EN DEUX MOTS : Petit miracle de Noël, Netflix parvient encore (et heureusement vu son catalogue) à surprendre en cette fin d’année. Avant son mastodonte tant attendu, Squid Game 2, la firme au N rouge dévoile BLACK DOVES. Un cocktail d’espionnage et d’action avec à sa tête la belle Keira Knightley. Mais pas que, puisqu’à ses côtés le charmant Britannique Ben Whishaw lui donne la réplique et lui vole même la vedette. Vient s’ajouter à eux, Sarah Lancashire dans un rôle de donneur d’ordre glacial idéal.
Helen, une femme à l’identité secrète, se lance dans une liaison passionnée. Lorsque son amant est victime de la pègre de Londres, les employeurs d’Helen envoient un vieil ami, Sam, pour la protéger. Tous les deux se retrouvent plongés dans une folle aventure sur fond de tension diplomatique…
De belles têtes d’affiche qui forment un duo bien équilibré, au cœur de Londres, sur 6 épisodes de moins d’une heure chacun. Avec son charme anglais (qui inclus également une mise en scène pleine de charme et des changements de ton bien senti) cette nouvelle production dispose de bons atouts pour convaincre. Pour preuve, la plateforme à renouveler la série avant même sa diffusion et depuis son lancement celle-ci caracole en tête des visionnages.
Un succès mérité, mais fait-il de BLACK DOVES une valeur instantanée ? Presque, même si quelques baisses de rythme, de tension, subsistent au sein du récit. Rien de trop dramatique, mais par cette occasion demeure seulement un très bon divertissement.
Espions et action dans un monde en ébullition.
Sous la plume de Joe Barton (Giri/Haji ou The Lazarus Project) et la réalisation de l’élégant Alex Gabassi (The Crown, Raised by Wolves) puis l’ancienne monteuse Lisa Gunning (chacun réalisant trois épisodes), la série jouit en effet d’un entrain de production british, mais avec quelques ambitions de blockbuster américain. Un mélange contre toute attente plutôt réussi à l’écran, et notamment sur deux tempos.
L’actrice du grand écran Keira Knightley se démarque de la filmographie qui l’a fait connaître, au même titre que le plus ambivalent Ben Whishaw, à proprement délectable en tueur à gages pince sans rire. À ce jeu-là d’ailleurs, la série varie astucieusement entre des scènes chorégraphiées (et sanglante comme il faut) et une certaine légèreté dans ses dialogues. Comme son humour. 2 facettes qui lui vont parfaitement.
Mais non sans trublions (politique).
Son monde d’espion et de tueur nous rappelle allègrement l’univers de John Wick, tandis que ses manigances politiques (qui s’exhortent heureusement des différences de classe sociale anglaise) sont typiquement britanniques. Hélas, ici, le bât blesse. Malgré son nombre restreint de récurrent (3, littéralement) la distribution secondaire ne manque pas de charme. Elle non plus.
Mais c’est encore son monde de tueur mystérieux et/ou excentrique qui a le plus de succès. (je pense à son duo de jeune tueuses un brin irrévérencieuse et underground ou du charismatique Paapa Essiedu, au rôle trop restreint). Toutefois, dès que la série quitte les sphères du thriller d’action urbain, elle patauge sur des terrains plus boueux. Politique avant toute chose, dans une dynamique de complot, manipulation, qui manque cruellement d’intensité. Et qui plus est, d’originalité.
Conclusion
Ses sous-intrigues disposent quant à elles de traitements plus aléatoires. Allant du modérément efficace au plus oubliable. (Je pense à ses flashback étirés sur un amour perdu (Andrew Koji) qui parasite le montage). Encore une fois, son casting sauve largement les meubles, même si son format (pas si gourmand) est ralenti d’un léger remplissage. Sur la longueur, BLACK DOVES s’essouffle finalement après une première partie réussie. Au moment de sa conclusion une porte s’ouvre sans détour sur une suite que j’espère plus maîtrisée sur la longueur.
Les + :
- Son cocktail de thriller et d’action à la sauce british.
- Un changement de tempo assez réussi, qui allie violence et décadence.
- Deux têtes d’affiche qui forment un duo plein de charme. Qui plus est, accompagné de nombreux seconds rôles bien interprétés.
- Quelques petites prouesses techniques, de ses décors urbains jusqu’à ses chorégraphies d’action lisibles.
- Malgré ses défauts, une première saison assez peu gourmande.
Les – :
- Après une première moitié de saison pleine de charme, sa deuxième partie traîne parfois en longueur et révèle plus de lacunes dans ses différentes intrigues.
- Une partie thriller (et politique) qui manque d’intensité et d’originalité.
- Une seconde tête d’affiche (Ben Whishaw) qui vole un peu trop la vedette à la première (Keira Knightley). La preuve, puisque ses intrigues en pâtissent.
MA NOTE : 14.5/20
Les crédits
CRÉATEUR : Joe Barton
AVEC : Keira Knightley & Ben Whishaw, Andrew Buchan, Ella Lily Hyland, Gabrielle Creevy, Andrew Koji, Omari Douglas, et Sarah Lancashire,
mais aussi : Luther Ford, Kathryn Hunter, Finn Bennett, Sam Troughton, Paapa Essiedu, Isabella Wei, Adeel Akhtar, et Tracey Ullman (…)
ÉPISODES : 6 / Durée moyenne : 55mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : Netflix