THE BOYS – saison 4 (part. II)

EN DEUX MOTS : après trois premiers épisodes assez frileux, mais un quatrième chapitre plus élancé, cette quatrième saison commencée à nous montrer réellement ce qu’elle avait dans le ventre. Passé l’intronisation de nouvelles figures, un bon paquet de caméos et après avoir raclé les traumas de ses personnages, la seconde moitié de saison de THE BOYS 4 n’avait plus qu’à embrasser pleinement sa dynamique d’action. Sans en oublier certaines figures restaient trop dans l’ombre jusqu’à présent.

Chose faite ? Pas vraiment. Cette saison se limite finalement sur l’annonce de son final prochain et se limite à quelques bonnes idées. Dans tous les cas, en s’achevant sur un (petit) cliffhanger – le réveil du père de Hughie (Simon Pegg/Jack Quaid) après une administration de composé V – et une figure principale (Karl Urban) de plus en plus bordeline, cette mi-saison avait encore quelques pistes à creuser avant d’entamer ses derniers épisodes.

Vous pouvez retrouver la critique, sans spoilers, de la première moitié de la saison 4 de THE BOYS : ICI. Pour la suite en revanche, cette seconde critique va (légèrement) décortiquer, avec spoilers ici et là, cette fin de saison tant attendue.

Néanmoins, après ses années de succès et une formule toujours irrévérencieuse, au possible, la série à succès flirte de plus en plus avec ses limites. Son univers étendu le prouve malgré ses bonnes intentions, tout comme la série mère se complaît à ne pas aborder certains sujets trop délicats. Les Boys font couler le sang, mais pas la sueur.

THE BOYS semble ainsi victime de son succès. La preuve avec sa vantardise d’aller toujours plus loin dans l’hémoglobine et dans son esprit déjanté/dérangé. D’un côté, la série semble en effet avoir peu de limites, mais à bien y regarder, elle se limite. Ou du moins, se censure involontairement en esquivant des sujets sensibles tels que l’inceste, qui semble assez présent dans les comics.

LA FÊTE EST FINI.

En plus de son univers étendu, qui étoffe pour l’instant bien l’ensemble (cette deuxième partie laisse même apparaître succinctement deux personnages de GEN V), la série pourrait finalement finir à l’image des productions Marvel qu’elle dénoncée pourtant si bien à ses débuts. D’autant qu’une série intitulée  »Mexico » est déjà dans les tuyaux.

Quoiqu’il en soit, et outre le plaisir de vraiment retrouver l’acteur britannique Simon Pegg depuis la première saison, ce cinquième épisode « Beware the Jabberwock, My Son » secoue un peu le cocotier de l’univers de The Boys grâce à quelques interactions malignes. Et une bonne dose d’hémoglobine et de fun, évidemment, mais c’est tout. Les conséquences du composé V sur la psyché d’Hughie Sr. sont, sans surprises, désastreuses. Ce qui amène, avant sa disparition, à quelques scènes assez monstrueuses et qui rappelle que la série traite intelligemment de l’ingérence des pouvoirs Sup’.

D’autre part, l’autre bonne surprise réside dans la doctrine que Homelander (Antony Starr) inculque à son fils (Cameron Crovetti). Enfin. Un élément prometteur, qui nous emmènera ensuite vers… rien du tout, puisque le parcours de l’adolescent nous ramènera quasiment à sa position en saison dernière. Un problème récurrent de cette saison.

Parallèlement, la petite virée chez Neuman (Claudia Doumit) sera l’occasion d’explorer de nouvelles pistes narratives prometteuses pour la suite de la saison. Et outre de nouveaux caméos plaisant (Giancarlo Esposito en tête) cet épisode éclairera pour concrètement (enfin) le personnage de Neuman. En plus de nous proposer des moutons tueurs (et volant) complètement déjantés. Un esprit décalé qu’on reconnaît bien, mais qui a tout de même certaines limites dans son exécution.

Les Boys posent des limites. On avait bien compris.

Et pourtant, cette saison retombera dans ses travers avec, notamment, un sixième épisode « Dirty Business » qui rate totalement le coche. Qu’elle traite de BDSM de façon infantile ou lève le voile sur la conscience imagée de Butcher, la mayonnaise ne prend pas. Ainsi, dès à présent, l’inutilité du personnage de Jeffrey Dean Morgan est compréhensible. Mais fatalement décevante. Cela amène notre héros au plus près du gouffre pour un résultat sanglant, mais décevant lui aussi.

