EN DEUX MOTS : Belle surprise passée complètement inaperçue en France, la série, d’abord piloté par Michael Mann, TOKYO VICE continue l’expansion de son univers avec une seconde saison gourmande. Bien qu’étant basée sur l’histoire vraie du journaliste Jake Adelstein, la série semble pleinement embrasser la fiction avec cette suite. Notamment avec ses histoires et ses points de vue qui s’entremêlent. Ainsi, presque deux ans après, la série nous replonge au cœur de l’action tandis que le thriller urbain s’intensifie.
Après une fin de saison explosive, la spirale de la violence et du danger n’est pas près de s’arrêter. Dos au mur, Jake Adelstein et Hiroto Katagiri devront choisir la solution la moins mauvaise.
Allociné
Avec deux épisodes dévoilés au moment de sa reprise, la chaîne MAX (Canal + en France) fait un choix stratégique ingénieux. Pour preuve son premier épisode étant à la fois un prolongement et une conclusion de la première saison. Tandis que le second lance une nouvelle dynamique, de nouvelles intrigues et de nouveaux personnages. Le tout après une ellipse de temps de plusieurs mois. Cela évite une certaine frustration via un outil narratif néanmoins peu subtil. En plus d’être assez didactique.
TOKYO VICE saison 2 est elle décevante pour autant ? Conserve t’elle cet esprit de dépaysement ou la surprise étant passée perd t’elle en épaisseur ? Un peu des deux, car une fois sa mécanique en marche, cette deuxième saison se révèle bien semblable à la précédente. La surprise en moins donc.
UNE AFFAIRE QUI NE TIENT QU’A UN FIL…
Dans une dynamique qui allie les genres très terre à terre du thriller (les yakuza), du policier (la brigade de l’inspecteur chevronné (Ken Watanabe, un peu trop en retrait en première partie de saison)) et du drame (le journalisme et ses arcs personnels), TOKYO VICE 2 ne réinvente aucunement sa formule. Malgré tout, ces nouveaux épisodes replacent ces principaux personnages dans des destins qui s’entremêlent inexorablement.
Néanmoins, là où on appréciera des profils peaufinés (notamment local avec le yakuza joué par Shô Kasamatsu et la journaliste d’origine coréenne Rinki Kikuchi) la distribution donne la réplique à de nombreux seconds rôles. Si le coin des crédités est ainsi renfloué de ces deux absents au générique, le paysage du show fait gravité un nombre non négligeable de récurrent indirect. De quoi apporter une certaine épaisseur à ce faux biopic tout en multipliant les sous-intrigues en tout genre.
…MAIS OÙ LES FILES S’ENTREMÊLENT.
Ainsi, le jeune Ansel Elgort demeure une tête d’affiche bien appliquée (notamment lors de son utilisation du japonais). Et j’ai particulièrement apprécié sa courte parenthèse aux États-Unis, dans un climax familial qui évite les leçons moralisatrices. De plus, si sa position de journaliste d’investigation au cœur de Tokyo paraît parfois un peu trop appuyé dans les rouages de la mafia, l’énergie qui en déborde suffit à convaincre.
Toutefois, cette histoire d’un Américain au Japon atteint régulièrement ses limites sous différents aspects. Une fois l’incursion bien ancrée dans ce monde yakuza, sa partie thriller baisse en tension. Contrairement à une vision plus politique souvent trop peu exploité. Le show gère également assez mal son action, malgré quelques sursauts dramatique et sanglants. TOKYO VICE 2 use par ailleurs de deux nouveaux récurrents très lisse. Qu’il s’agisse de sa policière impliquée (Miki Maya), sans poids réel dans l’intrigue, ou du trublion stéréotypé interprété par Yôsuke Kubosuka.
Au terme de la saison, le destin des différents personnages atteint un certain aboutissement. Des principaux profils au plus secondaires. Cette conclusion ne prend pas de grand risque toutefois, ce qui s’avère être à double tranchant. Car si elle offre une porte de sortie (parfois très simple) à une partie de casting, elle sonne comme une fin ouverte assez classique dans son dernier plan après cette débarrassé de ses nombreuses problématiques au cours de saison.
CONCLUSION
Sur 10 épisodes assez consistants, d’une moyenne de 55 minutes, cette deuxième saison s’embourbe donc par quelques longueurs. Et par quelques facilités scénaristiques, malgré des atouts de charme évident. Qu’on veuille d’une suite, ou pas, TOKYO VICE aura conclut son premier Acte en deux saisons.
- Une nouvelle virée dans le Tokyo de l’an 2000.
- Des têtes d’affiche suffisamment impliquées, dont le jeune et charmant Ansel Elgort.
- De plus, le casting secondaire jouit d’une belle et large palette et d’exposition dans le récit.
- Quelques petits rebondissements qui maintiennent l’ensemble.
- Une saison qui boucle son histoire.
Les – :
- La série perd en charme là où elle perd en surprise. Une seconde saison bien trop similaire sur la durée.
- Malgré une distribution assez solide, le casting se complète de deux nouveaux crédités au générique anecdotique.
- Avec 10 larges épisodes, la série traîne parfois en longueur.
- Malgré tout les genres du polar urbain qu’elle aborde, la série manque de tension. Et également de force visuelle, comme le prouvent ses scènes d’action un peu fade.
- Une fin qui use de quelques facilités.
MA NOTE : 14/20
Les crédits
CRÉATEUR : J.T. Rogers
AVEC : Ansel Elgort, Rachel Keller, Ken Watanabe, Shô Kasamatsu, Miki Maya, avec Yôsuke Kubosuka, et Rinko Kikuchi,
mais aussi : Ayumi Tanida, Takaki Uda, Kosuke Tanaka, Hyunri, Shun Sugata, Kôsuke Toyohara, Ayumi Ito, Aoi Takeya,
Soji Arai, Kazuya Tanabe, Makiko Watanabe, et Tomohisa Yamashita (…)
ÉPISODES : 10 / Durée (moyenne) : 55mn / DIFFUSION : 2024 / CHAÎNE : MAX