DAISY JONES & THE SIX

Aparté musical

EN DEUX MOTS : Pour la fin de l’hiver, Amazon propose une nouveauté solaire avec DAISY JONES & THE SIX. Étalée sur 4 semaines de diffusion avec deux salves de trois épisodes puis deux de deux, la série dramatique allie également romance et musique. Le résultat se veut aussi ambitieux que large, comme le démontre son récit ample, mais aussi ses nombreuses affiches promotionnelles.

La série suit « un groupe de rock dans les années 1970 depuis son ascension sur la scène musicale de Los Angeles jusqu’à devenir l’un des groupes les plus légendaires au monde. Et explore la raison de leur séparation au plus fort de leur succès ».

Wikipédia

En adaptant un jeune roman (2019) de Taylor Jenkins Reid, les showrunners reprennent son postulat réaliste sous forme de faux documentaire.

L’envoûtante épopée d’un groupe de rock fictif dans les années 70.

Daisy Jones & The Six… le groupe de rock le plus mythique de tous les temps. De leurs débuts dans les bars miteux d’un Sunset Strip écrasé de soleil californien à la gloire, leur histoire est celle d’une ascension fulgurante. C’est aussi celle de Daisy Jones, l’icône ultime. Mais le 12 juillet 1979, après le plus mémorable des concerts, le groupe a éclaté. Personne n’a jamais su pourquoi… Jusqu’à aujourd’hui. Musiciens, fans, managers, amants, gardiens d’immeubles, ils ont tous été les témoins de cette histoire… Mais quarante ans plus tard, chacun a sa propre version de la vérité.

Derrière de couverture du roman Daisy Jones & The Six

CHEMINEMENT ARTISTIQUE

Comme l’énoncé du roman qu’il adapte, le pilote se base sur ce même événement majeur, qu’on va découvrir en fin de saison. À la différence près d’un écart de 20 ans par soucis d’apparence pour les acteurs. Et d’une date changée au 4 octobre 1977. De là, le show construit son récit sur le temps avec les témoignages de ses principaux intervenants. En débutant en 1968 et se déroulant principalement sur le milieu des années 70, la minisérie met en scène 9 principaux crédités. Et autant de témoins relatant leurs relations.

Son premier épisode n’échappe pas aux habituels balbutiements du récit sur la genèse et les débuts difficiles. Qui vont notamment définir les personnages, avec rythme et rebondissements. C’est également le cas dans deux épisodes suivants. Ils amènent notamment à la dynamique centrale de la série en retraçant plusieurs années de tribulations. Le tout s’avère convenable, mais non sans efficacité.

Car DAISY JONES & THE SIX demeure une œuvre généreuse. Qu’ils s’agissent des différents membres du groupe, ou bien l’ambiance Californienne seventies parfaitement crédible.

En son centre résident deux têtes d’affiches principales. La Daisy Jones de son titre est interprétée par l’extrême charme de la remarquée Riley Keough. Celle-ci y interprète une jeune chanteuse / compositrice qui s’éloigne des standards du genre par son indépendance contemporaine.

Face à elle, le britannique à la mâchoire saillante Sam Claflin incarne un profil plus conventionnel. Leader, chanteur, compositeur, le trentenaire s’avère trituré par l’amour et l’ambition, mais aussi sa tentation à l’autodestruction par l’alcool et la drogue. Au même titre que son homologue féminine.

Le point d’orgue se révèle naturellement être la relation complexe et compétitive de deux artistes qui allient accords et désaccords constants. Entre amours, tensions et rancœurs.

En plus de tout cela, DAISY JONES & THE SIX dispose d’un avantage certain : son format sériel. Avec un récit étalé sur 10 épisodes, la mini-série dispose (en plus de sa rétrospective) d’un réel début, milieu et fin. D’autant que la durée de ses épisodes n’excède (quasiment) jamais les 50 minutes ( »précédemment », générique et crédits compris). Néanmoins, est-elle faite pour convaincre sur la durée ?

AMOURS & ADDICTION

« Sexes, drogues et rock & roll ». Avec son ambiance rétro et un montage qui alterne entre moments rushés et plus intimes, la série peine parfois à trouver son équilibre.

Son histoire n’échappe pas aux évènements conventionnels du genre avec le processus de création ou la chute émotionnelle des têtes d’affiches. C’est évidemment le cas avec la frivole Daisy, interprétée avec fougue par Riley Keough. Toutefois, cette forme a ses limites, comme le prouve son aparté en deuxième partie de saison  »track 7 » entre New York et Hydra, en Grèce. Le seul épisode à être réalisé par le scénariste Will Graham.

Les 9 autres sont mis en scène par James Ponsodlt (les cinq premiers) et Nzingha Stewart qui s’attèle à la seconde partie. Les deux réalisateurs et le récit peinent toutefois à mettre en lumière des seconds rôles somme toute sympathiques. De la romance traditionnelle entre deux membres du groupe (Suki Waterhouse / Will Harrison), le portrait de la chanteuse de soûle afro-américaine et gay (Nabiyah Be) ou du manager charismatique, cool et confiant (Tom Wright). À noter la présence au générique (plus qu’à écran) du guest Timothy Olyphant dans un rôle peu innovant.

Le second rôle le plus notable demeure néanmoins la femme de Billy, Camilla (Camilla Morrone). Coincée dans son rôle de jeune mère mis peu à peu de côté avec la montée du groupe DAISY JONES & THE SIX. Ce qui nous amène inextricablement à la fin de saison avec l’implosion du groupe au moment d’un concert plein de tristesse.

Arrivés là, tous les éléments dramatiques étaient réunis pour faire un succès. Avec des rancœurs et des secrets à leur comble. Toujours conventionnel dans ses rebondissements, force est de constater que le résultat fonctionne à l’écran. Et c’est largement suffisant.


CONCLUSION

Les + :

  • Une belle énergie pour son ambiance rétro pop/rock
  • Deux têtes d’affiches qui tiennent leurs rôles
  • L’approche faux documentaire

Les – :

  • Un récit conventionnel qui ne bouleverse pas le genre
  • Une courte liste de seconds rôles trop peu exploités

MA NOTE : 14.5/20

CRÉATEUR(s) : Scott Neustadter & Michael H. Weber

AVEC : Riley Keough, Sam Claflin, Camilla Morrone, Will Harrison, Suki Waterhouse, Josh Whitehouse, Sebastian Chacon, Nabiyah Be, Tom Wright et Timothy Olyphant (…)

ÉPISODES : 10 / Durée : 48mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Romance, Musical / CHAÎNE : Amazon

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