BALLARD – saison 1

EN DEUX MOTS : Spin-off issu de l’univers policier BOSCH (et adaptation des nouvelles de Michael Connelly du même nom) : BALLARD centre ses aventures sur une enquêtrice, cette fois, interprétée par Maggie Q. Aussi belle qu’intemporelle, on a déjà pu découvrir l’actrice de 46 ans, il y a seulement quelques mois, dans le final de Bosch : Legacy.

D’ailleurs, initialement prévu pour l’automne, ce spin-off voit sa diffusion avancée à l’été et d’autant plus rapidement via une salve de 10 épisodes. De quoi consommer sur les beaux jours cette petite nouveauté prometteuse. Piloté par un duo de scénaristes TV plutôt anecdotique, BALLARD trouve sa force dans la solidité de son univers policier. Mais aussi dans sa nouvelle tête d’affiche, bourrée de charme.

L’inspecteur Renee Ballard est chargé de diriger la nouvelle division des affaires non résolues de la police de Los Angeles, une unité mal financée, composée uniquement de bénévoles et qui a la plus grande charge de travail de la ville.

Ballard aborde ces affaires figées dans le temps avec empathie et détermination. Lorsqu’elle découvre une conspiration plus vaste au cours de ses enquêtes, elle s’appuie sur l’aide de son allié à la retraite, Harry Bosch, pour affronter les dangers qui menacent à la fois son unité et sa vie. 

Spin-off de « Bosch: Legacy » (2022).

À mi-chemin entre la série originale Bosch et son spin-off Legacy, qui suivait ensuite son héros en dehors du circuit policier, BALLARD signe un retour aux sources au sein des forces de l’ordre. Avec une petite particularité à la clé tout de même. À l’instar de la très sympathique série écossaise Départment Q., récemment diffusé sur Netflix, cette intrigue suit une héroïne mise au placard, tout en révélant quelques croustillantes associations entre les membres récurrents de son casting.

C’est aussi l’occasion pour Titus Welliver de reprendre son rôle indémodable d’Harry Bosch le temps de quelques épisodes. Mais est-ce suffisant pour ce nouveau spin-off ? Ou celui-ci manque-t-il d’une vraie identité pour pleinement s’affirmer ? Heureusement, ce nouvel opus d’un nouvel opus parvient à la fois à être agréablement familier, tout en proposant quelque chose de nouveau. Une aubaine pour les fans et autres amateurs du genre.

Cold Case in L.A.

En adoptant un format d’épisodes assez léger en durée, la série policière en profite pour débuter son intrigue à vive allure et esquive quelques étapes peu ou pas utiles. Ainsi, après une introduction musclée, bien exécutée et qui place Ballard en position de femme d’action idéal, le reste de son épisode nous plonge en grande partie dans le quotidien de cette saison. Et celui de son héroïne.

Qu’ils s’agissent de ses partenaires d’enquêtes, de son caractère solitaire (un peu revanchard) jusqu’à son environnement de vie. De quoi d’ailleurs tronquer ici les mythiques collines d’Hollywood contre la plage et ses spots de surf. Autant de soupapes naturelles pour notre nouvelle tête d’affiche qui s’adonne d’ailleurs à la discipline.

BALLARD se démarque également de son aîné par son point de vue féminin d’autant plus affirmé et large. Sa première saison aborde même des sujets délicats qui vont au-delà de la simple corruption au sein du L.A.P.D. De beaux portraits féminins qui révèlent une certaine efficience pour le show, notamment dans l’écriture de ses personnages. C’est d’ailleurs ce que va démontrer la suite de sa saison.

Ce spin-off se passe dans tous les cas d’introduction classique ou d’une quelconque création sur l’unité des cold cases, même si elle demeure un peu balisée dans sa forme. De plus, elle laisse en suspens (pendant un temps) un trauma pour notre tête d’affiche, ce qui va finalement élargir ses différentes intrigues en plus d’apporter de la matière à ses portraits féminins.

Dream Team

Son unité s’avère quant à elle naturellement cantonnée aux archives ou au sous-sol, mais le résultat demeure tout de même plutôt efficace lui aussi.

Car l’autre élément narratif réussi de son intrigue réside donc dans sa dynamique d’équipe, qui, outre Ballard, se compose de membres bien reconnaissables. On y trouve ainsi l’ancienne flic afro-américaine désabusée (Courtney Taylor), la brebis galeuse (Michael Mosley), la bénévole joyeuse fan de true crime (Rebecca Field), la stagiaire dynamique (Victoria Moroles) et l’ancien partenaire aussi bedonnant qu’attachant (John Carroll Lynch, toujours excellent).

Rien de forcément original, mais cette distribution récurrente (à laquelle s’ajoute l’actrice Amy Hill dans le rôle de la grand-mère décomplexé de Ballard) à le mérite de s’émanciper des autres séries Bosch dans sa composition. Mais surtout elle jouit de la bonne utilisation de tous les membres de son équipe hétéroclite. (dont le surprenant Rawls, finalement).

Pour le reste, son montage joue sur un léger suspense autour de plusieurs affaires qui se recoupent et poursuit ses différentes pistes de manière pragmatique. Sur la longueur, BALLARD use de son montage intelligemment et ponctue son aventure de légères enquêtes secondaires. Mais aussi de quelques visages familiers, à l’instar d’Harry Bosch, même si sa présence demeure restreinte.

Conclusion

Quoi qu’il en soit, l’environnement urbain de Los Angeles, qu’il soit sociale ou politique, demeure central dans ce spin-off. Comme dans le reste de l’univers de Michael Connelly. Et force est de constater que la cité des Anges fait toujours mouche pour son atmosphère si particulière. Ainsi, malgré sa forme et son traitement simple, ce spin-off s’inscrit à la fois dans une continuité et dans un renouveau bienvenu pour l’univers de BOSCH. Une nouvelle valeur sûre en la matière.


Les + :

  • Une nouvelle tête d’affiche aussi efficace que légèrement taciturne, magnifiée sous les traits fins de l’actrice intemporelle Maggie Q.
  • Une équipe récurrente aussi efficace que plutôt atypique et qui apporte une dynamique inédite à cet univers policier.
  • Une saison rondement menée. Autant dans son format que dans son montage qui entremêle plusieurs enquêtes.
  • Une vision féministe assez large et qui aborde quelques sujets bien traités.
  • Une cohérence d’univers qui fait mouche. Du style inimitable de L.A. jusqu’à ses guests stars.

Les – :

  • Quelques rouages du genre un peu balisé malgré leurs efficacités.
  • Une mise en scène et une photographie qui manquent parfois de nous éblouir.
  • Quelques célèbres personnages qui aurait aimés voir plus.

MA NOTE : 15/20


Les crédits

CRÉATEURS : Michael Alaimo & Kendall Sherwood

AVEC : Maggie Q., Courtney Taylor, Michael Mosley, Rebecca Field, Victoria Moroles, Amy Hill, et John Carroll Lynch,

mais aussi : Michael Cassidy, Noah Bean, Ricardo Chavira, Hector Hugo, Colin McCalla, Alain Uy, Brendan Sexton III, Kevin Dunn,

spécials guests stars : Jamie Hector, Mimi Rogers, Stephen A. Chang, et Titus Welliver (…)

ÉPISODES : 10 / Durée moyenne : 45mn / DIFFUSION : 2025 / CHAÎNE : Amazon

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