MAYANS M.C – saison 5 (finale)

EN DEUX MOTS : Premier (et dernier ?) spin-off de la célèbre saga SONS OF ANARCHY, MAYANS M.C va bel et bien connaître un destin un peu moins glorieux que son aînée. Si l’ère actuelle préconise des séries moins dense et que 50 épisodes est un score très honorable pour une saga de son genre, MAYANS M.C n’a pas jouit du même engouement en termes de popularité. Ajouté à cela le départ de son créateur mythique Kurt Sutter après deux saisons, la série a connu quelques difficultés.

Lancée en 2018 et s’achevant ainsi en 2023, la saga criminelle a au moins le luxe d’annoncer sa propre fin. Laissée sur les charbons de la guerre cette ultime salve d’épisodes entend bien maintenir suspense et tension au cours de sa saison. Seulement, après de nombreuses errances narratives, une multitude de protagonistes mal écrits et une formule éculé, MAYANS M.C a t’elle quelque chose de concret à offrir avec son final ?

Bonne nouvelle, oui. Tout simplement en reprenant la formule de la série précédente qui s’avérait ultra meurtrière au moment de sa conclusion.

Vous pouvez retrouver ici les critiques des saisons précédentes :
SAISON 1
SAISON 2
SAISON 3
SAISON 4

LES GERMES DE LA GUERRE

Héros au destin torturé, conflits familiaux, trahisons et rivalités entre membres ou ascension vers le pouvoir, la série se base sur un concept de thriller qu’on connaît sur le bout des doigts. Hélas sa narration se révèle, sans, ou avec trop peu d’empathie envers le destin de personnages trop lisses. C’est même le cas d’une tête d’affiche tout en muscle et sans réelle nuance.

Ezekiel (JD Pardo) joue avec la mort en tant que jeune leader (pas vraiment crédible), tandis que le club se dirige vers un énième bain de sang. Face à son aînée meurtrier et tragique, MAYANS M.C tempère jusqu’à un milieu de saison soutenu. Et meurtrier dès le septième épisode. Dans tout ça le récit multiplie les factions et les différents destins, parfois de façon surprenante. Ce qui est certain c’est que la série dispose d’une palette de personnages conséquents. Presque trop large même.

On se surprend même à plus apprécié tel ou tel profil tertiaire, alors que le récit continue d’engager de nouveaux protagonistes dans la danse. Il faut dire que pour son genre, MAYANS M.C continue de se montrer gourmande niveau contenue. Notamment avec certains épisodes dépassant l’heure. Au vu de la qualité de la narration, le résultat peut parfois s’avérer inconsistant. Quoi qu’il en soit, le format plus définitif de la série lui procure un atout de gravité dramatique.

Il y a également l’engagement de son second showrunner, Elgin James. Toujours très impliqué de la réalisation et qui tente ici d’apporter une certaine densité à son récit. Chose que le réalisateur réussi même en partie en accordant du temps et de l’intimité à l’écran à ses nombreux interprètes.

COURSE AVEC LA MORT

Ce qui est sur c’est qu’une nouvelle danse macabre se profile sur l’entièreté de sa saison. Une danse qui laisse peu de place à la rédemption, au pardon, ou une quelconque miséricorde. Cela confère à MAYANS M.C un petit plus que les précédentes saisons, outrepassé dans leurs impersonnalités général. Une aubaine à ce moment charnier de la saga.

Sans nul doute les défauts subsistent, font partie du décor, mais a l’heure de la conclusion ils demeurent plus obsolètes. Seul le bain de sang compte, et les répercussions des choix de vies qui mènent à la souffrance. Et à l’heure du final (de 1h20) et de la dernière chevauchée avec la mort cette cinquième saison tempère curieusement, et ne révèle pas un rythme qui retourne les tripes.

Petit à petit, les destins se concluent, succinctement comme plus méthodiquement. Le résultat mélange l’efficacité comme la dérision. Ironiquement, les premiers sangs versés survenus après la mi-saison ont eu plus de poids que sa conclusion qui divisera. J’ai personnellement apprécié le côté impitoyable de sa fraternité. Qu’ils s’agissent du club comme du destin des frères Reyes.

Reste un certain nombre de pistes narratives ouvertes par le passé et qui n’avait pas réellement leurs places sur la longueur, et qui demeurent inachevées. Des pistes qui n’ont finalement servit que de contexte et d’excuses pendant un temps, tout comme certains personnages. (Les caméos de cette saison s’avère parfaitement anecdotique). Car oui MAYANS M.C a toujours donné l’impression d’être une série qui part dans tous les sens, sans jamais flirter avec l’expertise. Toujours est-il que sa dernière saison reste la plus aboutie (la moins pire) des cinq qui compose la saga.


CONCLUSION

Les + :

  • Une dernière chevauché meurtrière et sans pitié, à l’image de son aînée
  • Une volonté certaine dans la mise en scène et l’implication de son showrunner (restant)
  • Quelques seconds (ou tertiaires) protagonistes qui tire leurs épingles du jeu
  • Des défauts ancrés dans le récit mais dorénavant moins handicapant à l’heure de la conclusion

Les – :

  • Une tête d’affiche qui aura manqué d’iconisation jusqu’à la toute fin
  • Une certaine pauvreté dans le récit et une gestion des rebondissements toujours très peu innovatrices
  • L’utilisation parfois incompréhensible et inconsistante d’un casting de masse
  • Son nombre de pistes narratives ouvertes (non terminés) et sans conséquences

MA NOTE : 13/20

CRÉATEUR(s) : Kurt Sutter & Elgin James

AVEC : JD Pardo, Clayton Cardenas…, Danny Pino, Sarah Bolger, Emilio Rivera, Michael Irby, Carla Baratta, Frankie Loyal,

Joseph Raymond Lucero, Vincent Vargas, et Edward James Olmos, mais aussi : Dana Delany, JR Bourne, Alex Barone, Emily Tosta, Andrew Jacobs, Gino Vento, 

Stella Maeve, Andrea Cortés, Caitlin Stasey, Selene Luna, Justina Adorno, Vanessa Giselle, Angel Oquendo, Grace Rizzo, Raoul Max Trujillo, et Ray McKinnon (…)

ÉPISODES : 10  / Durée (moyenne) : 55mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Thriller / CHAÎNE : FX  

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