FOR ALL MANKIND – saison 4

EN DEUX MOTS : L’odyssée uchronique et spatiale d’Apple TV+ « FOR ALL MANKIND » revient pour l’automne avec une saison 4 qui passe cette fois le cap de l’an 2000. L’intrigue de sa précédente saison nous propulsait dans les années 90 et s’orientait vers la planète Mars. Cette quatrième aventure y développe concrètement son intérêt tout en disposant d’une géopolitique avisée vis-à-vis de sa différence uchronique.

FOR ALL MANKIND, qui s’avère aussi être l’un des premiers shows au lancement de la plateforme, maintient son ambition de Science-fiction en se renouvelant inlassablement avec le temps. Ainsi, si plus de 30 ans sépare les intrigues de sa première saison à celle-ci, une grande partie du casting demeure présente. Trois d’entre eux depuis sa saison d’ouverture.

Joel Kinnaman revient dans la peau d’Ed Baldwin et Wrenn Schmidt dans celle de Margot Madison. Dans les deux cas, la production use de maquillage, prothèse et perruque pour vieillir ses protagonistes à l’écran. Si ceux-ci ne sont pas toujours des plus réussis, le développement des personnages l’est, lui, toujours un peu plus. Mais au-delà de ses différents aspects techniques ou narratifs, la série a-t-elle autant de tact qu’à ses débuts ? Oui. Et notamment lorsque son intrigue parvient encore à nous surprendre et à s’étoffer.

ET PENDANT CE TEMPS-LÀ SUR MARS.

8 ans. Sur le papier, après une troisième saison moins percutante, mais toujours ambitieuse, le temps a fait son œuvre dans le récit. Cette notion a toujours été fondamentale dans l’univers de FOR ALL MANKIND et se développe toujours un peu plus jusqu’à notre ère. Même si les différences se creusent furieusement. Comme l’avait fait sa seconde saison avec sa base établie sur la Lune, cette suite accroît concrètement son intrigue martienne. Et c’est cette fois une colonie autosuffisante qui y est installée.

De ses petits à ses grands détails qui l’entourent, son pouvoir uchronique recèle encore de très bonnes idées. Comme ici celle d’une base gérée de façon internationale et d’apparence utopique. Évidemment, le déroulement de cette saison va en révéler les failles. Notamment après un coup d’État en Russie. Le point de vue en Union soviétique n’est d’ailleurs pas occulté puisque la fin de saison précédente teasé la survie de Margot Madison comme  »réfugiée politique » à l’Est. Un dénouement prometteur et qui dispose de quelques (très) bons moments aujourd’hui.

DANS UN MONDE QUI N’EST PLUS LE NÔTRE.

Il en va de même pour son intrigue martienne avec un commandement qui révèle quelques tensions entre Danielle (Krys Marshall) et un Ed vieillissant. C’est moins le cas en revanche pour le trio inédit d’anciens récurrents ici formé par Kelly (Cynthy Wu), Aleida (Coral Peña) et l’ultra riche Dev (Edi Gathegi). Du moins en première partie de saison.

Une saison qui accueille également quelques nouvelles têtes pour compléter le récit. Dont 4 de façon récurrente. Parmi eux on découvre l’excellent Toby Kebbell en technicien désabusé sur Mars, ou bien Daniel Stern en nouveau leader de la NASA. Si les plus discrètes Tyner Rushing et Sveltana Efremova sont quant à elles plus secondaires, leurs rôles demeurent bien établis. Notamment la seconde dans une position froide et calculatrice.

UNE VUE CACHÉE PAR UN RICHE CAILLOUX.

Ensuite, et en termes de déroulé d’intrigue, FOR ALL MANKIND 4 conserve son format généreux et dense. Après 3 bons, premiers épisodes (dont deux dépassant les unes heures) la dynamique se met peu à peu en place. Même si elle restreint cruellement l’aventure spatiale jusqu’à sa fin de saison. Et notamment avec la capture d’un astéroïde au cœur de toutes les intrigues. Et les convoitisent.

C’est pourtant le postulat de vente exaltant de cette quatrième saison qui l’apparente à une nouvelle course vers la mine d’or. Une promesse jamais vraiment réellement tenue jusqu’à son final, malgré la richesse de son intrigue géopolitique. Il s’agit probablement du plus gros parallèle de cette excellente série de Science-fiction, qui prêche d’abord par son contenu aux intérêts variables. Avant de livrer une fin de saison haletante.

MAIS DES DIFFÉRENCES SOCIALES CONCRÈTE.

Par exemple, le parcours des différents personnages, pourtant riche, révèle quelques failles, et parfois même (aux premiers abords) des déceptions. Néanmoins, la mise en avant de tel ou tel profil dans l’histoire prend consécutivement du sens à mesure que l’intrigue se déroule. Au centre se trouve l’étonnant profil de Miles (Toby Kebbell). D’abord sympathique, attachant, puis désabusé, dépassé jusqu’à opportuniste et leader d’une insurrection sous tension.

Car FOR ALL MANKIND à la capacité d’exploiter son sujet vers des aspects parfois insoupçonnés. Le show de science-fiction nous éclaire, pour la première fois, sur des différences sociales concrètes au sein de la série. Et par prolongement au sein de la station. Une vision désenchantée de la  »Happy Valley » très bien illustré à l’écran. De ce fait, la colonie de Mars prend une place primordiale dans le récit, et notamment dans ses derniers épisodes qui regroupent deux tiers des récurrents en ces lieux. À partir de là, cette saison ne déçois pas et nous emmène vers une conclusion toujours exaltante.

CONCLUSION

Cette quatrième saison, toujours aussi ambitieuse, renoue alors avec l’aspect salvateur de sa seconde saison et ses prises de risques plus concrets. Si elle perd en gamme d’aventure, elle gagne en force politique et s’avère plus nuancée autour de ses personnages, savamment écrits.

Composés de nombreux rebondissements, la série va ainsi dans des directions parfois insoupçonnées. Si la réalisation d’une suite parait de plus en plus compliqué concernant son casting, sa richesse d’intrigue demeure toujours plus audacieuse. Et son plan final le prouve. L’aventure continue.


Les + :

  • Une nouvelle dynamique d’univers toujours très riche et qui exploite l’aspect du temps avec tact.
  • Moins d’aventure mais plus de politique. Et c’est aussi nuancé que bien écrit.
  • Des personnages, nouveaux comme anciens, (quasiment) intégralement bien exploités.
  • Malgré son format assez dense et adepte du bavardage, le rythme de la série convainc aisément.
  • Une fin de saison surprenante, ambitieuse et réussie.

Les – :

  • Une aventure spatial un peu trop mis sur la touche avant sa fin de saison.
  • Des parcours de personnages qui patinent en première partie de saison.

MA NOTE : 15.5/20

Les crédits

CRÉATEUR(s): Ronald D. Moore, Ben Nedivi, Matt Wolpert

AVEC : Joel Kinnaman, Krys Marshall, Toby Kebbell, Coral Peña, Edi Gathegi, Cynthy Wu, Tyner Rushing, Sveltlana Efremova, avec Wrenn Schmidt, et Daniel Stern,

mais aussi : C.S. Lee, Piotr Adamczyk, Robert Bailey Jr., Lev Gorn, Myk Watford, Goran Ivanovski, Dimiter D. Marinov, Masha Mashkova (…)

ÉPISODES : 10 / Durée (moyenne) : 58mn / DIFFUSION : 2023-24

GENRE : Drame, Aventure, Science-fiction / CHAÎNE : Apple tv+

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