THE HANDMAID’S TALE – saison 5

EN DEUX MOTS : Globalement adulée de la critique et du public depuis son lancement, la série féministe et engagée THE HANDMAID’S TALE se rapproche de sa conclusion. La chaîne Hulu qui la diffuse a en effet annoncé une fin du calvaire de June Osborn (Elizabeth Moss) au terme d’une saison 6. Sans pour autant abandonner son univers puisqu’elle travaille sur un spin-off adapté du dernier roman de Margaret Atwood : The Testament

Avant cela, et plus de cinq ans après sa première diffusion, la cinquième saison débarque pour la rentrée. Et après sa fuite du régime de Gilead, son showrunner Bruce Miller avait beaucoup à faire pour transformer son récit en quelque chose de nouveau, et d’intense. Celui-ci peut naturellement compter sur son interprète principale et dévouée, qui bouffe l’écran toujours. En plus de réaliser les deux épisodes qui ouvrent cette saison, (puis le dernier) et d’être productrice exécutive sur le show.

BESTIALE

« Certains péchés ne peuvent être lavés »

The Handmaid’s Tale, saison 5

L’intitulé de cette avant-dernière saison est clair : l’heure du pardon et de l’absolution est loin. Le premier (eh oui) véritable rebondissement meurtrier de la série est lourd de conséquences. Physique, psychique, c’est une héroïne aussi effrayante que déterminée qui ouvre le bal d’une vengeance qui s’annonce sanglante.

En assassinant (sauvagement, ö joie) son geôlier violeur, June demeure maîtresse de son destin bien que perdue dans ses désirs vengeresse. Elle renoue avec un personnage fort et moins caricatural que précédemment (qui joue la redite) dans une nouvelle partition libérée. Oui, délivrée, car celle-ci libère sa haine efficacement. Et souvent avec nuances. 

Autour d’elle gravite un casting de récurrents délectables qui semblent s’accoutumer aux destins (peu surprenant) qu’on leurs réservent. Toujours autour d’Elizabeth Moss qui dévore deux tiers des plans. Pas de petits nouveaux notables, mais des anciens qui glissent devant nous pour alimenter le tout. Efficacement toujours. Seule la distinguée Yvonne Strahovski interprète cette réelle figure d’opposition. Dans un rôle qui évolue bien plus qu’en saison précédente. Loué soit-il !

En effet la relation entre les deux femmes demeure centrale et évolue au même rythme que le récit. C’est-à-dire parfois subtilement, et parfois de façon un peu absurde. Quoi qu’il en soit le destin de Serena retrouve presque sa gloire d’antan. Notamment dans sa forme de captivité auprès des inquiétants Wheeler. Jusqu’au plan final face à June, cocasse, qui conclut la saison.

TEMPERANCE

La saison a aussi la bonne idée de développer sommairement plus de constantes sur la vie au Canada, et ses alentours. Moins idyllique qu’elle n’y paraît entre les différents groupuscule opposés aux réfugiés. De plus THE HANDMAID’S TALE se plaît à contrecarrer certaines théories autour du cheminement de divers intrigues. Principales comme secondaires. Un rafraîchissement bienvenu assurément. Mais qui manque de rythme. Comme souvent dans la série.

Pour donner du dynamisme à l’intrigue, la série développe la zone du no man’s land. Pour notamment mettre en danger nos héros, ou développer la notion des rebelles. Sur le papier, cela donne une dynamique inédite au couple June/Luke (O-T Fagbenle), en plus de structurer quelques épisodes toujours pas excessifs en durées. A l’écran le drame intimiste se mélange au thriller pour un résultat qui manque d’accomplissement, tant la série peine à se séparer de ses héros. 

Aujourd’hui c’est de façon secondaire que la série fonctionne encore. Et ceux au sein même du régime de Gilead. Non sans originalité mais assurément avec efficacité. Autour de récurrents toujours bien installés dans leurs rôles. Qu’il s’agisse de l’adoucissement de Tante Lydia (Ann Dowd), le double rôle de Nick (Max Minghella) ou l’irrévérence et le zèle du Commandant Lawrence (Bradley Whitford). Ce dernier réalise même l’avant dernier épisode.

Quoi qu’il en soit, THE HANDMAID’S TALE demeure une saga qui peine à retrouver sa gloire d’antan. Et ce malgré d’indéniables qualités vis-à-vis de son univers passionnant. Il s’agit principalement de ses outils scénaristiques et ses rebondissements alambiqués qui diminuent son impact dramatique. (Son final qui joue la tempérance en est la preuve flagrante). Néanmoins elle suscite suffisamment d’excitation pour attendre impatiemment la fin de son aventure.


CONCLUSION

Les + :

  • Un univers dystopique toujours fascinant, notamment au sein de Gilead
  • Une figure centrale moins caricaturale
  • Un scénario imparfait mais qui suit des directions souvent inattendus

Les – :

  • Un récit qui peine à se montrer meurtrier envers ses récurrents
  • Malgré une durée peu excessive, un rythme parfois lancinant
  • Des outils scénaristiques remâchés, encore et encore

MA NOTE : 14.5/20

CREATEUR : Bruce Miller

AVEC : Elisabeth Moss, O-T Fagbenle, Yvonne Strahovski, Samira Wiley, Max Minghella, Madeline Brewer, Amanda Brugel, Sam Jaeger, avec Ann Dowd, et Bradley Whitford,

mais aussi : Genevieve Angelson, Lucas Neff, Jason Butler Harner, Naomi Putman, McKenna Grace (…)

EPISODES : 10 / Durée : 50mn ANNEE DE DIFFUSION : 2022

GENRE : Drame, Thriller, Science-fiction CHAINE DE DIFFUSION : Hulu

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