EN DEUX MOTS : 1 an et demi après son entrée fracassante dans le monde des séries, la grandiose aventure Westworld continue ce printemps sur HBO. Le western S.F poursuit là où il s’est arrêté : sur la révolte des hôtes, mais aussi sur une ligne temporelle inédite, avec une intrigue spécifique, deux semaines après l’incident.
Ses créateurs font à nouveau preuve d’une rigueur narrative complexe pour épater (et/ou perdre) le téléspectateur, et ainsi distiller un rythme fort, plus musclé, et irréversible dans la chute du parc et de ses habitants. De nouvelles questions, de nouvelles réponses, de nouveaux personnages, et de nouveaux lieux (avec deux parcs aux thèmes inédits, dont Shogunworld, bien développé sur 2 ép.), pour une saison 2 se voulant encore plus grandiose que la 1ère. Telle que Jonathan Nolan & Lisa Joy nous l’avaient promis, cette suite marque la fin d’une ère par le sang.
Ainsi on retrouve, entre autres, une Dolorès (Evan Rachel Wood), leader et guerrière, un William (Ed Harris) charismatique et historiquement peaufiné, ou encore un Bernard (Jeffrey Wright) plein de richesses insoupçonnées. Toujours est-il que Westworld sait traiter ses principaux personnages, même si elle multiplie les seconds rôles non détaillés de façon aberrante. Cette suite enrichit tout de même son univers (et nous éclaire sur de nombreux événements passés) autant qu’elle passionne dans le déroulement de ses intrigues.
Si sa première saison (Le Labyrinthe) pose les bases de questions fondamentales sur l’intelligence artificielle, la seconde (La Porte) démontre que les répercussions d’un chaos grandissant peuvent être indélébiles sur le monde moderne. Avec son intrigue incroyablement riche, des personnages comme des interprétations convaincantes, et des rebondissements récurrents, il ne manquer plus qu’à Westworld quelques exigences techniques pour s’étoffer.
Un cahier des charges qu’elle explose sans difficultés par le seul biais d’une photographie et d’une bande originale gargantuesque. N’hésitant pas à user de cliffhangers mortellement efficace (le retour de Ford (Anthony Hopkins) en 2ème partie de saison) ou à casser son rythme (comme le prouve le formidable 8ème épisode centré sur l’indien Akecheta (Zahn McClarnon)) la série s’inscrit au panthéon des séries les plus renversantes.
Une seconde épopée qui s’achève et nous bouscule de façon aussi meurtrière que le casting est décimé jusqu’au final. Du grand spectacle, exigeant. Westworld, où, la définition même du blockbuster S.F intelligent.
Tout prend son sens dans leur du dernier monologue qui oppose Bernard à Dolores et qui indique le ton de la future saison :
‘’Il nous faudra être deux si nous devons survivre. Mais nous ne serons ni alliés, ni amis. Tu tenteras de m’arrêter, et nous allons probablement mourir tous les deux, mais notre espèce aura résisté.’’
Dolores à Bernard
MA NOTE : 16.5/20
CREATEUR(s): Jonathan Nolan & Lisa Joy
AVEC: Evan Rachel Wood, Thandie Newton, Jeffrey Wright, James Marsden,
Tessa Thompson, Simon Quarterman, Katja Herbers, Luke Hemsworth,
Ingrid Bolsø Berdal, Shannon Woodward, Rodrigo Santoro, Clifton Collins Jr., Talulah Riley, Fares Fares, Gustaf Skarsgǻrd, Angela Sarafyan, Louis Herthum,
avec Ed Harris, et Anthony Hopkins, mais aussi : Peter Mullan, Jimmi Simpson, Ben Barnes, et Zahn McClarnon (…)
EPISODES : 10 / Durée: 58mn ANNEE DE DIFFUSION : 2018
GENRE : Thriller, Western, Science-fiction CHAINE : HBO