HOUSE OF THE DRAGON : S.1 – épisodes 8 & 9

En se rapprochant inexorablement de sa conclusion, les derniers épisodes d’HOUSE OF THE DRAGON passent un cap crucial. Et final. En faisant le choix de décortiquer la genèse d’une guerre intestine et familiale, le préquel de Game of Thrones joue avec le temps. Et son téléspectateur. Dans l’obligation de faire évoluer son casting au même titre que son intrigue, l’exercice s’avère périlleux. D’autant plus depuis le début de sa seconde moitié de saison.

Voir la critique des épisodes précédents : ICI 

Pourtant à titre personnel, le flambeau a été relevé par une richesse narrative qui nous fait oublier (en partie) le casting précédent. Non dénué de quelques défauts, les deux derniers épisodes diffusés ont su enrichir cette tragédie Targaryenne par diverses subtilités. Et une force indéniable autour de ses principales figures.

ÉPISODE 8 : THE LORD OF THE TIDES

EN DEUX MOTS : Avec un titre aussi explicite, ce huitième épisode joue finalement avec les mots puisque le Seigneur des Marées est absent de celui-ci. Les rouages du temps tournent et l’on apprend dès la première phrase que six nouvelles années séparent le récit de l’épisode 7. Six années durant lesquelles Rhaenys (Eve Best, enfin mis idéalement en valeur dans son rôle) a été séparée de son mari, Corlys. Sa faible chance de survie met alors en branle la famille Velaryon dans une nouvelle contestation de succession.

Contestation chez les Velaryon

L’éternel fait de bâtardise des trois aînés de Rhaenyra (Emma D’Arcy) pose ici problème au fier Vaemond Velaryon (Wil Johnson), qui revendique le trône de Lamarck. Cette énième problématique sera l’élément perturbateur idéal qui renforcer la querelle qui gangrène la famille Targaryen. Et ainsi opposé les deux clans dans un nouveau stratagème d’alliance.

NOUVELLE ÈRE, ENCORE. MAIS LA DERNIÈRE ÈRE

Arrivé à ce tournant fatidique, cette épisode 8 dirigé par un nouveau duo féminin (Geeta Vasant Patel / Eileen Shim) est une magnifique surprise. Et avant de se dérouler intégralement (et comme souvent) à Port-Réal, on assiste à un petit cours de science chez les Dragons. Le tout dans une grotte de Peyredragon où Daemon (Matt Smith) récupère un œuf de Syrax. Destiné à un nouvel enfant de son troisième mariage. Le caractère aventureux du dragonnier va vite se rembrunir au vu des nouvelles de Lamarck.

Fascination & légation au berceau

En deux scènes au sein du lieu unique et fumant de l’île de Peyredragon, une nouvelle prospérité vacille. C’est dans tous les cas plaisant d’assister à ce nouvel équilibre dans l’union des deux Targaryen phare. Comme vont nous le prouver de nombreuses scènes de l’épisode. Retour dans la Capitale alors, où le temps à irrémédiablement changé les choses.

On y découvre tout d’abord la Reine Alicent (Olivia Cooke) présidant le conseil restreint. Au côté de la Main du Roi, son père (Rhys Ifans). Une imagerie et une inanité forte envers leurs rivaux auxquelles ils soustrait tout accueil. Une division fortement renforcée par la réduction d’emblèmes à la gloire des Targaryen, à contrario de la Foi des Sept. Que porte humblement Alicent autour de son cou.

Les Hightower ont le contrôle

Sur un niveau technique, HOUSE OF THE DRAGON n’a pas à blêmir sur son côté intimiste qui accorde toujours beaucoup de crédit aux détails.

