EN DEUX MOTS : Projet aussi intime qu’universel, AFTERSUN a toute la poésie subjective d’un premier film indépendant cher à son auteur / réalisatrice.
Film en compétition présenté au festival de Deauville le dimanche 04 : GRAND PRIX
Charlotte Wells nous conte le background de Sophie (Celia Rowlson-Hall) jeune femme de 30 ans à peine dévoilée à l’écran qui se remémore des vacances révélatrices avec un père mélancolique.
Synopsis
À la fin des années 1990, Sophie, onze ans, et son père Calum passent leurs vacances dans un club de la côte turque. Ils se baignent, jouent au billard et profitent de la compagnie complice de chacun. Calum devient la meilleure version de lui-même lorsqu’il est avec Sophie. Sophie, quant à elle, pense que tout est possible auprès de lui. Lorsque la jeune fille est seule, elle se fait de nouveaux amis et vit de nouvelles expériences. Tout en savourant chaque moment passé ensemble, une part de mélancolie et de mystère imprègne parfois le comportement de Calum. Vingt ans plus tard, les souvenirs de Sophie prennent une nouvelle signification alors qu’elle tente de réconcilier le père qu’elle a connu avec l’homme qu’elle ignorait.
Festival de Deauville
Le synopsis d’Aftersun en dévoile plus que ses images sur près de 100 minutes et le film se caractérise par de belles qualités et un défaut majeur. Projet d’une (encore courte) vie pour sa réalisatrice, cette dernière mise sur les émotions naturelles plutôt que la démonstration.
Durant l’intégralité du film, son auteur tente d’insuffler une certaine ambiguïté dans ses non-dits. On assiste toutefois à un résultat trop creux et nuancé pour convaincre pleinement. Le film est alors victime de son rythme ponctué d’aucuns (?) rebondissements marquant si on occulte ses derniers instants métaphoriques.
Un élément trop important pour ne pas décevoir même si ce petit premier film est sauvé par un sens de la mise en scène magnifique, une bande son hypnotique et un duo d’acteurs formidables. D’abord par la justesse et la retenue de Paul Mescal en père insondable et ensuite par sa jeune actrice Frankie Corio absolument pétillante.
En livrant un projet inexorablement personnel, Charlotte Wells en oublie son public qu’elle laisse de côté narrativement. Et ce malgré la sincérité délivrée à l’écran.
Les + :
- Une mise en scène inventive malgré peu de moyens
- Un duo d’acteurs très convaincants
Les – :
- Une mise en abyme trop introvertie pour qu’on s’y immisce
- Des longueurs inexorable par son manque de rebondissements
Ma note :
De : Charlotte Wells / Année : 2022 / Durée : 1h38
Avec : Paul Mescal, Frankie Corio, et Celia Rowlson-Hall
Nationalité : États-Unis & Royaume-Uni