THE HAUNTING OF BLY MANOR (anthologie)

Mélancolique mais moins terrifiant que son aînée

EN DEUX MOTS : Après un vif succès critique et public il y a deux ans, une suite à The Haunting of Hill House semblait inévitable. Ainsi, après un film ambitieux – Doctor Sleep, la suite du cultissime Shining – n’ayant pas trouvé son public, son créateur Mike Flanagan fait de sa série d’épouvante une anthologie avec une 2ème saison intitulé :  The Haunting of Bly Manor.

Ayant la volonté d’innover tout en gardant la formule qui avait fait son succès précèdent, le showrunner livre un nouveau récit horrifique et intrigant, dont l’action se situe cette fois dans le Manoir de Bly, en pleine campagne Anglaise.

La narration se veut intime une nouvelle fois, débute puis se poursuit sous la voix-off d’une Carla Cugino vieillie qui nous renvoie dans une intrigue évoluant en 1987. Autre visage familier de la 1ère saison c’est Victoria Pedretti qui incarne ici la tête d’affiche de cette saison, dans la peau de la jeune fille au pair américaine fuyant son pays et ses démons du passé pour atterrir au manoir Bly, afin de s’occuper d’un étrange et jeune duo de frère et sœur orphelins (Amelie Bea Smith / Benjamin Evan Ainsworth).

Diffusée (comme la saison 1) en octobre, à quelques semaines de la célèbre période d’Halloween, la photographie plus lumineuse de cette saison s’adapte parfaitement au style automnal du moment qui allie fraîcheur et humidité. Si la photographie est la 1ère volonté d’innover, le récit prend lui aussi un rythme et une forme différente en passant des arcanes de la famille et de l’enfance à diverses romances dramatiques, en réduisant ainsi son nombre de récurrents.

Avec 9 protagonistes crédités (et évoluant quasiment en huis-clos dans l’intrigue) Bly Manor accorde divers moments entrecoupés d’un épisode à un autre pour les développer un à un et ainsi éclairer les mystères qui entourent le récit. Si le montage de l’intrigue navigue vers de lourds ascendants Fantastique, et que sa partie dramatique prend une place concrète à l’écran, l’épouvante demeure la pierre angulaire du show avec le plus d’attentes à la clé.

Et c’est bien sur ce genre précis que cette suite demeure globalement décevante. Là où Hill House était effrayante au possible par ses divers monstres, son ambiance gothique, et un rythme horrifique effréné, Bly Manor expédie ses diverses scènes d’acabits similaires.

Concrètement, elle ne laisse pas le temps au récit d’imposer une ambiance lourde et pesante et s’avère bien trop limitée sur ses composants d’épouvante, aux jumpscares quasi inexistants. C’est aussi surprenant qu’affligeant puisque cette 2ème saison possède un univers aux nécroses intéressantes, mais à l’esthétisme trop sage, et à la démonstration trop courte.

La 1ère saison de THE HAUNTING compensait une écriture simpliste dans son fond par un sens de l’horreur ahurissant. Doctor Sleep propose un véritable moment de cinéma ambitieux, mais trop lourd dans son aspect Fantastique. La 2ème saison de THE HAUNTING dévoile un bel équilibre entre portrait intime et humain, une touche de Fantastique réussi mais rate complètement son ambiance d’épouvante…

Résultat : malgré une fin de saison plus intense et idéalement romantique et tragique, c’est le reste du voyage qui prêche sur l’ensemble de cette anthologie. Dommage.


MA NOTE : 14/20

CREATEUR: Mike Flanagan

AVEC: Victoria Pedretti, Olivier Jackson-Cohen, Amelia Eve, T’Nia Miller, Rahul Kohli, Tahirah Sharif, Amelie Bea Smith, Benjamin Evan Ainsworth, et Henry Thomas, mais aussi : Carla Cugino & Kate Siegel (…)

 EPISODES : 9  / Durée : 55mn    ANNEE DE DIFFUSION : 2020

GENRE : Drame, Epouvante-horreur, Fantastique    CHAINE : Netflix

Un commentaire

  1. […] EN DEUX MOTS : Pour sa 4ème production made in Netflix l’un des nouveaux maîtres de l’horreur, Mike Flanagan propose un nouveau récit inspiré. Prolifique et relativement engagé dans ses projets, l’astucieux metteur en scène (et scénariste) s’associe cette fois avec la méconnue Leah Fong, qui officié comme scénariste sur sa précédente production The Haunting of Bly Manor. […]

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