NOUVEAUX VISAGES, MEME CARACTERES

Et avant de passer à la caractérisation de la nouvelle génération, la découverte de la dernière apparence de Viserys (Paddy Considine) risque de marquer la rétine. Au même titre que le couple Rhaenyra / Daemon, on redécouvre le Roi dans toute sa décrépitude. Véritable mort-vivant à l’esprit embrumé, les showrunners ont pousser au paroxysme sa décomposition. Le résultat impressionne autant qu’il soulève le cœur. Il s’avère être un brillant artifice pour la suite de l’épisode.

Le poids de l’héritage

Les plus attentifs l’auront remarqués la série incorpore aujourd’hui 6 nouveaux noms à son générique. Une nouvelle génération qui présente enfin ses interprètes définitifs pour les plus importants. Parmi eux, le Prince Aegon II (Tom Glynn-Carney) conserve son caractère insolent et lubrique. Houspillé par une mère consciente de sa position déterminante. Les filles Velaryon (Bethany Antonia / Phoebe Campbell) conservent leurs beautés, tandis que l’aînée de Rhaenyra, « Jaque » (Harry Collett) son bon sens.

Après Phia Saban dans le rôle de la dérangée Helaena, c’est le deuxième acteur issus de la série médiéval The Last Kingdom qui épate. Assurément ! En s’illustrant déjà dans l’épisode 7, le jeune Aemond trouve ici un acteur à la hauteur de son exploit. Sous les traits fin d’Ewan Mitchell la dynastie Targaryenne n’a qu’à bien se tenir dans une nouvelle démonstration de magnétisme. Un personnage qui rappelle naturellement son propre oncle, Daemon.

Aemond dans l’œil du magnétisme. Et de la rancœur

Avec objectivité et surtout concision, la série parvient à incorporer ses personnages sans frustrations. Le tout dans un contexte de tension constante au sein d’un royaume divisé. Les connaisseurs du roman seront naturellement plus à l’aise avec ses derniers changements d’interprètes.

DERNIER ÉCLAT DE ROYAUTÉ

Place alors à l’émotion. Un trait commun dans l’univers de Game of Thrones et ses nombreux destins torturés. Jusqu’à présent, avec force et concision toujours, HOUSE OF THE DRAGON additionné drame tentaculaire avec intimité. À toute allure. Aujourd’hui au pied de la guerre, elle délivre une scène d’une intensité folle. Renforcé par son caractère surprenant. (Pour ma part).

Dans un ascenseur émotionnel que l’univers maîtrise à la perfection, une scène d’envergure dans la salle du Trône s’avère grandiose. Ici les revendications de Lord Veamond opposent le clan des Verts à celui des Noirs. Une division qu’on retrouve dans de nombreux sous-entendus mais aussi physiquement. Et alors qu’on pouvait craindre un dénouement semblable à l’épisode précédent, sous la tension mais temporisé, l’émotion jaillit.

Le club des Verts, restreint mais puissant

Sous la magnifique mélodie de Ramin Djawadi « Protector of the Realm », l’arrivée du Roi suscite cette émotion. Certes tous les curseurs émotionnels de cet épisode – crucial – pointent dans cette direction. Mais force est de constater que l’effet surpasse sa fonction.

C’est d’autant plus subtil puisque Viserys n’a jamais réellement était dépeint comme un monarque fort et charismatique. Pourtant dans son obstination toute bête de traverser la salle sans aide la scène m’a réellement ému aux larmes.

Une bouleversante mise en abîme

Un long moment qui trouve son apogée par le soutien de Daemon et qui retranscrit une belle part de sentiments fraternels enfouis. Un crève-cœur qui amène Vaemond a publiquement insulté de bâtardise les fils de Rhaenyra. Ce qui lui vaudra une (semi) décapitation à proprement exaltante de la part de Daemon. Et refermera ce stratagème politique en faveur du clan des Noirs.

– Je vais… vous couper la langue.

