EN DEUX MOTS : À chaque plate-forme son blockbuster cet été. Dorénavant le marché TV règne et Amazon dévoile les 3 premiers épisodes de son HIT : THE BOYS pour tout début juin. Un peu moins de deux ans après une deuxième saison qui surfe un peu trop sur son succès, ce retour avec la saison 3 de The Boys s’annonce aussi fracassant que revigorant, et risque par la même occasion de contenter bon nombre de fans. De quoi ringardiser l’univers MARVEL qui s’étale depuis sur petit écran.
Largement teasé également, cette nouvelle aventure débute sur une dynamique inédite comme l’avait laissé entrevoir la fin de saison dernière. Avant d’être sans surprises réunifiée, la team des Boys (et consorts) vague à ses occupations depuis 1 an, de quoi donner plus d’épaisseur à son univers.
x3 : Plus gore, plus irrévérencieuse, plus fun… ! …
Les showrunners l’ont compris, pour ce retour, THE BOYS se devait d’être plus folle, plus gore, et plus critique envers notre société. Sans temps morts, malgré les une heure de chaque épisode, cette reprise se fait exactement comme on aurait pu la rêver : dans le sang & le fun. Ne ratant pas une occasion de se moquer de notre société (et les dérives d’internet), THE BOYS dévoile également des personnages encore plus appuyés de leurs caractérisations. Ainsi, Butcher (Karl Urban) demeure le rebelle enjôleur, Hughie (Jack Quaid) l’idéaliste impuissant, et Homelander (Antony Starr) le sup’ défaillant.
Car soyons honnête, dans cette paix sociale inédite, sous tension et faite de messes basses, le profil d’antagoniste d’Homelander n’a jamais été aussi passionnant. Image craquelée, psyché rempli d’égo, ce personnage dérangé impressionne.
Pour le reste, la série balance son lot de tripailles à l’écran, toujours appuyés par des CGI impressionnant, n’hésitant pas à dévoiler des litres d’hémoglobines. Durant son 1er épisode, on se remémorera longtemps une nouvelle scène qui mélange sexe & et superpouvoirs pour un résultat sanglant (lorsqu’un homme qui rapetisse pénètre dans l’urètre d’un pénis avant d’exploser…).
Une saison qui s’annonce généreuse et culminante, car comme jamais auparavant, elle permet quelques échanges inédits entre les personnages. Dans toute cette orgie de personnages, le récit s’oriente sur plusieurs lignes d’intrigues, principales et secondaires, avec toujours l’intention de ne pas laisser de côté ses protagonistes secondaires, pour un résultat hélas pas toujours convaincant. Toutefois, là où THE BOYS impressionne, c’est dans sa cohérence globale, avec le retour (plus ou moins récurrent) de ses guests et l’ajout de beaucoup d’autres.
[SUPERVILAIN]
Quoi qu’il en soit, une fois les motivations de nos principaux personnages établis, le récit se penche même sur le passé de son univers, pour un résultat très réussi qui nous éclaire sur certains événements passés.
L’élément central de cette 3ème saison se dévoile alors petit à petit avec l’arrivée de la co-star de Supernatural Jensen Ackles (327 épisodes à son actif…) dans le rôle de Soldier Boy (caricature de Captain America), le premier super-héros, qui va nous en dire long sur la genèse de Vought. Mais aussi par l’utilisation du composé V temporaire qui va octroyer des pouvoirs inédits à nos Boys afin de mettre à armes égales quelques affrontements. Toutefois, son utilisation va naturellement re-diviser la team et différents protagonistes par soucis éthique.
Avec rythme et richesse d’univers, cette saison 3 ne faiblit pas, ce qui en fait sa principale force contrairement à la précédente. Ainsi, après l’intronisation tardive, mais réussi de Soldier Boy (de son caractère régressif à son »stress post-traumatique »), l’épisode 6, »Herogasm » (acclamé du public à raison) largement teasé par son nombre de figurants présent pour une partouze entre super’, se voit doter d’une scène jouissive opposants de nombreux personnages centraux. C’est aussi la première scène qui met en difficulté physique Homelander pour un résultat exaltant.
… Jusqu’à sa conclusion.
De gros espoirs était donc nourri pour ses deux épisodes finaux. Et pourtant, c’est ici que THE BOYS déçoit réellement pour la première fois cette année. Après un twist de plus où l’on apprend que Homelander et Soldier Boy sont du même sang, force est de constater que les choix pris par l’équipe de scénaristes demeurent sages et vise la continuité. Cela commence dans le final par la mort expéditive de Black Noir (Nathan Mitchell) personnage sous-exploité jusqu’à sa conclusion. Pourtant, avec un background story délirant et animé durant l’épisode précédent, la série avait su installer une piste intéressante (pour la première fois) autour de son mystérieux profil.
Suite à ça, la confrontation finale dans les locaux de Vought s’avère, elle aussi, décevante. Dans des allégeances tangentes, le petit monde s’affronte sans grande tension, faisant de Soldier Boy l’ennemi de tous jusqu’au sacrifice téléguidé de Maeve (Dominique McElligott), excellent mais deuxième réel personnage sous-exploité du show. Bien que la fin de l’épisode lui offre une porte de sortie douce, elle garde également une carte joker pour l’antagoniste interprété par Jensen Ackles et ne fait aucune victime chez nos héros. C’est donc sur un sentiment de surexploitation et non prise de risque que cette dynamique saison 3 s’achève.
Et bien qu’elle tease sa suite, naturellement commandée, centrée sur une nouvelle menace grandissante – Claudia Doumit, créditée comme récurrente cette année, mais mise de côté en 2ème partie de saison – et avec une Starlight (Erin Moriarty) qui rejoint les rangs des Boys, la série manque aujourd’hui le coche d’être un divertissement complet et assurément malin.
Les + :
- Toujours plus irrévérencieux et anti-marvel
- Un affrontement face à Homelander absolument jouissif dans l’épisode 6
- Un meilleur rythme qu’en saison dernière
Les – :
- Une prise de risque minime dans ses rebondissements meurtriers
- Des conséquences difficilement perceptibles malgré les dénonciations de Starlight
MA NOTE : 15/20
Les crédits
CRÉATEURS(s) : Eric Kripke, Evan Goldberg & Seth Rogen
AVEC : Karl Urban & Antony Starr, Jack Quaid, Erin Moriarty, Jessie T. Usher, Laz Alonso, Tomer Capon, Karen Fukuhara, Chace Crawford,
Dominique McElligott, Nathan Mitchell, Colby Minifie, Laurie Holden, Claudia Doumit, et Jensen Ackles,
mais aussi : Miles G. Villanueva, Katia Winter, avec Laila Robins, et Giancarlo Esposito, spécial guests stars : Paul Reiser, Aya Cash (…)
ÉPISODES : 8 / Durée (moyenne) : 1h / DIFFUSION : 2022
GENRE : Thriller, Action, Fantastique / CHAÎNE : Amazon Prime
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