Ses pistes sur l’exploitation de son virus ne sont qu’une façade en attente et surtout le destin funeste de Neuman m’a laissé patois. Surtout quand celle-ci se trouve être le seul personnage récurrent à être écharpé. Ses autres protagonistes secondaires en sont les victimes directes par extension. Les membres des Seven en premier lieu : A-Train (Jessie T. Usher) dans une rédemption sans ampleur pour commencer. Black Noir (Nathan Mitchell) démasqué, drôle, mais fatalement inutile. Et le sur-place constant de Deep (Chace Crawford), qui tourne de plus en plus à la farce grotesque.

Ses deux nouveaux profils féminins (Susan Heyward/Valorie Curry) ont, elles aussi, moins à offrir, mais font leurs jobs plus honorablement. La team des Boys, ses nombreux guest de passage, tous semblent répondent présent pour une intrigue qui peine à leur rendre la pareille. Dans ce sens, le final, efficace, mais toujours dans la retenue, n’est pas bouleversant quand l’équipe se retrouve diviser par les forces martiale de Vought.

L’assez bonne surprise réside tout de même dans la sympathie constante de Hughie, même en plein deuil, mais qui fait preuve de pragmatisme contre ses ennemis. Stella (Erin Moriarty), de son côté, est aussi lisse que le visage de son actrice tirée à quatre épingle. Et ce, malgré son coup de folie médiatisé, puisque la perte de ses pouvoirs n’était qu’un trauma… Transitoire.

CONCLUSION

Transition est le mot qui définit ainsi le mieux cette saison. La saison, de loin, la plus faible de la saga jusqu’à présent. Du moins j’espère qu’elle le restera, avant la dernière saison, puisque le show peine à surprendre et annonce petit à petit un final sous forme de pétard mouillé…

Il n’y a plus qu’à espérer que sa trame plus globale sur la montée du fascisme à travers les prismes politique sera se montrer à la hauteur de son univers singulier. Ce même univers qui nous avait secoués lors de son démarrage.


Les + :

  • Une intrigue qui replace le personnage de Neuman plus au centre des événements. Même si le résultat est grisant…
  • Quelques moments fun, souvent inutile, mais efficace. (Comme ses moutons volants).
  • La sympathie naturelle de Hughie, forme rare de pragmatisme dans ce monde de violence.
  • La promesse d’un monde (enfin) au bord du chaos. (c’était déjà le cas pour cette saison…).

Les – :

  • Après sa remontée à mi-saison, cette deuxième partie s’enlise dans une formule plus lisse et en retenue constante. Résultat : saison de transition.
  • De plus en plus victime de son succès, cette quatrième saison s’assagit inconsciemment tandis qu’elle se vante du contraire. Sa formule d’hémoglobine est là, mais la série choque de moins en moins, surprend de moins en moins.
  • Des personnages récurrents depuis ses débuts, mais qui font de la figuration en attendant un final que j’espère plus meurtrier.
  • La révélation sur l’état mental de Butcher, maussade et décevante. Surtout compte tenu de la créditation du prometteur Jeffrey Dean Morgan.

MA NOTE : 13.5/20 (de la deuxième partie de saison)

Les crédits

CRÉATEUR : Eric Kripke

AVEC : Karl Urban & Antony Starr, Jack Quaid, Erin Moriarty, Jessie T. Usher, Laz Alonso, Tomer Capon, Karen Fukuhara, Chace Crawford,

Claudia Doumit, Nathan Mitchell, Colby Minifie, Cameron Crovetti, Susan Heyward, Valorie Curry, et Jeffrey Dean Morgan,

mais aussi : Omid Abtahi, Maddie Phillips, Asa Germann, Laila Robins, Jim Beaver, Derek Wilson,

spécial guest stars : Giancarlo Esposito, Simon Pegg, Rosemarie DeWitt, Shantel VanSanten, Will Ferrell, et la voix de Tilda Swinton

ÉPISODES : 4 / Durée (moyenne) : 1h / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : Amazon

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