DEUX MOTS : L’autre franchise phare de Disney après le MCU est bel et bien celle de Star Wars. Du moins pour le plus large public qu’elle tente d’amadouer. Après l’exceptionnelle ANDOR, la ratée BOBA FETT et la très populaire THE MANDALORIAN, c’est au tour d’AHSOKA d’avoir le droit à sa propre histoire. En live-action, le téléspectateur a pu découvrir la guerrière via quelques apparitions remarquées. Et sous les traits de la très charismatique et belle Rosario Dawson.
Pourtant, la semi-jedi est déjà (largement) connus des fans invétérés de la franchise grâce à quelques séries d’animation. Elle est aussi largement reconnue comme l’un de ses meilleurs personnages, tout univers confondus. Aujourd’hui, sans surprises, Disney et l’artisan de son essor par excellence – Dave Filoni – font le choix de la facilité : une histoire pour tous, mais qui fait aussi office de suite pour les fans.
Pour ce qui est des origines et des détails du personnage, mais aussi pour un autre point de vue critique, je vous invite à lire celle de mon confrère, et ami, Thibaut Démare. Que vous pourrez retrouver ici.
Seulement après diverses productions aux qualités très variables, sur quel niveau aller se retrouver la série limitée AHSOKA ? La claque audacieuse en termes d’aventure narrative, telle ANDOR ? Le divertissement qui plaira au plus grand nombre, à défaut de surprendre, telle THE MANDALORIAN ? Le fan-service et trou scénaristique telle OBI-WAN KENOBI ? Ou bien le nanar intersidéral, en manque total de visions, telle BOBA FETT ? La réponse est…
L’ABSENCE DE LA FORCE, MAIS…
Réalisée (pour son pilote) et surtout écrite intégralement par Dave Filoni, AHSOKA suit une forme de récit d’aventures qu’on connaît sur le bout des doigts. Du moins dans l’univers Star Wars. Noire menace, sauvetage, course poursuite, vieil artefact sur une planète oubliée, le long pilote (le plus long épisode) n’occulte rien d’une formule efficace, mais éculée. Sa technique non plus. À la différence d’un défaut majeur auquel on assiste à l’écran : une absence de fougue dans ses scènes d’actions.
AHSOKA est assurément une série au potentiel riche. Malgré son enveloppe en live-action convenue (c’est là que se trouve la limite de son showrunner) la série d’aventures recèle de richesses narratives. Des esters-eggs disséminés ici-et-là jusqu’à quelques profils haut en couleur. C’est par ailleurs ce qu’on découvre via sa belle palette féminine qui tient les principaux rôles de cette saison. Sa tête d’affiche sans aucuns doutes, accompagnée de sa Padawan fougueuse (Natasha Liu Bordizzo) et d’une amie charismatique (Mary Elizabeth Winstead).
Le côté sombre de la force n’est pas en reste pour autant grâce au magnétisme de l’actrice Ukrainienne Ivanna Sakhno. Seule la plus discrète Diana Lee Inosanto peine à se démarquer (avant le final). Enfin, et bien qu’il soit le seul homme ici présenté, le regretté Ray Stevenson (décédé en mai dernier) incarne avec charisme un antagoniste conséquent. Seulement voilà, malgré tout ce beau potentiel, il manque à la série d’aventures une bonne dose de force à l’écran.
Ses scènes d’actions et d’aventures (aussi diverses et variées soient-elles) peinent à éblouir. Un autre potentiel exaltant se trouve pourtant au centre de sa dynamique : les sabres lasers. Dans la plus pure tradition du film de samouraï (dont s’inspire la saga) les affrontements manquent de suspense. Une donnée cruellement absente d’une production filant à toute allure. Même si…
UN BEAU VOYAGE AU CONFINS DE LA GALAXIE
AHSOKA n’en reste pas moins appréciable. Il y a quelque chose de presque rassurant d’assister à un déroulement sans embûches d’aventures aux confins de la galaxie. Surtout quand celle-ci enchaîne les séquences de bravoures (plus ou moins réussies) mais globalement de très bonne facture (merci Mickey et ses billets verts).
Affublée de 8 épisodes, aux durées qui ont souvent tendance à se restreindre, le show d’aventure temporise principalement. Et il le fait de façon peu surprenante grâce à une intrigue centrale riche, mais finalement étirée. Comme si multiplier les rebondissements et les dynamiques étaient infaisables dans l’univers Star Wars. ANDOR a typiquement prouvé le contraire. Ses fans hardcores bouderont leurs plaisirs. Ceux des séries d’animation peut-être aussi. Hormis ceux qui seront principalement heureux de retrouver des personnages iconiques en live-action.
Et puis il y a la douce intrigue de Science-fiction et le teasing sur le terrible Amiral Thrawn, qui apparaît en seconde partie de saison sous les traits du Danois Lars Mikkelsen. Si son interprétation laisse à désirer, la magie de l’aventure S.F opère enfin grâce à un level/sound design bluffant. Une entrée spectaculaire plus tard (le look des stormtroopers est formidable) la série repart dans ses travers et tempère jusqu’à sa dernière partie.
Avant cela, la mi-saison nous offre quelques beaux moments à l’esthétique léchée. Si le rythme fait défaut à l’épisode 5 par exemple, rarement le voyage aux confins de l’univers Star Wars n’avait eu de perspectives aussi enchantées. Ça, c’est typiquement le meilleur du travail de Dave Filoni, qui continue de superposer l’un et l’autre (le moins bon) d’un épisode au suivant. Et enfin, il y a le fan-service qui complète le show. Le retour du célèbre Jedi n’échappera à personne, son intérêt un peu plus.
CONCLUSION
Et c’est aussi ce qui définit le mieux AHSOKA : une aventure pleine de richesses, mais qui n’arrive pas à s’absoudre d’une formule qui l’emprisonne. Au-delà d’une qualité certaine, la série prouve aussi que la saga, en s’élargissant, multiplie parfois trop ses références. Entre les multiples time-line, il y a parfois de quoi s’y perdre.
Si le résultat général à l’écran manque de force, de fougue, celui des chiffres sur Disney a dû en rassurer plus d’un. La magie Star Wars ne semble pas tellement s’épuiser. Après le rendez-vous manqué qu’était la série centrée sur OBI-WAN KENOBI, ce nouveau spin-off trouve son public. Même après un final forcément décevant. Celui-ci pose bien plus de questions qu’il n’en résout et nous amène vers une suite qui paraît donc évidente. Il n’y a plus qu’à attendre.
Les + :
- Un beau casting féminin
- Une certaine richesse dans son histoire originale
- Une aventure jamais déplaisante
Les – :
- Beaucoup de potentiel sous-exploité (des combats aux sabres lasers jusqu’à ses personnages)
- Un déroulement éculé, coincé dans une formule toute faite
- Un manque de force général (des scènes d’actions jusqu’à ses trop rares rebondissements)
MA NOTE : 14.5/20
CRÉATEUR : Dave Filoni
AVEC: Rosario Dawson, Natasha Liu Bordizzo, Mary Elizabeth Winstead, Ray Stevenson, Ivanna Sakhno, Diana Lee Inosanto, David Tennant, Eman Esfandi,
Lars Mikkelsen, Evan Whitten, Genevieve O’Reilly, Paul Sun-Hyung Lee, Wes Chatham, et Hayden Christensen (…)
ÉPISODES : 8 / Durée (moyenne) : 45mn / DIFFUSION : 2023
GENRE : Aventure, Action, Science-fiction / CHAÎNE : Disney +
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