SAS : ROGUE HEROES – saison 1

L’amour de la guerre

 »Inspirés d’une histoire vraie, les événements décrits, qui semblent invraisemblables… sont pour la plupart vrais. »

EN DEUX MOTS : Voici le postulat qui ouvre chacun des 6 épisodes de la dernière production de Steven Knight. Le prolifique scénariste anglais derrière SEE, TABOO, ou encore (et surtout) PEAKY BLINDERS revient à sa terre natale pour un récit de guerre historique. Inspiré de faits réels peut-être, mais largement décomplexé assurément. 

L’humour et le Rock and Roll rythme à l’excès ce mélange des genres basé sur un livre de Ben MacIntyre. Ce nouveau show au format british typique (soit quasiment 6 heures au compteur) retrace ainsi la création de la célèbre unité des forces spéciales des SAS

L’histoire traitera de la formation des célèbres Special Air Services (les forces spéciales britanniques) de Grande-Bretagne pendant les jours les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale. L’officier, David Stirling, hospitalisé après qu’un exercice d’entraînement ait mal tourné, crée un plan radical. Il recrute les soldats les plus robustes, les plus audacieux et les plus brillants pour un petit régiment d’infiltration qui, avec l’avantage de la surprise, pourrait infliger à l’ennemi des dommages plus importants que ceux d’un peloton entier.

Allociné

INGLORIOUS HEROES

Steven Knight signe donc le scénario tandis que Tom Shankland (grand habitué des séries TV) réalise l’ensemble de la saison.

Face à la caméra l’intrigue présente (principalement) un trio charismatique et complémentaire sous les traits de trois britanniques en vogue. Il est d’ailleurs presque curieux de retrouver Jack O’Connell (Invincible, Les Poings contre les murs) en  »second » de l’équipe (dans un rôle qui risque de rafler les cœurs malgré tout). Puisque c’est le plus jeune (26 ans) Connor Swindells (Sex Education) qui tient la place centrale ici, en investigateur de l’unité. Le trio est alors complété par le (plus) secondaire Alfie Allen (GOT) qui se soustrait de son rôle du bien connu Theon Greyjoy.

Swindells apporte le charme et l’excentrisme qu’on lui connaît sous une certaine maturité dissimulée. Tandis que son homologue O’Connell rejoue sa partition d’enragé attachant. Allen quant à lui surprend agréablement dans son registre rigoureux agrémenter d’émotion. Navigue autour d’eux une brochette de jeunes acteurs prometteurs tel que le fluet Jacob McCarthy ou Tom Glynn-Carney (vu dans Dunkerque et récemment dans House of the Dragon).

Enfin, le show se complète de deux guests stars plein de charme avec la présence de Sofia Boutella (en espionne algérienne/française) et Dominic West (en espion anglais). Des rôles de connivence mais somme toute efficaces.

Des qualificatifs qui résument à merveille ce show d’espionnage et de comédie historique qui surfe sur plusieurs tableaux. Car oui d’un côté on y trouve cette irrévérence et cette efficacité purement british, qui n’en oublie pas la tragédie de la mort (sans en faire une fatalité). Et de l’autre une intrigue (a concept) presque trop grosse pour tenir sur la longueur. Qui n’est pas Inglorious Basterds qui veut. 

SOUFFLÉ DÉGONFLÉ

Car SAS Rogue Heroes s’avère presque aussi limité qu’elle tente de se montrer sans limites. Elle se découpe tout d’abord en dent de scie (deux épisodes introductifs, deux épisodes riches, puis deux derniers plus en retrait, convenu). Impose une irrévérence et une dynamique d’équipe aux premiers abords attachante, mais qui perd de son habilité à mi-chemin.

Ou nous charme par ses décors d’Afrique du nord (de ses déserts à ses clubs de l’époque (début des années 40)) qui peine finalement à se renouveler.

De plus, il y a sa prédisposition à la violence finalement rattrapé par la conscience. Presque malvenu. Car avec son air de mauvais garçons qui se complaît à dézinguer du nazie dans une compétition bonne enfant survient ensuite les remords. L’amertume. En toute fin de saison. Jusqu’au  »à suivre » qui conclut cette saison 1 et non la mini-série. L’horreur de la guerre mis au jour sans subtilité. D’autant qu’à l’écran l’action (relativement présente) n’est jamais transcendante, graphique, et à proprement jouissive.

Les exemples sont nombreux pour définir SAS, ce soufflé au fromage qui perd de sa superbe en cours de route. Globalement le show demeure efficace, agréable mais bien plus oubliable que les précédentes production du scénariste. A suivre donc.


CONCLUSION

Les + :

  • Un casting global attachant
  • Son mélange des genres efficace
  • Un charme anglais irrévérencieux

Les – :

  • Son excès de légèreté qui s’essouffle
  • Une formule qui ne tient pas sur la longueur
  • Un scénario assez creux dans sa finalité

MA NOTE : 14/20

CRÉATEUR : Steven Knight

AVEC : Connor Swindells, Jack O’Connell, Alfie Allen, avec Sofia Boutella, et Dominic West, mais aussi : Jason Watkins,

Jacob McCarthy, Tom Glynn-Carney,Theo Barklem-Biggs, Stuart Campbell, Bobby Schofield, Jacob Ifan, Corin Silva,

Virgile Bramly, Donal Finn, César Domboy, Amir El-Masry, Arthur Orcier, Paul Boche, Moritz Jahn, Michael Schaeffer (…)

ÉPISODES : 6 / Durée : 58mn   ANNÉE DE DIFFUSION : 2022

GENRE : Drame, Guerre, Historique, Biopic   CHAÎNE : BBC / CANAL+ / EPIX 

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