GANGS OF LONDON – saison 2

En partie des échecs pour nos gangs

EN DEUX MOTS : Après une première saison imparfaite mais exaltante, l’ultra violente GANGS OF LONDON fait (enfin) son retour. Un retour en demi-teinte puisque aujourd’hui le duo de showrunner, notamment composé par le brillant Gareth Evans, ne fait pas son retour. Se succèdent nouveaux et anciens réalisateurs, et des nouveaux scénaristes à la tête du projet.

Un projet cette fois moins copieux, composé de huit et non neuf épisodes, qui avoisine plus ou moins les une heure chacun. Tout de même. Au programme : Bastons et trahisons entre multiples gangs internationaux, à Londres toujours. En grande partie.

LORSQU’ON TENTE DE METTRE DU SCOTCH SUR DES GROS TROUS

Deux (bonne) années ont passées pour nous. Et un an dans le récit comme l’indique notre écran à l’ouverture du premier épisode. Et pour nous remettre dans le jus, la nouvelle équipe de production ouvre sa nouvelle dynamique sur deux gangs opposés – Algériens et Géorgiens. Avec évidemment un rapport de force et du sang qui coule à la clé. Dans une caractérisation qui manque cruellement de finesse, on découvre le nouvel antagoniste majeur : Koba (Waleed Zuaiter). Charismatique sans nul doute, mais bien trop stéréotypé.

C’est seulement ensuite (à Istanbul) que l’ancien flic Elliot (Sope Dirisu) dorénavant à la solde des mystérieux « investisseurs » fait son retour. Cela nous propulse dans une scène de baston tourné (en partie) en faux plan-séquence. (Ce qui a naturellement fait le sel de son créateur Gareth Evans). Hommage, copie ? Tentative d’appropriation d’une formule qui a fait ses preuves ? Probablement un peu tout cela, pour, hélas, un résultat beaucoup moins réussi à l’écran. Même quand elle tente de maintenir son niveau d’ultra violence.

Son retour n’est pas nécessairement mauvais puisqu’il met en place efficacement les anciens (et nouveaux) protagonistes. Deuxième saison et deux épisodes pour sa première diffusion, ce qui prend tout son sens avec le cliffhanger qui conclut son deuxième épisode. La famille Dumani, et surtout Wallace, reprend leurs positions centrales dans le récit par le biais d’une formule éculée. D’abord avec le suicide de l’aculé Alex Dumani (Paapa Essiedu), dans un rebondissement typique de début de nouvelle saison. Et qui va, en partie, rabattre certaines cartes de l’intrigue.

Ensuite avec le retour progressif de la famille Wallace, de la matriarche (Michelle Fairley) jusqu’au fils paumé (Brian Vernel), au tout début du second épisode. Vient enfin le retour, pas si surprenant, jouissif, et tiré par les cheveux d’un personnage présumé mort… Sean (Joe Cole).

UN CRUEL MANQUE DE FINITION

Vient alors la sempiternelle explication sur la résurrection de la seconde tête d’affiche durant l’épisode suivant. Au terme de celui-ci, l’intrigue semble enfin entièrement se lancer. Avec tous ses protagonistes qui semblent positionnés dans tel ou tel camp. De manière précaire évidemment.

Tout le déroulé de cette saison est à l’image de ce début de saison. Hélas, peu inspirée, efficace certes, et d’autant moins convaincante visuellement. Les nombreuses scènes d’action vont quasiment toujours nous le prouver, GANGS OF LONDON 2 est une pâle copie de son aînée. Malgré sa bonne volonté dans sa recherche de violence graphique et gratuite. Qu’il s’agisse des effets spéciaux souvent grossiers, jusqu’aux effets d’hémoglobines pas toujours très nets.

Son principal problème réside dans sa comparaison (inéluctable) avec la saison 1. Qui mettait peut-être la barre trop haut dans sa démonstration d’action. Ne restait plus que l’enchaînement de son intrigue, qui baigne dans la pure tradition du thriller urbain. Ici encore elle allie bon et moins bon. Par le biais de plusieurs épisodes légèrement plus courts et rythmés, une bonne partie du casting dispose de son moment de gloire.

Toutefois, cette suite peine à se montrer meurtrière. Avec sa multitude de rebondissements et de tourne casaque, la formule s’enlise jusqu’à un final tout juste convenable. Un final qui met en place un nouvel équilibre et évince seulement l’irritable Koba ou l’inexploité Hakim (Aymen Hamdouchi). C’est bien peu, et à part quelques mutilations et bastons distrayantes, GANGS OF LONDON vient inévitablement de perdre en gamme cette année.


CONCLUSION

Les + :

  • Un penchant pour l’hémoglobine et l’ultra violence qui la distingue (un peu) des autres productions du genre
  • Une large palette de protagonistes torturés qui vendent leurs âmes au diable

Les – :

  • Une formule en tous points moins bonne que sa première saison
  • Aucune mort choc ou réellement utile
  • Techniquement beaucoup moins aboutie

MA NOTE : 14/20

CREATEUR(s) : Gareth Evans & Matt Flanery

AVEC : Sope Dirisu, & Joe Cole, Michelle Fairley, Lucian Msamati, Pippa Bennett-Warner, Brian Vernel,

Waleed Zuaiter, Jasmine Armando, Fady Elsayed, Orli Shuka, Asif Raza Mir, Narges Rashidi, Aymen Hamdouchi,

mais aussi : Valene Kane, Salem Kali, Cornell John, Rom Blanco, Arta Dobroshi, et Paapa Essiedu (…)

EPISODES: 8  / Durée : 55mn   ANNEE DE DIFFUSION: 2022GENRE : Thriller, Action       CHAINE(S): Sky 1 / Cinemax

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