DROPS OF GOD

EN DEUX MOTS : Pour sa deuxième production made in France (après la décevante LIAISON), Apple tv + durcit son jeu grâce à la plus discrète et maîtrisé DROPS OF GOD. C’est donc seulement quelques semaines après la fin de la mini-série en question que débute cette adaptation d’un manga japonais. Une adaptation délicate de 44 tomes sous la supervision du scénariste francophone Quoc Dang Tran qui réussit un petit exploit.

Le monde de la gastronomie et du savoir-boire est en deuil : Alexandre Léger, créateur du célèbre Guide des vins Léger et figure tutélaire de l’œnologie, vient de s’éteindre à 60 ans dans sa demeure de Tokyo. Il laisse derrière lui une fille, Camille (29 ans), qui vit à Paris. La jeune femme se rend à Tokyo. Lors de la lecture du testament, elle découvre que son père a rassemblé la plus grande collection de vins au monde. Sauf que pour prétendre à cet héritage, Camille devra affronter un jeune et brillant œnologue, Tomine Issei (29 ans également), qu’Alexandre a formé et qu’il qualifie, dans son testament, de “fils spirituel”.

D’après le manga « Les Gouttes de Dieu« , de Tadashi Agi et Shu Okimoto.

Allociné

La série navigue principalement entre la France et le Japon, avec deux têtes d’affiche méconnu (chez nous). La belle Fleur Geffrier se révèle être une révélation délicieuse, tandis que face à elle la superstar japonaise Tomohisa Yamashita impressionne par sa rigueur. Cette rigueur on la retrouve également dans sa technique avec un unique réalisateur (Oded Ruskin) pour ses 8 épisodes. Durant ses 7 heures de contenu DROPS OF GOD lève le voile sur une odyssée qui émoustille les papilles.

PLONGÉE DANS UN BON CRU

Malgré une enveloppe et un univers didactique, la série se nourrit d’un postulat ardent. Via son duel en 3 manches au cœur du récit cette mini-série structure son déroulement avec rythme. Avec deux profils très différents et issus de deux cultures raffinées, DROPS OF GOD focalise tout d’abord sa narration sur l’outsider. Puis dévoile efficacement son trauma passé, les personnages ou les principaux lieux autour d’un récit initiatique tout aussi percutant.

De fil en aiguille sa première partie de saison nous amène même jusqu’à un épisode de mi-saison « Foundation » inattendue qui nous éclaire sur le passé. Et révèle un lien judicieux entre nos principaux personnages. De là, les épisodes suivants s’avèrent plus classiques dans la forme mais on le mérite d’approfondir le profil du charismatique Issei. Quant aux deux derniers, ils conjuguent les forces et saisissent plus de nuance sur l’univers cultivé au cours de la saison. De plus, ils apportent une belle dynamique autour duo de tête.

Mais au-delà d’un récit à la narration idéal, DROPS OF GOD se révèle être une production très solide. Un point typique des créations de la firme à la pomme, mais qui colle parfaitement à cet univers de la gastronomie. Crédible, rythmé, raffinée et avec des profils secondaires complémentaires qui composent idéalement un monde aux règles justement didactique. Malgré cela, la série évite le piège de l’apprentissage rigide et se concentre sur une certaine légèreté.

La légèreté de genre tout d’abord, malgré le classicisme de son registre dramatique qui n’en oublie pas la profondeur des arcanes familiaux. Puis la légèreté de sa distribution internationale qui se centralise sur les langues française, japonaise ou anglaise. Néanmoins, on peut regretter quelques personnages qui ne marquent pas la rétine et à la caractérisation classique même si son nombre s’avère équitable.

CONCLUSION

Le tout confondus DROPS OF GOD demeure, oui, un bon cru métaphoriquement parlant. Un drame qui tient non seulement sur la longueur, par son écriture et sa rigueur, mais également par sa technique qui se confond insidieusement, avec élégance, à son sujet. Bien plus de qualités que de léger défauts en soit.

Apple tv+ prouve encore aujourd’hui qu’elle se hisse avec discrétion dans le haut du podium des plateforme à suivre grâce a ses investissements télévisuels. Même aujourd’hui avec une production d’apparence simple mais à l’association Franco/Japonaise idyllique.


Les + :

  • Un univers et un postulat de départ plein de charme
  • Une structure narrative réussie sur la durée, entre pédagogie et légèreté
  • Deux belles têtes d’affiche, discrètes, différentes et charmantes elles aussi
  • Une nouvelle production Apple de qualité, entre ses vignobles ensoleillée et la froideur illuminée de Tokyo

Les – :

  • Une certaine simplicité autour de la distribution secondaire
  • Une adaptation délicieuse, mais qui ne bouleverse pas les codes du genre dramatique

MA NOTE : 15/20

CRÉATEUR : Quoc Dang Tran

AVEC : Fleur Geffrier, Tomohisa Yamashita, Tom Wozniczka, Stanley Weber, Diego Ribon, Luca Terracciano, Gustave Kervern,

Azusa Okamoto, Makiko Watanabe, Satoshi Nikaido, Cécile Bois, Antoine Chappey, Kyoko Takenaka, Kazuhiro Muroyama (…)

ÉPISODES : 8 / Durée (moyenne) : 52mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame / CHAÎNE : Apple tv+

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