Viserys à Vaemond

Il peut garder sa langue. (Après décapitation)

Daemon Targaryen, impassible et irrévérencieux comme jamais

ALLÉGORIE & PROPHÉTIES

La dernière grande scène de l’épisode représente parfaitement la tension finale au sein de la famille royale. Tout juste maintenue par un Roi à l’article de la mort. Et pourtant cette grande scène de repas familial s’adoucit, avant l’accélération, par des profils féminins prompts au pardon. Une nouvelle surprise qui accentue le caractère tragique de la Danse des Dragons.

Le (dernier) discours d’un Roi

Cela me réchauffe le cœur, tout comme cela m’emplit de tristesse, de voir vos visages autour de cette table. Les visages qui me sont les plus chers au monde, mais qu’une distance sépare depuis quelques années. (…) Débarrassons-nous des rancunes qui entachent nos cœurs. La Couronne s’affaiblira si la maison du dragon est divisée. Mettez de côté vos différends. Sinon pour la Couronne, au moins pour ce vieil homme qui vous aime tous profondément.

Viserys à toute l’assemblée

Mais ses rancœurs nourries au fil des années se sont habilement reflétées sur la nouvelle génération. En ébullition. Hélas c’est par le biais de la confusion que le carnage s’enclenche. Par un dernier souffle incompris du Roi à son épouse. A contrario de son héritière.

Dans l’intimité d’un homme à l’agonie

Mon amour…

Viserys, qui dans un dernier souffle pense à sa bien-aimée Aemma

Un carnage subtilement alimenté par une allégorie mise de côté depuis son épisode pilote. La même fable sur la chanson de la glace et du feu qui, au-delà de faire référence à la série mère, est responsable du massacre à venir. Une nouvelle subtilité qu’il nous tarde d’apprécier dans toute sa nuance durant l’épisode suivant.

Dans tous les cas, ce (long) huitième épisode sonne le glas de la Guerre tant attendue. Dans une nouvelle dimension dramatique on assiste au calme avant la tempête. Le parfait contrepoids au Feu et au Sang qui s’annonce. Jusqu’à présent le meilleur épisode de la saison. 

Le jeu commence

CONCLUSION

Les + :

  • Des nouveaux visages convaincants pour de futurs personnages indispensables. Mention spéciale à Ewan Mitchell
  • Un baroud d’honneur plein de tristesse autour du Roi zombie Viserys
  • La subtilité des émotions délivrées, magnifié par la b.o grandiose du compositeur
  • Et surtout la subtilité d’une prophétie confuse qui nous raccroche à son aspect déterminant

Les – :

MA NOTE :

REALISATION : Geeta Vasant Patel / SCENARIO : Eileen Shim

DIFFUSION : 09 OCT. 2022 / DUREE : 1h07


ÉPISODE 9 : THE GREEN COUNCIL

Le Roi est mort

Otto Hightower

EN DEUX MOTS : Et dans cette avant dernier épisode d’une première saison riche et dense, les scénaristes en traitent directement les conséquences. C’est assez déstabilisant car l’embrasement escompté s’avère condensé. Très condensé. Et uniquement dans la Capitale qui prendra une belle part durant l’épisode. Elle fait ainsi abstraction de personnages phares issus du clan de Rhaenyra et se dévoile sous la supervision d’un autre duo féminin. Qui a déjà travaillé sur des épisodes précédents avec Clare Kilner (ép. 4 & 5) à la réalisation et Sara Hess (ép. 6) au scénario.

Peut-être pas un grand Roi, mais un grand trépas

Dans un Donjon Rouge avant l’aube, où seuls s’attèlent les serviteurs, la Reine apprend la mort de son époux. Toujours sous les notes de Ramin Djawadi qui produit quelques nouveaux titres poétiques ici. Olivia Cooke dans son rôle impressionne encore, et notamment sous une certaine tristesse dans sa cage dorée. HOUSE OF THE DRAGON démontre son sens constant de la dramaturgie en surpassant ses moments simples par quelque chose de plus fort.

