jusqu’en terre anglaise. (du moins dans l’intrigue, cela va s’en dire).
De quoi nous reconnecter, de façon secondaire et dans un second temps, avec la précédente production du showrunner. Et même si le soap prend naturellement, et toujours majoritairement, place à New York. (les décors de studio manquant, cette fois, d’un peu de nouveautés).

Un bal de connivence.
De petits et grands destins s’entrecroisent tout autant que ses nombreux protagonistes, et à ce jeu, la série historique peine encore à révéler de l’intérêt pour tous ses profils. Petit comme grand. (Si on exclut le destin du sympathique valet Jack (Ben Ahlers) pour ne citer que lui).
Les thèmes majeurs de la série subsistent dans tous les cas, tout comme les difficultés que rencontre sa large distribution. Rien de vraiment surprenant, toutefois, la position de cette saison lui permet d’accélérer plus concrètement quelques destins jusqu’à présent fastidieux. Cette saison met par exemple à mal la famille Russell, autant qu’elle fait la promesse de grandes unions. Et sans que cela ne l’empêche de faire s’entrechoquer réussite et faillite dans un laps de temps parfois court.
Ainsi, si le mot suspense est loin d’être le plus indiquer ici, ses différentes péripéties dicte un rythme plaisant pour cette saison. Elles sont également l’occasion d’apprécier (parfois brièvement) la présence toujours élégante de visages bien connus du petit écran. (Comme Merritt Wever dans la peau de la sœur (encombrante) de Bertha, Bill Camp en homme d’affaires pragmatique, ou Phylicia Rashad en redoutable mondaine afro-américaine)).

Conclusion
Dans sa continuité (une dernière fois) quasi romanesque, faites de promesses, d’espoirs comme de désillusions en tous genres, The Gilded Age 3 s’achève, en plus, sur un dernier grand épisode (1h10) choral. Fort heureusement, peu avant la diffusion de son final, la plateforme à de nouveau renouvelé le show historique. De quoi nous promettre encore de beaux moments sur petit écran, et pour le coup, on en vient à en redemander.
Dans sa finalité, si pour ma part, il me paraît difficile pour la série historique d’accéder à un rang supérieur (question de goût, j’imagine), sa troisième saison tutoie tout de même les sommets de son genre. Avec ses forces et ses faiblesses. Du très belle ouvrage dans tous les cas.
Les + :
- Une saison qui évolue intelligemment avec le temps. Autant pour ses personnages et que sur ses thèmes mondains.
- Une saison qui élargit ses horizons de façon utile. Qu’ils s’agissent de son racisme comme de son environnement.
- Des destins inégaux, mais qui font s’entrecroiser de nombreux personnages bien caractérisés. Petits comme grands.
- Une distribution assez juste, récurrente comme en guest.
- Une saison bien rythmée, qui ne souffre pas de son format et de son genre, pourtant facilement ronronnant.
Les – :
- Une formule efficace, qui ne manque pas de péripéties, mais bel et bien de surprises.
- Des décors qui manquent parfois un peu de variétés et d’originalités.
- Des destins encore très inégaux parmi sa riche distribution. Ce qui est dommageable, puisque quelques focus pourraient nous surprendre agréablement.
MA NOTE : 15.5/20

Les crédits
CRÉATEUR : Julian Fellowes
AVEC : Carrie Coon, Morgan Spector, Louisa Jacobson, Denée Benton, Taissa Farmiga, Harry Richardson, Blake Ritson, avec Cynthia Nixon, et Christine Baranski,
Jack Gilpin, Simon Jones, Ben Ahlers…, Celia Keenan-Bolger, Kristine Nielsen, Debra Monk, Douglas Sills, Ben Lamb,
Kelli O’Hara, Donna Murphy, Erin Wilhelmi, Patrick Page, John Douglas Thompson, Taylor Richardson, Jordan Donica,
mais aussi : Audra McDonald, Phylicia Rashad, Kelley Curran, Ashlie Atkinson, Bill Camp, Hannah Shealy, Hattie Morahan,
Jessica F. Dukes, Brian Stokes Mitchell, Sullivan Jones, Nicole Brydon Bloom, Claybourne Elder, avec Merritt Wever, et Nathan Lane (…)
ÉPISODES : 8 / Durée moyenne : 55mn / DIFFUSION : 2025 / CHAÎNE : HBO