
En parallèle des films de la Compétition que j'ai favorisé cette année, rapide retour sur quelques avant-premières projetées lors du Festival.
The Astronaut

EN DEUX MOTS : Discrète avant-première (parmi tant d’autres) The Astronaut n’a (en apparence) que son genre prononcé – la Science-fiction – pour réellement dénoter du reste de la Compétition. Pour preuve, il s’agit ici du premier film de la jeune réalisatrice Jess Varley, qui assure également l’écriture du scénario. Sauf que non… On pouvait toujours se raccrocher à un casting charmant – Kate Mara en tête d’affiche, Gabriel Luna en second rôle (globalement) – et Laurence Fishburne en guest. (même si celui-ci est un adepte des nanars ces dernières années).
Dans sa finalité ce thriller horrifique et S.F. de tout juste 1h30 se veut un grand film anxiogène (tout d’abord), mais qui échoue à presque tous les niveaux. Cantonné à un climax de huis clos qui tire le pire de son environnement – sa maison / bunker – le cauchemar de sa tête d’affiche le dévient aussi pour le spectateur une fois le poteau rose soulevé.
En parallèle de dialogues balisé, d’une technique nulle (son jeu de couleurs affreux), et d’une vision de body-horror qui vire à la farce, le film fini par changer de ton dans ses derniers instants en voulant rendre hommage aux grands classiques de Spielberg. Et c’est complètement raté.
MA NOTE : 8/20

Le Son des souvenirs (The History of Sound)

EN DEUX MOTS : À bien des égards, Le Son des souvenirs (de son titre français remodelé par rapport à l’original) faisait partie des Premières les plus excitantes de cette 51e édition. Présenté en compétition à Cannes, ce 5e film du réalisateur sud-africain Oliver Hermanus avait de beaux atouts pour convaincre. Sous ses faux airs de Brokeback Mountain, ce film historique à mi-chemin entre drame et romance met tout d’abord en vedette le récent outsider Paul Mescal face au encore méconnu, mais talentueux Josh O’Connor (découvert dans The Crown). Pour un face-à-face bouleversant de sincérité.
Sous sa durée conséquente de deux bonnes heures, The Memory of Sound se dévoile pourtant comme un film intime et sensoriel qui rend grâce à son narrateur. L’acteur irlandais entreprend un virage réussi après son rôle dans Gladiator II et notamment sous une facette d’homme à la recherche de ses souvenirs les plus vifs et pourtant si lointain.
C’est à la fois historiquement très juste et incroyablement romantique dans ses non-dits. Le réalisateur sud-africain parvient ainsi à allier des moments poétiques et un récit historique à travers les années sous un montage très juste (malgré quelques longueurs dans sa dernière partie et l’arrivée presque trop tardive de Chris Cooper). Quoi qu’il en soit, sa mise en scène révèle une maturité et un naturel qui capture à merveille ses nombreux décors intemporels. C’est à l’image de cette histoire d’amour impossible bercée par ses chants lyrics d’une beauté plus vraie que nature.
MA NOTE : 15.5/20