COUP D’ÉTAT

L’information incomprise par la Reine sur le lit de mort du Roi se diffuse dans l’esprit du redoutable Otto Hightower. Plus enclin que jamais à saisir l’opportunité qui se présente. Et qui appuie son plan original. Son jeu politique calculé se révèle au grand jour ici durant un conseil restreint à huis-clos. Au détriment de la tempérance de la Reine. Si plus de nuance à son égard aurait était de mise vu le talent de Rhys Ifans, cela renforce son implacabilité et fait briller a contrario le personnage d’Alicent.

Nous pouvons alors procéder avec sa bénédiction à la mise en œuvre de nos plans.

Tyland Lannister lors du conseil restreint
The Green Council

Le Conseil des Verts qui donne son titre à cet épisode 9 se déroule dès les premières minutes et révèle les failles qui entourent ce coup d’État. Tension et division qui amène au sang comme le prouve un nouvel acte impulsif de Criston Cole (Fabien Frankel). Cela renforce le caractère antipathique de ce dernier, aveuglé par sa loyauté envers la Reine et glorifie ses accès de rages.

Quoi qu’il en soit, outre les membres du conseil, c’est également la Garde Royale qui est mise à mal ici avec la démission du preux Ser Harrold Westerling (Graham McTavish). (Qui ne sera peut-être jamais mis en valeur par la suite).

Puissent les Sept t’accorder une fin digne

Les jeux de couloirs, et des murmures, sera un des éléments fondateurs de l’épisode. Et ils définissent naturellement une partie de l’esprit de la saga. Viserys « le paisible » laisse place à une succession sous le joug de la peur. Et de la cruauté pour certains des protagonistes qui jouent aux jeux des Trônes. A sa tête, le puissant Otto entend faire plier le genou (ou tendre l’échine) aux fervents nobles de la Cour.

RETOUR CHEZ LES GUEUX

Et pourtant la suite nous amène sur quelque chose d’inattendu avec la recherche du dépravé Aegon II, disparu dans les rues de la ville. A la manière de l’épisode 4 – déjà mis en scène par Clare Kilner – on y découvre une nouvelle facette de Culpucier. Cette fois en plein jour. Une belle manière d’appréhender la psychologie du futur souverain, plus disposé à violer ses servantes. Et à jouir de combats qui opposent des enfants des bas-fonds entre eux.

Cette rudesse d’univers qui exploite les défaillances des membres qui la composent ne serait rien sans ses conflits internes. Surtout entre les membres du même clan. Ewan Mitchell s’illustre encore dans sa partition de laisser pour compte. Figure pourtant prédisposé à embrasser le pouvoir, et personnage ambigu, intransigeant au possible.

L’œil qui dévisage

Cet incartade chez les gueux est en tous cas l’occasion de lever le voile sur le mystérieux (et influent) Ver Blanc. L’ancienne prostituée, amante de Daemon, Mysaria (Sonoya Mizuno) dont les motivations convergent dans l’intérêt des plus nécessiteux. Si son personnage est assurément le plus sous-exploité de la saison (compte tenu de son rôle à jouer), ces interventions ne manquent pas d’intérêts. Et sa demande auprès de la Main de Roi non dénuée de conséquences pour la saison à venir.

Quand votre complot aboutira et que votre petit-fils sera sur le trône, n’oubliez pas que c’est moi qui l’aurai placé là. J’aurais pu le tuer comme on tue une guêpe. Vous n’avez que le pouvoir que le peuple consent à vous donner.

Mysaria à Otto Hightower
Un Ver parmi les Verts ?

REGARD FÉMININ

Dans une production qui tente de laisser la place à la femme, d’autant plus dans un univers brut et médiéval, HOUSE OF THE DRAGON dévoile sa nuance de la condition féminine. Après Mysaria, ou encore Rhaenys (encore bien exploitée durant l’épisode) c’est évidemment Alicent qui dispose de la plus belle partition. Mère, fille, reine, allié, amie d’enfance, son profil tiraillé par les sentiments et le sens du devoir (ainsi que la perception du bien) s’avère fantastique.

