The Walking Dead : DARYL DIXON, The Book of Carol – saison 2

EN DEUX MOTS : la continuité des aventures du teigneux, mais attendrissant Daryl Dixon (Norman Reedus) se poursuit en France, un an après sa première salve. Un retour assez prompt, mais finalement éphémère puisque cette suite dispose, elle aussi, de seulement 6 épisodes. Il s’agit néanmoins du spin-off le plus original (mais pas le plus onéreux) de la franchise, pour une aventure horrifique tournée en territoire hexagonal.

Carol se bat pour retrouver son ami. Daryl a du mal à assumer sa décision de rester en France, ce qui provoque des tensions au sein du “Nid”. De plus, le mouvement de Genet prend de l’ampleur, opposant Pouvoir et l’Union de l’Espoir dans la lutte pour l’avenir de la France.

Outre l’iconique décorum du Mont-Saint-Michel qui remplace (en majorité) Paris, cette saison est avant tout marquée par le retour d’un autre personnage phare : Carol (Melissa McBride). Initialement annoncé dans une double aventure aux côtés de son ami Daryl (à l’instar des deux autres et plus récents spin-off) son retour avait déjà été teasé en fin de saison dernière. Cette seconde saison replace son personnage au cœur d’une double intrigue bien remplie et lui consacre même un sous-titre intitulé « The Book of Carol ».

Les durées des épisodes sont, en conséquence, plus généreuses qu’à l’accoutumée, et avoisine régulièrement entre 50 minutes et une heure chacun. Cela suffit-il à dynamiser cette suite qui perd au passage son effet de surprise ? À ce stade de la saga, seuls les purs aficionados pourront vous répondre. Pour ma part, je reste un spectateur passif et fan de la première heure dont l’engouement a peu à peu pourri.

De sa dimension humaine jusqu’à sa vision de la survie, la saga The Walking Dead est morte. D’autant plus depuis l’arrivée, dans un format similaire, de The Last of Us qui la ridiculise sur tous les plans. Pourtant, fort d’un certain succès (la french touch qui doit notamment plaire aux Américains), la saga s’est (presque) réinventée en suivant les mésaventures de Daryl par-delà l’océan.

La nécrose

Cette saison 2, qui porte son nom (mais pas que) laisse tout d’abord du répit au héros et se focalise, comme elle l’a fait souvent par le passé, sur un autre personnage. À savoir Carol. À l’instar du badass biker, l’ancienne femme soumise et mère endeuillée est un personnage inédit comparé à l’univers des comics. Pas tant comme une invention, mais plus une réinvention de son profil démunie qui se donne la mort dans les pages de Robert Kirkman.

Malgré les errances du scénario au fil des saisons, Carol a toujours été l’un de ses piliers. Ainsi, la redécouvrir dans sa quête de recherche demeure agréable. Le déroulement de l’histoire l’est beaucoup moins. En s’attardant à durée variable vers telle ou telle tête d’affiche, cette deuxième saison s’avère à la fois creuse et consistante.

Sous ses airs de série B mal assumé, elle dévoile, dans un premier temps, une double intrigue qui alterne entre des dialogues vide de sens et de l’action pour rythmer le tout. Fait assez curieux dans la saga, The Book of Carol se soustrait de beaucoup de remplissage et avance parfois à toutes berzingue. Ce qui, ironiquement, ne fonctionne pas plus pour autant.

Le(s) Nécrophile(s).

Pourquoi ? Car la saga horrifique a perdu ses notions de suspense depuis longtemps. Et aujourd’hui, dans son format resserré, elle peine à donner corps à sa distribution secondaire. Niveau créditation, seul l’acteur méconnu Joel de la Fuente vu dans The Man in the High Castle rejoint le casting. Dans un rôle, hélas, de gentil gourou sans ampleur. Si la douce Clémence Poésy parvient un tant soit peu à trouver le salut, le reste de la distribution n’a pas cette chance. Qu’importe le camp et l’intrigue abordée.

Seuls Daryl et Carol demeurent des figures auxquelles on s’accroche par dépit. Lui, pour son charisme rigide (vieillissant), mais attachant. Elle, pour son sens de la survie aussi aiguisé que ces petits mensonges. Leur dynamique et parcours opposés (mais parallèles) s’appuient également sur un sens de la nostalgie non feint (et même agrémenté de quelques flashes du passé). Leur retrouvaille fait indéniablement de l’effet, même si encore une fois, cette saison expédie trop rapidement ses trop rares bonnes idées.

C’est l’occasion de se pencher sur une saga qui a fatalement mal vieilli. Ne trouve plus de force là où elle parvenait à nous prendre aux tripes. Qu’importent les ajouts de son univers (dont ses « expériences » en tout genre, tout juste effleurés, mais jamais vraiment exploitées). Après une fin de saison hallucinatoire et nauséabonde, celle-ci prouve à quel point son montage est bancal. On peut, au moins, se consoler d’un récit assez meurtrier, bien qu’on ne ressente aucune empathie pour ses victimes.

CONCLUSION

DARYL DIXON : The Book of Carol s’inscrit à mes yeux comme une suite introductive générique. Ce que son format rétréci résume assez bien. Malgré toute sa bonne volonté (comme des scènes en des lieux variés et non sans charmes ou un plan-séquence d’action chorégraphié avec lenteur), cette saison 2 navigue en eau polluée.

Sa suite, déjà annoncée en Espagne (ce qui paraît curieux vu la destination prise dans son plan final) pourra-t-elle changer la donne ? Impossible, mais elle ne sera peut-être pas pire. En attendant, je continuerai aussi bêtement que ses morts-vivants cherchent à se nourrir de la regarder. Qui est le plus bête des deux ?


Les + :

  • Le retour de Carol plus espiègle que jamais.
  • Une légère saveur de nostalgie agréable et quelques scènes réussies.
  • Une saison meurtrière et qui avance vite. Même au détriment du contenu.
  • Cocorico.

Les – :

  • Une intrigue sans surprise et creuse, au montage inconsistant et qui change de ton régulièrement.
  • En découle un rythme en dents de scie.
  • Un esthétisme (costumes, maquillages, cadrage) trop aléatoire dans sa qualité. Entre nanar et la production plus soignée. Malgré quelques décors naturels atypiques.
  • Une distribution secondaire aussi pauvre que de circonstances. Notamment, quand elle enchaîne les stéréotypes.
  • Zéro tension. Comme le prouve des scènes d’action trop mécanique.

MA NOTE : 12/20

Les crédits

CRÉATEUR : David Zabel

AVEC : Norman Reedus & Melissa McBride, Clémence Poésy, Anne Charrier, Louis Puech Scigliuzzi, Romain Levi, Laïka Blanc-Francard, Joel de la Fuente (…)

ÉPISODES : 6 / Durée moyenne : 55mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : AMC

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