
EN DEUX MOTS : Nous y voilà. Après 7 saisons comme inspecteur au sein du L.A.P.D. et 3 saisons dans le circuit privé, comme détective privé, le mythique Harry Bosch (Titus Welliver) tire sa révérence sur Amazon. Saga de renom pour la plateforme, on apprenait en septembre dernier que la troisième saison du spin-off LEGACY (alors en post-production) serait la dernière. Si ce spin-off se révèle être bien plus une suite qu’un projet d’univers étendu, le placement de Maddie Bosch (Madison Lintz, iconique visage de la saga elle aussi) au premier plan demeurait très appréciable jusqu’alors.
Quoiqu’il en soit, l’aventure se clôture aujourd’hui 10 ans après son commencement, avec une nouvelle salve de 10 épisodes. Finalisant ainsi la saga à 98 épisodes… Dommage pour la symbolique. Quasiment inébranlable, la saga policière met en scène une ultime enquête, ou du moins ligne rouge, tandis que cette ultime aventure se compose de nombreuses intrigues secondaires.
L’enquête sur le meurtre de Kurt Dockweiler révèle de dangereux secrets et menace de détruire la vie de nos trois protagonistes. La disparition d’une famille émeut Harry Bosch et l’oblige à se heurter aux limites de la justice. Honey « Money » Chandler mène une campagne difficile pour le poste de procureur de Los Angeles. Maddie Bosch se retrouve confrontée à une série d’agressions.
C’est donc sous plusieurs directives que la saison 3 de Bosch : Legacy poursuit et achève son aventure. 4 intrigues en parallèle aux tempos différents et qui permettent d’apporter une (fausse) finalité cohérente au parcours des principaux personnages. Dont l’ancienne avocate Honey « Money » Chandler (Mimi Rogers).
Après le twist qui achevait sa seconde saison – la fausse (?) implication de Bosch dans le meurtre de Dockweiller (le kidnappeur de sa fille) – cette dernière saison ramène un autre visage familier de son univers. En l’occurrence l’inspecteur chevronné Robertson (Paul Calderon, présent dans une trentaine d’épisodes de la saga d’origine, et aujourd’hui crédité au générique). En étant chargé d’enquêter sur le cas Bosch, ce dernier s’avère être le limier idéal pour cette affaire non-officielle. Une affaire qui va révéler quelques surprises, sous une ligne d’ambiguïté toujours très réaliste…
Vous retrouverez ici plusieurs liens vers les saisons précédentes de l'univers BOSCH
- Bosch : saison 7 (finale)
- Legacy : saison 1
- Legacy : saison 2

La Cité du péché. Sous ses lignes d’ambiguïtés.
Quasi-fan de la première heure de la saga policière, les retours de nombreux visages familiers à son univers demeurent un plaisir rare. Ses retours prouvent bien toute la cohérence de la saga, et lui apporte une conclusion solide. (même si elle manque d’intensité). Ainsi, ce sont beaucoup d’autres visages secondaires qui reviennent à l’écran pour compléter la distribution et cette saison.
Son épisode de reprise – qui sépare ses événements avec une ellipse de 8 mois – le prouve d’autant plus avec le retour de l’ancien flic vengeur Frank Sheehan (Jamie McShane). (après sa peine de prison au terme de la saison 4 de Bosch (2018)). Son début de saison prend cependant le temps d’explorer la nouvelle dynamique et les nouvelles pistes narratives qu’emprunte cette dernière saison.
Au premier plan, demeure Los Angeles, ville du péché de large envergure où s’activent ses nombreux acteurs. La décriée « Money » Chandler, qui brigue le poste de Procureur Général, sera un acteur central dans la décortication des affaires criminelles et sociales de la ville. Via sa campagne tumultueuse et le poste qu’elle brigue. Car c’est tout la force des récits pragmatique tel que Bosch : un déroulement réaliste et naturel.
Avec 10 épisodes toujours légers (de 40 à 45 minutes) cette troisième saison compose son aventure en deux temps. Symboliquement, sa mi-saison tourne une page sur ses principales intrigues : l’affaire interne visant Bosch, la disparue des Gallagher, et la campagne de Chandler. Toutefois, le récit ne boucle pas tout à fait ses éléments d’intrigues et nous mène vers une nouvelle dynamique. Une dynamique marquée par la choquante exécution de Robertson, au terme de son 5e épisode : « F***ing politics« .
L.A time
La suite de sa saison nous amène alors sur une ligne plus soutenue, même si d’abord limitée en action. Celle-ci demeurant toujours cohérente dans la saga et jamais gratuite. Néanmoins, malgré sa violence restreinte, la saga policière jouit d’un déroulement et d’un montage toujours très efficace et savamment rythmé. (parfois peut-être même trop). Son format trouve alors beaucoup de cohérence dans son déroulement, tout comme ses nombreux visages qui composent habilement son univers.
