THE DEUCE – saison 1

PORNO BRUT

EN DEUX MOTS : En 2002 David Simon dévoile un petit bijou du petit écran en proposant ce qui allait s’annoncer comme un show culte, décortiquant le trafic de drogue à Baltimore sous toutes ses coutures. Son secret ? Une plume authentique ayant la spécificité de multiplier les points de vues sur un seul et même sujet. Résultat ? Une œuvre authentiquement crédible, et réaliste comme jamais.                                                                             

Un euphémisme pour ses fans donc d’attendre chaque nouvelle collaboration entre son créateur (et l’un de ses comparses à l’écriture – George Pelecanos) et HBO. 15 ans plus tard, c’est un changement de lieux, de registre, mais aussi d’époque avec THE DEUCE qui vise à découvrir l’essor de l’industrie (lucrative) du porno, au début des années 70’s, à New York. Epoque abrupt, décomplexé, ou la prostitution ravage les longues rues et souille l’image de la ville. 

Dans ce contexte peu glamour, mais pourtant très nostalgique, se dresse deux principaux personnages (bien que le 1er soit dédoublés à l’écran en interprétant des jumeaux), en la présence du célèbre James Franco, qui incarne à la fois Vincent Martino, tenancier de bar ingénieux qui connaît comme sa poche son domaine légal, ainsi que Frankie, bien différent en escroc à la petite semaine, vivant au jour le jour. 

Les deux frères, qui côtoient la majeure partie du casting, donneront la réplique le temps d’une scène ou deux à Maggie Gyllenhaal, tout aussi cruciale dans l’intrigue. Se révélant même être le personnage le plus complexe dans son rôle de pute à son compte, qui tente de survivre sans protections face aux clients aussi variés que cruels. En étend l’exemple idéal face à la violence naturelle des hommes, son portrait est d’autant plus passionnant qu’il évolue intelligemment au cours de cette 1ère saison.

Gravitant autour de cette sphère se dresse une dizaine de récurrents, et quasiment le double de visages familiers au fil des épisodes. Incarnant de façon variée : prostitués, maquereaux, flics, escrocs, opportunistes, ou gens de la nuit, tous réunis ils parviennent sans mal à donner vie à ce New York des années 70. La bande-son y est soignée, tout comme ses costumes et ses décors, mais c’est surtout son sens du détail et sa frontalité à la réalité qui épate ici. La violence est aussi verbale que physique, le sexe lui est cru, incroyablement crédible et ne tombe jamais dans la vulgarité ou tout bêtement dans le porno. Réaliste et naturel tout simplement, à l’image des jeux d’acteurs.                                                                  

Si cette première saison, qui cumule déjà 8h30 au compteur, transpose doucement son sujet de la rue aux studios (la légalisation des films pornographiques s’effectue à mi-saison) elle s’intéresse avant tout aux changements que cela implique sur le quotidien des personnages, et notamment des filles dans la rue et leurs macs. 

Véritable drame humain, documentaire d’une époque et d’un commerce des plus opportunistes, le porno n’est ni plus ni moins qu’un contexte qui permet à ses auteurs de traiter si justement des gens tout autour de ce noyau brut. La première saison étant déjà un véritable petit bijou de cinéma, on attend déjà la suite avec enthousiasme !     


MA NOTE : 16/20

CREATEUR(s): David Simon & George Pelecanos

AVEC : James Franco, Maggie Gyllenhaal, Gary Carr, Chris Baeur, Lawrence Gilliard Jr., Margarita Levieva, Chris Coy, Michael Rispoli, Gbenga Akinnagbe, Dominique Fishback,

Emily Meade, Natalie Paul, Daniel Sauli, Method Man, David Krumholtz, Mustafa Shakir, Jamie Neumann, Pernell Walker, Tariq Trotter, Don Harvey (…)

 EPISODES : 8  / Durée : 58mn    ANNEE DE DIFFUSION : 2017

GENRE : Drame, Policier   CHAINE DE DIFFUSION : HBO

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