PERRY MASON – saison 2

Justice secondaire

EN DEUX MOTS : A 3 mois près il aura presque fallu attendre 3 ans pour le retour du remake PERRY MASON sur HBO. Un remake qui tutoie toujours les genres policier et judiciaire sous une enveloppe historique pleine de charme dans la cité des Anges des années 30.

Malgré son écart de production l’intrigue débute plusieurs mois après la précédente, en 1933. Sous une dynamique dépourvue cette fois d’introduction, reste à savoir comment cette seconde saison va tenir en haleine pour 8 nouveaux épisodes. D’autant qu’ici il s’agit d’une production modeste et secondaire du catalogue HBO. Ce qui va se révéler être un atout en fin de compte.

PROFILS D’HIER, PROFILS D’AUJOURD’HUI

La fin de sa première saison nous teasé un trio prêt à faire justice. On retrouve en effet ce trio pour un résultat moins idyllique et plus réaliste vu les événements survenus. (Affaire civil pour les deux avocats, peu de travail pour l’ancien policier noir…). Néanmoins ses deux premiers épisodes, efficaces et conventionnels, servent de grande introduction à l’intrigue inédite au centre de cette saison.

C’est ici que PERRY MASON 2 s’intensifie et s’équilibre. Qu’ils s’agissent des différents genres qu’elle côtoie (drame, policier et judiciaire) jusqu’aux personnages qu’elle créditent au générique.

En son centre l’excellent Matthew Rhys prouve encore tout son talent de son rôle d’avocat empathique et borderline. Avec flegme et subtilité. Ses incartades sur le terrain pour dénicher des preuves sont d’ailleurs nécessaires et épaississent son caractère d’investigation. Face à lui le portrait de l’avocate secondaire et avisée de Della (Juliet Rylance) à notamment de l’intérêt dans sa position de femme (homosexuel) à cette époque très masculine et réfractaire. Tandis que Chris Chalk incarne avec détente et implication son rôle de dénicheur de preuve. Tout comme sa femme à ses côtés, jouée par Diarra Kilpatrick dans un rôle plus étoffée qu’auparavant.

Additionnellement on retrouve les personnages interprétés par Justin Kirk en procureur esseulé et Eric Lange en flic ripou impliqué dans l’affaire au centre du procès. Sous un regard féminin la charmante Katherine Waterston gonfle le casting dans un rôle secondaire charmant mais peu original. On peut néanmoins s’interroger sur la non-créditation de Shea Whigham qui reprend pourtant ici son rôle à la perfection, et de façon récurrente.

L.A NON CONFIDENTIAL

Avec une intrigue plus contemporaine malgré les 90 ans qui sépare l’intrigue de notre époque, PERRY MASON use intelligemment toujours de son contexte historique. Qu’il s’agisse du racisme envers les hispano américain comme la notion de justice sélective.

La série conserve indéniablement son charme, qu’il s’agisse de sa photographie comme ses décors historiques typique de la Cité des Anges. Saupoudré d’une bande originale minimaliste et jazzy et d’un format léger (en moyenne 48 – 55 minutes) PERRY MASON 2 s’avère très efficace durant ses 8 nouveaux chapitres.

Malgré tout, les tenants et aboutissants de son affaire se révèlent assez peu surprenants. Et si l’éclairage sur les différents responsables de l’affaire sont de connivence on peut néanmoins apprécier un casting secondaire parfaitement exploité. C’est le cas avec les raffinées Hope Davis et Jen Tullock. Dans ce contexte historique on peut principalement regretter quelques personnages qui manquent parfois d’ambiguïtés (tandis que d’autres pas du tout).

Son final mi-happy-end, mi-amère s’avère en revanche parfaitement bien dosé, et peut aussi bien conclure que servir de tremplin à la série, si suite il doit y avoir. Un élément par encore dévoilé par la chaîne au jour de sa conclusion.

Celle-ci semble finalement être freinée par le renouvellement complet de son équipe de production (réalisation comme scénario), entièrement inédite aujourd’hui. La série n’en pâtit pas dans son enveloppe et les différents interprètes relèvent le niveau, mais le show manque notamment d’ambition dans la largeur de ses objectifs. Toutefois dans un contexte d’opulence sérielle PERRY MASON demeure une petite valeur sûre, made in HBO.


CONCLUSION

Les + :

  • Sa formule policière / judiciaire / historique
  • De très bons interprètes, notamment son trio en tête
  • Ses décors et ses costumes d’époque
  • Rythme et format idéal pour le genre

Les – :

  • Une intrigue de connivence
  • Quelques personnages qui manquent d’originalités

MA NOTE : 14.5/20

CRÉATEUR(s) : Ron Fitzgerald & Rolin Jones

AVEC : Matthew Rhys, Juliet Rylance, Chris Chalk, Eric Lange, Diarra Kilpatrick, Justin Kirk, Katherine Waterston,

mais aussi : Shea Whigham, Hope Davis, Paul Raci, Jen Tullock, Mark O’Brien, Fabrizio Guido, Peter Mendoza (…)

ÉPISODES : 8 / Durée : 52mn / DIFFUSION : 2023

GENRE : Drame, Policier, Judiciaire, Historique / CHAÎNE : HBO

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