Murmures de vérités

– Vous êtes plus sage que je ne l’aurais pensé. Alicent Hightower.

– Une véritable Reine pense à son peuple.

– Et pourtant, vous continuez à servir des hommes. Votre père, votre époux, votre fils. Vous ne cherchez pas la liberté, mais une fenêtre à votre cellule. Ne vous êtes-vous jamais imaginée sur le Trône de Fer ?

Rhaenys et Alicent

Des concessions qui mettent en valeur la difficulté de s’imposer contre les hommes de pouvoirs. D’abord contre un père qui semble insensible envers sa fille, et ensuite un maître confesseur aux piqûres mortelles. Dans la phrase précédente de Mysaria qui fait référence à une guêpe, ce mot nous renvoie directement à l’emblème subtil porté par Larys Strong (Matthew Needham). Dangereux allié pour la Reine qui lui consent (avec dégoût) de se toucher à la vue de ses pieds dénudés…

Un fétichisme fortement malaisant

AEGON LE CON(QUÉRANT)

Le dernier quart d’heure du neuvième épisode nous précipite avec succès sur le couronnement du jeune Aegon II. Mais aussi sur la fuite de Rhaenys du Donjon Rouge, aidée par l’un des deux frères jumeaux de la Garde Royale. Le seul point négatif qu’on pourra retirer des différentes scènes se mesurent dans la mise en images de quelques effets spéciaux. (Flammes, effets de masses, de confusion dans Fossedragon…).

De nuit jusqu’à l’aube, c’est un énième noble encapuchonné durant l’épisode qui serpente les rues de Port-Réal. Et se retrouve cette fois contraint de suivre la foule. Avec ironie la dragonnière Rhaenys et le peuple converge vers l’imposant Fossedragon pour assister au couronnement d’un nouveau Targaryen. Malgré ses quelques aspects techniques pas dingue, l’imagerie grandiose capte notre attention avec réussite.

Fossedragon dans sa puissance d’antan

Notamment avec l’arrivée en grande pompe du non assuré Aegon, entre les nombreux gardes. J’ai tout particulièrement apprécié le silence qui suit son couronnement puis l’acclamation soudaine de la foule. Un sentiment voulu qui confère au répugnant Aegon un pouvoir insoupçonné. Et qui fera de lui un souverain probablement catastrophique.

L’aveuglement du pouvoir

Si on passe outre le fait que Rhaenys ait pu trouver un équipement dans les catacombes, la voir s’échapper sur son dragon procure une certaine puissance. Le fait qu’elle épargne Aegon et la famille royale (même si son acte sera lourd de conséquences) demeure bien plus logique qu’incohérent. Et encore une fois, notamment grâce au tempérament mesuré et nuancé d’Alicent qui se dresse devant son dragon d’un rouge vif. 

Attention choix crucial. Et occasion manquer

Ainsi, cela conclut de façon très réussie cet avant-dernier épisode surprenant bien que condensé. On aurait aimé en voir plus assurément. Le dernier épisode nous tardent et lancera, on l’espère avec furie, la guerre à venir.


CONCLUSION

Les + :

  • Des profils féminins renforcés, dont la formidable Alicent impeccablement interprétée par Olivia Cooke
  • La nuance d’un Coup d’Etat qui tente d’être maitrisé en secret
  • Le développement inattendu des bas-fonds de la Capitale
  • Une scène de couronnement intense et qui représente parfaitement l’aveuglement du pouvoir

Les – :

  • Un nouvel épisode au rythme condensé là où beaucoup attendent l’embrasement
  • L’inéducable, bien que logique, absence de Rhaenyra et sa clique
  • Quelques nouveaux effets spéciaux qui manquent de finesse

MA NOTE :

REALISATION : Clare Kilner / SCENARIO : Sara Hess

DIFFUSION : 16 OCT. 2022 / DUREE : 57mn

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