EN DEUX MOTS : Si certains auraient préféré une suite directe à la cultissime : Breaking Bad, les créateurs : Vince Gilligan & Peter Gould, eux, surprennent leurs mondes en décidant d’un spin-off (un procédé très à la mode ces dernières années) autour d’un personnage secondaire, bien que riche de leurs univers dorénavant culte.
Ce personnage haut en couleur un brin détestable et/ou antipathique est celui de Saul Goodman (Bob Odenkirk), avocat véreux, mais parfois aussi sympathique qu’attachant. Dont le rôle a été de blanchir l’argent de Walter White, et qui finira par s’exiler du Nouveau-Mexique pour survivre à la fin de la précédente série.
BETTER CALL SAUL débute d’ailleurs ainsi sous un filtre noir et blanc et sur un Goodman, malheureux et effrayé, transformé en minable vendeur de smoothie dans un Centre Commercial dans le Nord des Etats-Unis. Tandis que l’homme rumine sur sa vie passée, on assiste à la période charnière de l’ex-avocat, six ans avant sa rencontre fatidique.
Si l’intrigue use de quelques flash-back expliquant la situation actuelle du personnage, elle ne reviendra pas en première saison sur l’époque de l’introduction post Breaking Bad. Propulsé donc en 2001, c’est donc l’époque où notre antihéros un brin looser était notamment connu sous son réel nom de Jimmy McGill. Avocat commis d’office sans le sous, et vivant dans un placard à balais d’un Spa tenu par des asiatiques, l’homme peine à joindre les deux bouts.
L’intrigue s’attarde avant tout sur la transformation psychologique du personnage, qui contre toute attente, est à la base sympathique et non véreux. Ses origines d’arnaqueurs prennent pourtant le dessus dans la dernière seconde, quand le bonhomme subit à la charge une série de coups durs au fil de cette première saison. Difficile pour lui de subsister sans gros client ni argent à investir. C’est donc par le biais de quelques affaires rigolotes bien qu’insignifiantes que le personnage se construit petit à petit pour le résultat final qu’on connaît du typique Saul Goodman.
Plus dramatiquement léger que pur thriller comme son aînée, la série navigue dans une ambiance et surtout une narration propice à Breaking Bad. Il y a encore du chemin à parcourir avant de découvrir le changement définitif en Saul Goodman et il ne faut donc pas s’attendre à de gros rebondissements au cours de la série. Mais au moins à une écriture naturelle des personnages, dans un contexte de capitalisme 100% américain. C’est principalement pour cela que découvrir une si faible distribution récurrente est un peu décevant.
Au nombre approximatif de six, l’atout secondaire majeur reste Jonathan Banks, ce vieux tueur à gage qui reprend son rôle pour des origines similaires lors de sa rencontre avec Saul. Outre le personnage intéressant de Chuck (Michael McKean), campant le grand frère de notre héros, ‘’allergique’’ aux fréquences électromagnétiques, le reste du casting encore sous-exploité est l’exemple concret du manque de contenue dont fait preuve Better Call Saul pour le moment. Pas assez pour rater la série, mais pas suffisant pour passionner non plus comme l’avait fait sa série mère lors de son commencement.
MA NOTE : 14/20
CRÉATEUR(s): Vince Gilligan & Peter Gould
AVEC: Bob Odenkirk, Jonathan Banks,
Rhea Seehorn, Michael Mando,
Michael McKean, Patrick Fabian,
mais aussi : Julie Ann Emery, Jeremy Shamos, Kerry Condon, Barry S. Henley, et Raymond Cruz (…)
EPISODES: 10 / Durée :48mn ANNÉE DE DIFFUSION: 2015
GENRE : Drame, Thriller CHAÎNE DE DIFFUSION : AMC / Netflix