ECHO

EN DEUX MOTS : Personnage secondaire de comic’s, découverte également dans un second rôle de la mini-série Hawkeye, la badass Maya Lopez (Alaqua Cox) revient dans une série limitée qui la place cette fois au centre de l’action. « ECHO« , qui fait référence à la surdité de l’héroïne (mais surtout à la particularité de communiquer avec ses ancêtres), survient ainsi deux ans après son introduction avec 5 petits épisodes diffusés en intégralité en ce début janvier 2024.

Les origines du personnage de Maya Lopez, dont le comportement à New York la rattrape jusque dans sa ville natale.  Poursuivie par l’empire criminel de Wilson Fisk elle va devoir faire face à son passé, renouer avec ses origines amérindiennes et embrasser le sens de la famille et de la communauté…

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Estampillé par la même occasion comme une production « Marvel Spotlight » (une nouveauté) il semblerait que le studio tente de faire peau neuve après ses déboires de l’an passée. ECHO s’éloigne en effet (en apparence) des classiques Marvel de Disney en durcissant son ton. Seulement en apparence, car malgré une atmosphère plus grave et quelques moments d’hémoglobine, le show demeure soft. C’est aussi (et surtout) l’occasion pour le studio de mettre en avant une héroïne métisse, sourde et handicapée. Un beau trio de pur wokisme pour beaucoup.

S’il lui manque une certaine maturité, ECHO n’en reste-t-il pas un bel exercice d’émancipation de la part du studio ? Qui plus est éminemment féministe. Ou le show manque-t-il de nous faire cruellement trembler ? Si celui-ci n’a rien de renversant, on appréciera allégrement ses bons côtés malgré ses tiques de productions. De la part d’une production récente du MCU, c’est déjà quelque chose, même si pas assez.

PIERRE, FEUILLE, CISEAU.

ECHO est donc marqué par les contradictions. Celles de bonnes volontés tandis que ses équipes de productions demeurent tout de même limitées. Dès son épisode introductif (au montage survitaminé, mais qui se montre déjà inconsistant) la série fait tourbillonner ses idées et ses envies. Elle tente ainsi de se reconnecter avec le très apprécié univers Marvel de Netflix, mais demeure timide dans son exercice. Même après un caméo appréciable et musclé.

PIERRE : l’action. En se rattachant à Daredevil par exemple, la série fait une promesse alléchante, mais dure à assumer. Si chaque épisode apporte son (petit) lot d’aventures et d’actions, ECHO n’en demeure ni suffisamment violente, ni suffisamment percutante. La présence comme chimère de l’increvable mastodonte Fisk (Vincent D’Onofrio, toujours absolument parfait et charismatique) ne suffit pas à satisfaire. Tout comme l’effet de surdité dans les scènes d’action manque cruellement d’intérêt et d’originalité.

FEUILLE : le récit. Sur le papier, ECHO est un récit quasi initiatique qui mélange : héritage familial et action. Elle incorpore, en plus d’un sous-propos louable, mais mal amené, sur les Amérindiens, un attrait fantastique. Le terre-à-terre de son intrigue se noie sous un cahier des charges classique, mais au moins le casting brille autour de Maya. C’est par exemple le cas avec les natifs amérindiens Chaske Spencer, Devery Jacobs ou l’hilarant Graham Greene.

CISEAU : le découpage. Cette série limitée porte bien le nom de son format « limité ». Limitée par une intrigue fatalement trop maigre. Avec 5 épisodes qui compilent 3 heures de visionnage (une fois soustrait des génériques et autres), ECHO s’avère bien limitée dans son contenu. De sa dynamique familiale à ses moments d’action, le show contente bien (bien que parfois non), mais trop peu dans tous les cas.

CONCLUSION

En partant d’une bonne initiative, les studios Marvel délivrent un thriller dans la lignée de précédentes productions qui ont fait leurs preuves. Notamment grâce à la rage de sa tête d’affiche parfois antipathique, un casting secondaire très réussi et une atmosphère de thriller plus grave, ce court voyage en Oklahoma convainc. En partie.

Car en revanche, on peut lui reprocher une violence plus muselée que réellement aboutie, une intrigue fantastique mal habile et un récit total trop restreint pour contenter. Des défauts qui prennent hélas davantage le pas dans sa finalité, et font d’ECHO une œuvre pas suffisamment aboutie. Dommage.

Les + :

  • Une fable guerrière et amérindienne en Oklahoma autour des origines d’une héroïne atypique et antipathique.
  • Un beau casting de crédités. Vincent D’Onofrio toujours largement en tête sous le costard du mastodonte Wilson Fisk.
  • La volonté d’un thriller plus terre-à-terre et d’une action plus brut et sauvage.

Les – :

  • Malgré un bel hommage au peuple Choctaw, la série s’enlise dans une sous-intrigue fantastique inconsistante.
  • Un montage assez catastrophique qui handicape sérieusement la narration. De l’épaisseur à l’utilisation de personnages prometteurs jusqu’à sa dynamique d’action trop maigre.
  • Une action modérée, au sound-design sans force et qui manque d’hémoglobine et de tact, malgré ses efforts.

MA NOTE : 13.5/20

Les crédits

CREATEUR(S) : David Mack & Joe Quesada

AVEC : Alaqua Cox, Chaske Spencer, Devery Jacobs, Coby Lightning, Tantoo Cardinal, avec Graham Greene, et Vincent D’Onofrio,

mais aussi : Katarina Ziervogel, Andrew Howard, Morningstar Angeline, Dannie McCallum, avec Charlie Cox, et Zahn McClarnon (…)

EPISODES : 5 / Durée (moyenne) : 38mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : Disney +

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