RABBIT HOLE – saison 1

EN DEUX MOTS : Avec une volonté d’offensive dans la guerre du streaming, la jeune plateforme Paramount + dévoile pour le printemps RABBIT HOLE. Une première série d’espionnage de taille qui met en scène Kiefer Sutherland, l’éternel Jack Bauer de 24 heures chrono. Ici impossible de ne pas penser à la série d’action en question, avec son genre et son héros en perpétuel mouvement. Et une tête d’affiche… identique.   

L’espion John Weir se retrouve au cœur d’une bataille pour la préservation de la démocratie dans un monde en proie à la désinformation, à la manipulation comportementale, à l’État de surveillance et aux intérêts personnels.

Allociné

Malgré ce choix lassant d’un acteur qui semble incapable de changer de registre (il suffit de voir Designated Survivor en passant) RABBIT HOLE titille ma curiosité. D’abord parce qu’à sa tête le duo de scénaristes / réalisateurs Glenn Ficarra & John Requa ne sont pas habitués au genre, et parfois cela peut créer la surprise. (Craig Mazin l’a notamment prouvé avec Chernobyl). En effet avec I love you Phillip Morris ou encore Crazy Stupid Love les deux hommes on sut diriger des projets imparfaits mais avec grand charme.

DE LA FUMÉE DANS LES YEUX

C’est tout ce qu’on pouvait souhaiter de cette nouvelle production d’espionnage. Avec une première saison de huit épisodes calibrés entre 42 et 45 minutes (si on exclut le troisième et le final) RABBIT HOLE choisit l’efficacité. Une efficacité qui dissimule toutefois quelques lacunes d’écriture sur la durée.

Son pilote s’avère peut être son meilleur épisode. Comme tout bon pilote, ce premier épisode saisit parfaitement le concept du show. De la perception et du fake news qui entourent une situation qui n’est pas ce qu’elle semble être. Avec ses décors urbains, son montage et sa mise en scène solide et une photographie léchée et moderne, la série remplit un certain standing qui la rend crédible. Et comme l’habillage peut être un artifice, les moyens suivent.

A mesure que les premiers épisodes se dévoilent, l’intrigue lève aussi le voile sur certaines zones d’ombres. Par le biais de flashbacks parfois encombrants (bien que nécessaire pour la plupart) RABBIT HOLE use de bon nombre de twists pour surprendre. Encore une fois la perception et les zones d’ombres sont aussi flous qu’ambigus, néanmoins au fil que son histoire s’éclaire le show perd en gamme.

Pour ne pas trop en dévoiler et ne pas gâcher la surprise, ce show d’espionnage contemporain a tout de même la volonté de se renouveler même si elle finit par s’essouffler. Un constat qu’on peut d’ailleurs constater aux portes du final avec la mise en abîme de son héros. Ici les traumas et la particularité de perception de notre héros s’avèrent aussi inconsistants que mal mis en scène. Des éléments qu’on avait remarqué dès son introduction et qui se recoupent lors du septième épisode.

Son final, lui, remonte le niveau et boucle la boucle de manière plus réussi. Notamment via un nouvel écran de fumée bien exploité.

ÉQUIPE RESTREINTE

Dans tout ça se dresse le casting. Avec en son centre Kiefer Sutherland. L’acteur britannique de maintenant 56 ans semble presque trop vieux pour ses conneries. Si on le compare à d’autres productions actuelles et du même genre pour autant, RABBIT HOLE ne baigne pas dans l’action pure et dure. Loin de là. Non là où sa tête d’affiche s’essouffle également c’est dans son jeu et la construction de son personnage. Sans manquer de charisme, son pédigrée manque simplement de charme. Et cruellement d’interactions.

Car hélas la série dévoile un casting restreint. Qui manque lui aussi de charme, et parfois même d’intérêt. Certes il y a l’immense et charismatique (pour le coup) Charles Dance, qui se dévoile au cours du long et explicatif troisième épisode. Dans un rôle dont je tairait l’importance. Hormis le formidable (quasi) octogénaire, 4 acteurs complètent le casting de façon récurrente.

On y découvre la pomponner et hargneuse Meta Golding bien trop lisse pour convaincre. La petite bande (le quatuor précisément) se complète par Rob Yang (vu dans SUCCESSION) dans un rôle frêle et petit ressort humoristique. La figure d’enquête, dénicheuse de preuves et solitaire du F.B.I est interprétée par la sans charme Enid Graham. Enfin le jeune Walt Klink joue un sociopathe à l’implication finalement réduite.

Et c’est bel et bien tout. Car finalement cela résume assez nettement cette première saison en manque de contenu. Et cela explique sa durée totale de 6 heures. Entre ses courses poursuites et de rares scènes d’actions sans grandes intensités et une intrigue qui mêle manipulations et faux semblants RABBIT HOLE demeure limitée. 


CONCLUSION

Les + :

  • Une enveloppe très solide
  • Un concept contemporain tout d’abord bien dosé
  • Charles Dance parfaitement exploité

Les – :

  • Kiefer Sutherland enfermé dans un type de rôle vieillissant
  • Un concept noyé sous ses nombreux rebondissements
  • Un casting secondaire bien maigre
  • Une intrigue limitée

MA NOTE : 12.5/20

CRÉATEUR(s) : Glenn Ficarra & John Requa

AVEC : Kiefer Sutherland, Meta Golding, Charles Dance, Rob Yang, Enid Graham, Walt Klink, mais aussi : Jason Butler Harner (…)

ÉPISODES : 8 / Durée : 45mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Thriller, Espionnage / CHAÎNE : Paramount +

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