Côté récurrent, seul le fidèle hacker et comparse de Bosch, Mo (Stephen A. « Chang »), ne dispose pas d’une réelle ligne d’intrigue personnelle, et pourtant navigue idéalement à vue dans l’ensemble de l’intrigue. La preuve d’une narration et d’un déroulement efficient à l’écran, net et sans bavure, malgré le peu d’éclat.
L.A. Time Baby.
Parallèlement, l’affaire des cambriolages à main armés suivant Maddie Bosch et sa coéquipière (Denise G. Sanchez) semble d’apparence moins dense. Et pourtant celle-ci s’avère rondement mené et évolue naturellement quasiment jusqu’à sa conclusion. Une efficacité que l’on doit a son souci du réalisme et le point de vue régulier de ses antagonistes. Comme ici ses braqueurs menés par la futée Fortune (Andrea Cortés). D’autant que cette intrigue secondaire impose des choix moraux et personnels très intéressante au personnage de l’officier Vasquez.
Enfin, son avant-dernier épisode nous amène sur une black ops plutôt excitante, au Mexique. Et ce, au côté d’un Bosch qui navigue sur une ligne morale d’autant plus floue et le reconnecte à son passé militaire, largement évoqué dans la saga. Ce combat intérieur, lors d’une exfiltration périlleuse, s’avère idéal pour (quasiment) boucler la saga de façon intense, tout en appuyant son éternelle ligne de moralité avec la question de l’auto-justice.
Conclusion
Pour autant, l’univers de Bosch ne meurt pas sur Amazon, puisqu’un autre spin-off (plus concret) consacré au personnage féminin de Renée Ballard arrive à l’automne sur la plateforme. C’est la célèbre Maggie Q qui prêtera les traits à cette autre héroïne du L.A.P.D., née sous la plume du prolifique Michael Connelly. Et justement le dernier épisode de BOSCH : LEGACY s’avère assez surprenant en introduisant activement le personnage en question, qui va alors collaborer avec notre émérite détective.
Un choix surprenant et qui semble tout d’abord réduire légèrement l’intensité de son grand final, mais qui boucle intelligemment la boucle d’une vieille affaire d’Harry Bosch. Toutefois, aussi réussi et concis soit cet épisode, « Dig Down » s’avère être un faux final un brin frustrant, puisqu’il ouvre quelques pistes à suivre, mais se révèlent encore brumeux sur l’avenir de cet univers policier. Et des caractères qui le compose, à commencer par Bosch. Case not close so…
Les + :
- Une ultime saison composée de plusieurs intrigues en simultané. Une dynamique qui compense son rythme policier linéaire.
- Une cohérence d’univers qui résonne d’autant plus avec le retour d’un grand nombre de visages familiers. Et d’un traitement réaliste.
- En premier lieu demeure la ville de Los Angeles, décortiquer avec pragmatisme et neutralité via les différents personnages et postes qui la composent (politique, pénal, policier jusqu’à ses différents voyous).
- Un format consistant, mais plutôt léger et qui sépare, en plus, sa saison en deux temps.
- Son rebondissement meurtrier qui conclut sa mi-saison.
- Les différentes dynamiques d’enquête menée par les Bosch et leurs coéquipiers, aussi discrets qu’utile.
- Son jeu d’acteur, Titus Welliver et Madison Lintz largement en tête.
- Un final surprenant et savamment exécuté.
Les – :
- Malgré des intrigues multiples et variées, aucune ne révèle de grands moments d’intensité au cours de la saison.
- Un rythme efficace, mais très linéaire et qui manque de suspense.
- Malgré de beaux caméos, l’absence du formidable Edgar (Jamie Hector) pour cette « ultime » aventure.
- Un faux final un peu grisant.
MA NOTE : 15.5/20

Les crédits
CRÉATEURS : Michael Connelly & Eric Ellis Overmyer & Tom Bernardo
AVEC : Titus Welliver…, Mimi Rogers, Madison Lintz, Stephen A. Chang, Denise G. Sanchez, et Paul Calderon,
mais aussi : Andrea Cortés, Tommy Martinez, Jesse Gallegos, Miles Gaston Villanueva, Chris Bauer, Manuel Uriza, Orla Brady, Jim Holmes,
Chris Browning, Tim DeKay, Michael Reilly Burke, Dale Dickey, Sophina Brown, Gonzalo Menendez, Jeremy Glazer, James Read, Owain Yeoman,
Jessica Camacho, avec Troy Evans, Gregory Scott Cummins, Scott Klace, Jamie McShane, et Maggie Q (…)
ÉPISODES : 10 / DURÉE (moyenne) : 42mn / DIFFUSION : 2025 / CHAÎNE : Amazon