PATRICK MELROSE

Autopsie d’un traumatisme, en 5 parties

EN DEUX MOTS : C’est pour les beaux jours du printemps que Showtime en association avec Sky productions (les chaînes anglaises) lance une courte mini-série avec le très côté Benedict Cumberbatch en tête d’affiche. L’occasion pour l’acteur de revenir tout comme dans Sherlock a un personnage singulier, celui de Patrick Melrose,  un aristocrate anglais ayant subi, sous les yeux de sa mère (Jennifer Jason Leigh) alcoolique et indifférente, des maltraitances par son père (Hugo Weaving) tyrannique durant son enfance.

Un personnage dense en perpétuelle bataille contre ses propres démons, et qui durant épisodes d’une heure (décryptant 5 moments précis de sa vie) va tenter de se reconstruire.  Basé sur les écrits de l’auteur des 5 nouvelles, Edward St. Aubyn, la série va réussir à distinguer c’est 5 chapitres de façon bien distinctes. 

Le pilote débute au début des années 80’s  tandis que notre ‘’héros’’ sous l’emprise d’héroïne (injecté) apprend la mort de son père à New York. Durant un week-end sous l’emprise de ses pires addictions Patrick Melrose va tant bien que mal tenter de récupérer les cendres de son père. Une introduction déjantée, bourrée d’humour, bien qu’elle cache une noirceur tapis.

Une noirceur dévoilée dans le deuxième épisode qui se déroule en 1968, dans le magnifique domaine de la famille Melrose, dans le Sud de la France. On y découvre un Patrick âgé de huit ans (Sebastian Maltz), qui lors d’un week-end entre amis de ses parents va subir les premières sévices sexuels de son père (Hugo Weaving, époustouflant et terrifiant), avant d’être abandonné par sa mère. 

On comprend alors le mal qui ronge notre héros, qui opérera une remise en question en 1990 en avouant la vérité à son meilleur ami (Prasanna Puwanarajah), lors d’une soirée chic en terre anglaise. Même soirée où il rencontrera sa future épouse (Anna Madeley). De façon dégressive et de plus en plus amer la série dérive jusqu’à ses deux ultimes épisodes, les plus proches en temps comme en construction. C’est en 2003 et 2005 que Patrick (rejoignant l’âge de son acteur) sera à l’apogée de sa reconstruction mentale, tandis que sa mère décède et qu’il se retrouve déshérité. Après deux heures de chute libre, notre héros panse ses blessures et retrouve sa famille in extremis.                                      

La mini-série nous laisse là, presque perplexe, après cinq heures d’une belle réussite dramatique, bien aidée par le talent de nombreux de ses acteurs, avec Cumberbatch largement en tête,bien entendu. Malgré tout une gêne persiste, un je ne sais quoi d’inaccessible pour rendre ce drame complètement bouleversant. Et ce malgré toutes ses réussites, technique comme physique. Patrick Melrose, laisse un goût amer. Ce qui est déjà quelque chose.  


MA NOTE : 15/20

CREATEUR(s): David Nicholls & Edward St. Aubyn

AVEC: Benedict Cumberbatch, Jennifer Jason Leigh, Hugo Weaving, 

Anna Madeley, Pip Torrens, Prasanna Puwanarajah, Indira Varma, 

Jessica Raine, Holliday Grainger, Sebastian Maltz, Celia Imrie, 

avec Allison Williams, Blythe Danner, et Harriet Walker (…)  

EPISODES: 5  / Durée : 58mn    ANNÉE DE DIFFUSION: 2018

GENRE : Drame    CHAÎNE DE DIFFUSION: Showtime

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